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du 12 au 14 février 2006 (semaine 07)
 

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2006-02-14 -
L'OECUMÉNISME A LA CROISÉE DES CHEMINS.

Accompagné d'une délégation catholique officielle de 18 membres, le cardinal Walter Kasper, appelle la 9e assemblée générale du Conseil œcuménique des Eglises (COE), à reconsidérer l'approfondissement nécessaire de la démarche oecuménique.

Cette assemblée revêt une importance particulière aux yeux de l’Église catholique. C’est pourquoi  le cardinal Walter Kasper en tant que président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, participe à la séance d'ouverture où il a lu un message du pape.

Le Secrétaire du Conseil pontifical, Mgr.Brian Farrell, dirige la délégation catholique, à Porto Alegre, au Brésil,composée de 18 observateurs (représentants de la Curie Romaine et de Conférences épiscopales, supérieurs d'Ordres religieux et dirigeants de Mouvements de laïcat).

Benoît XVI, dans cette lettre en anglais adressée aux participants de la 9e Assemblée œcuménique, a souhaité "intensifier" les efforts pour "arriver au jour où les chrétiens seront unis".

"Témoins de la foi commune en Dieu un et trinitaire, a écrit le pape, l’Eglise catholique et le Conseil œcuménique des Eglises cherchent les moyens pour coopérer toujours plus efficacement et témoigner de l’amour du Christ". Il a rappelé les 40 ans de "collaboration fructueuse" qui lient l’Eglise catholique et le Conseil œcuménique et réaffirmé "l’intention de l’Eglise de poursuivre un solide partenariat avec le Conseil, dans son importante contribution au mouvement œcuménique".

Car, vu de Rome, I'œcuménisme se trouve à une période charnière et Rome insiste sur l'importance du rôle du COE. Certes, en quelques décennies, les progrès sont considérables, même s'ils sont encore insuffisants. Ce n'est qu'en 1961 que, pour la première fois, quatre catholiques ont participé à l'assemblée du COE à New Delhi, chose qui semble aujourd'hui aller de soi. Et c'est en 1965 que s'est constitué le groupe mixte de travail entre le COE et l'Église catholique, qui a permis un important travail théologique, notamment avec la commission Foi et Constitution du COE.

Benoît XVI avait reçu en juin le secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises, le pasteur Samuel Kobia. Il lui avait alors réaffirmé l’engagement "irréversible" de l'Eglise catholique à œuvrer pour l'unité des chrétiens. Il avait aussi demandé plus de clarté dans les objectifs et la méthode de travail du groupe mixte existant
entre l'Eglise catholique et le COE.

Le 17 novembre dernier, le cardinal Kasper n'avait pas hésité à parler d'une "période de transition" pour I'œcuménisme. "Nous ne saurions ignorer la critique théologique, politique et institutionnelle du mouvement œcuménique qui ne vient pas seulement de groupes dits fondamentalistes, mais de certaines Eglises anciennes et vénérables ainsi que de théologiens sérieux", avait-il alors déclaré.

Il avait regretté que le document Confesser la foi commune du Groupe mixte, publié en 1999 "n'ait pas reçu l'écho et la réception quïl méritait. Si nous ne poursuivons pas ce projet et ne l'approfondissons pas, l'oecuménise deviendra vague et ambigu. Il sera coupé de ses racines, dépérira et finira par mourir, ou alors il sera conduits vers d'autres fins qui ne sauraient être les nôtres".

C
et approfondissement passe, toujours du point de vue catholique, par une clarification des objectifs de chacune des Églises engagées dans le mouvement œcuménique. "Les partenaires, au sein de ce mouvement partagent-ils une même conception de l'oecuménisme et de ses buts ?" interrogeait alors le cardinal Kasper, ajoutant que "si nous n’avions pas de réponse à la question de savoir où nous allons, nous n'irons nulle part".

Certes, l'unité des chrétiens est le but poursuivi par tous. Mais chacun a sa propre vision de l'unité, et l'Eglise catholique demande, de ce point de vue, une réflexion sur l'ecclésiologie de chacun des membres du mouvement. "La conception catholique de l'unité, en tant qu’unité complète de la foi, des sacrements et du ministère ecclésial, correspond en principe à celle de nos Églises-sœurs orthodoxes, mais differe malheureusement de l'interprétation la plus courante de la position protestante dominante", avait relevé le cardinal Kasper. (source et information : Service de presse du Vatican-VIS)

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