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du 26 au 29 octobre 2007 (semaine 43)
 

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2007-10-29 - Espagne
UN APPEL A LA RÉCONCILATION

"Que leurs paroles et leurs gestes de pardon envers leurs persécuteurs nous poussent à travailler à la réconciliation ", a déclaré, dimanche, Benoît XVI devant le député socialiste artisan de la loi de réhabilitation des martyrs républicains.

Le Pape, qui s'exprimait depuis la fenêtre de son bureau à l'occasion de la traditionnelle prière dominicale de l'Angelus, a gardé ainsi, dans l'hommage qu'il a rendu hommage aux 498 martyrs espagnols, toutes ses distances vis-à-vis de l'implication politique dont on voulait marquer cette béatification.

"Ces témoins héroïques de la foi qui, motivés exclusivement par l'amour du Christ, ont payé de leur sang leur fidélité au Christ et à son Eglise"."Que leurs paroles et leurs gestes de pardon envers leurs persécuteurs nous poussent à travailler inlassablement à la miséricorde, la réconciliation et la coexistence pacifique", a-t-il ajouté.

Benoît XVI n'a fait aucune allusion aux circonstances historiques de leur mort durant les affrontements meurtriers de la guerre civile espagnole.

Il a tenu à souligner, devant les 30.000 fidèles présents sur la place Saint Pierre, que cette béatification de masse - la plus importante de l'histoire de l'Eglise catholique - "démontre que le témoignage suprême du sang n'est pas une exception réservée à quelques individus, mais une éventualité pour tout le peuple chrétien"."Certes, tous ne sont pas appelés au martyr du sang", a poursuivi le pape, soulignant qu'il existe aussi un "martyr de la vie ordinaire" qui "est un témoignage particulièrement important dans la société sécularisée de notre temps".

De son côté le
cardinal Saraiva Martins, préfet de la Congrégation de la cause des saints, a souligné que la béatification de ces religieux et religieuses abattus entre 1936 et 1937 par les Républicains espagnols avait “un relief historique“. "Ces martyrs ne sont pas le patrimoine exclusif d’un diocèse ou d’une nation (…) mais appartiennent au monde entier et à l’Eglise universelle“.

“Nous vivons à une époque où les chrétiens sont menacés dans leur vérité ce qui signifie que soit ils sont martyrs, c’est à dire qu’ils adhèrent à la foi du baptême de façon cohérente, soit ils s’adaptent".

"Proposer l’exemple des martyrs signifie que rappeler la sainteté ne consiste pas dans la réaffirmation desvaleurs communes à tous, mais dans l’adhésion personnelle au Christ“. “Nous ne pouvons pas nous contenter d’un christianisme vécu tièdement“, a alors lancé le préfet de la Congrégation pour la cause des saints. “Jésus doit être présent dans l’accomplissement fidèle de nos devoirs ordinaires“.

La béatification de ces 498 martyrs était la plus importante de toute l'histoire de l'Eglise. Mais aussi elle se situait dans un contexte politique propre à être critiqué : trois jours avant le vote par le Parlement espagnol d'une loi de réhabilitation des victimes du franquisme voulue par le gouvernement du socialiste José Luis Rodriguez Zapatero. Certains jugeaient cette béatification "inopportune et "discriminatoire".

71 évêques espagnols ont assisté à cette cérémonie de béatification. Le gouvernement espagnol était représenté par le ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos. Sept Communautés autonomes de la péninsule hispanique avaient aussi leurs délégations officielles. Le député socialiste Juan Nadres Torres Mora y Esposa, artisan de la loi de réhabilitation des victimes du franquisme et descendant de l’un des martyrs, conduisait la délégation du Parlement espagnol. (information : Service de presse du Vatican)

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