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du 12 au 15 octobre 2007 (semaine 41)
 

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2007-10-15 - Israël
JE NE SERVIRAI PAS LES HOMMES D'AFFAIRE

Pas de marchandage ! Le patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem, Théophile III, dont l'Église est l'un des plus gros propriétaires terriens en Israël, refuse de céder des terres, selon le quotidien israélien Yediot Aharonot. Les avocats s'en mêlent.

Le patriarche, qui attend depuis deux ans que son élection soit reconnue par Israël, se dit harcelé par des promoteurs immobiliers proches du pouvoir exigeant qu’il cède des terres en contrepartie d’une reconnaissance officielle.

"Je ne suis pas prêt à servir les intérêts particuliers d’hommes d’affaires privés, proches du pouvoir, pour obtenir une reconnaissance, " a-t-il déclaré celui qui est l'un des plus gros propriétaires terriens en Israël puisque, par exemple, c’est sur ses terrains que sont construits la Knesset, le bureau du Premier ministre comme la plupart des ministères à l’entrée de Jérusalem, la résidence du Chef de l’Etat ou encore la grande synagogue de Jérusalem..

Le patriarche Théophile III se dit prêt à porter l’affaire devant le tribunal international de la Haye puisque le recours à la Cour Suprême d’Israël n’a pas permis de débloquer la situation. Le patriarche ne veut plus recevoir nuitamment des envoyés du gouvernement d’Israël lui proposant des arrangements. Théophile III n’est plus seul dans son combat contre l’Etat d’Israël. Des chefs d’Eglises du monde entier lui ont accordé une aide financière de 50 000 dollars pour qu’il puisse faire appel à un bureau d’avocats spécialisés dans le droit international. De plus, il jouit du soutien juridique d’un des plus célèbres avocats d’Israël.

Théophile III a été élu par le Saint Synode à la tête de l’Eglise grecque orthodoxe de Jérusalem en août 2005 en remplacement du patriarche Irénée, déchu pour avoir vendu des biens de l’Eglise dont deux hôtels et des magasins près de la porte de Jaffa à Jérusalem à un groupe de Juifs religieux de « Ateret HaCohanim ». Cette organisation formée en association rachète des biens fonciers aux musulmans et aux chrétiens en vieille ville et à Jérusalem-Est.

Yediot Aharonot révèle une seconde affaire de biens fonciers dans la région de Beit Shemesh. En 1995, un promoteur immobilier, Yaacov Rabinovitch, voulant acquérir un terrain appartenant à l’Eglise orthodoxe près de Beit Shemesh en vue de la construction d’un nouveau quartier juif religieux avec 5000 appartements signa un contrat avec le patriarcat. Rabinovitch s’engageait à payer 5 millions de dollars à l’Eglise et au terme de la construction, le patriarcat recevrait 800 logements dont il serait propriétaire (un bien immobilier s’élevant à 150 millions de dollars). Lors de la signature, Rabinovitch paya un demi-million de dollars mais, contrairement à la promesse faite, il n’a pas encore pu racheter les terrains proches appartenant au KKL et le nouveau quartier n’est toujours pas construit.

L’avocat de Rabinovitch, Ouri Messer, un proche de Ehud Olmert, est actuellement en procès pour signature de faux et falsification de documents. Lors d’une autre vente de biens de l’Eglise orthodoxe en 2000 dans le quartier de Rehavia au même Rabinovitch, l’avocat avait fait signer au patriarche de l’époque, malade et vieillissant, un document stipulant qu’en échange de 20 millions de dollars l’Eglise renonçait à son patrimoine immobilier à Beit Shemesh. En découvrant l’escroquerie, le patriarcat avait annoncé son désir d’annuler la vente du terrain de Beit Shemesh.

Depuis les pressions ne font que se multiplier. Selon le patriarche « des prêtres et d’autres personnes n’ont transmis des messages que je devais rencontrer Ouri Messer parce qu’il était proche du Premier ministre. Le message disait qu’il pouvait arranger ma nomination. J’ai refusé. » (source : Orthodoxie)

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