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du 5 au 7 février 2006 (semaine 06)
 

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2006-02-07 - Philippines
DES FÊTES RELIGIEUSES A REPENSER.


Transformées avec le temps en fêtes folkloriques, certaines dévotions traditionnelles demandent à être repensées, selon un responsable du diocèse de Maasin déplorant que certaines pratiques de fêtes religieuses s'éloignent de la foi catholique.

D'ailleurs, par leurs excès, certaines quelquefois même mettent en danger des vies humaines. Le P. Marnito Bansig, chancelier du diocèse de Maasin, a expliqué que l'Eglise "devait toujours veiller à ce que la dévotion des croyants ne dévie pas"  précisant que cela exigeait également "l'élimination des croyances populaires superficielles et sans lien avec la foi".

Cette déclaration a été faite
après qu'un bateau, avec 200 personnes à bord, ait chaviré. Il s'agissait d'une fête nautique avec procession pour honorer « Santo Nino » (le saint enfant), une fête traditionnelle à San Ricardo. Seize personnes, dont quatorze enfants entre 2 et 16 ans, ont péri, mais l'image du Santo Nino, quant à elle, a pu être repêchée.

Ce sont les explorateurs espagnols qui ont introduit la dévotion au Santo Nino en 1521. Les missionnaires augustiniens l'ont développée et la fête se déroule maintenant chaque année dans différentes provinces du pays. Le P. Ransig voudrait que la tragédie apprenne aux adultes la prudence et aux autorités la vigilance en vérifiant le nombre et l'identité des personnes embarquées sur les bateaux. Le diocèse et l'Eglise locale ont pris en charge les frais d'hospitalisation des victimes et les funérailles mais surtout devront prendre des mesures de sécurité plus strictes, insiste-t-il.

Le prêtre qualifie la dévotion au Santo Nino des catholiques de Maasin de "profondément ancrée". La fête en son honneur est l'une des deux dévotions les plus populaires du diocèse - avec celle consacrée à saint Isidore - et est laissée à l'initiative des paroissiens. "Nous ne pouvons pas réellement décourager les gens et les empêcher de se joindre à la fête alors qu'ils ont fait des promesses et croient qu'ils seront exaucés", continue le P. Bansig. Il explique que, pour les gens, prendre des enfants avec eux est une source de bénédictions pour leurs familles. Lui-même se souvient avoir participé à des processions sur l'eau lorsqu'il avait 7 ans.

Selon lui, l'Eglise "ne devrait pas décourager" cette dévotion mais suggérer aux chrétiens "une alternative plus sûre  comme une procession à pied." ..."Il nous faut éliminer les exagérations ou les manifestations extrêmes de ces dévotions en nous aidant d'une catéchèse appropriée  donnée par exemple au cours d'une neuvaine fixée à l'avance pour mieux préparer la fête".

Un autre responsable du diocèse a exprimé les mêmes réticences au sujet de certaines dévotions folkloriques et a demandé aux catholiques une pratique "plus priante, plus sereine et raisonnable" de leurs dévotions traditionnelles. Il avait publié cette demande après que deux personnes soient mortes et que plusieurs autres aient été blessées, le 9 janvier dernier, au milieu d'une bousculade au cours d'une procession en l'honneur du "Nazaréen noir" de Quiapo, dans la banlieue de Manille.

Le jour de la fête du Nazaréen noir des milliers de dévots, pieds nus, des hommes pour la plupart, processionnent en portant une statue du Christ grandeur nature à travers les rues de Quiapo. Des bousculades se produisent autour de la statue pour parvenir à la toucher et cette dévotion a été importée aux Philippines au temps de la colonisation espagnole. Quant au Nazaréen noir, il s'agit, disent-ils, d'une réplique d'une statue du Christ en croix apportée par les missionnaires espagnols et qui aurait été noircie au cours d'un incendie à bord du bateau qui la transportait. Les chrétiens l'ont retrouvée à moitié calcinée et en ont fait un objet de dévotion. (source : Eglises d'Asie-EDA)

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