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du 1 au 4 mars 2006 (semaine 09)
 

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2006-03-04 -
QUE PEUT SIGNIFIER AUJOURD'HUI LE TITRE DE PATRIARCHE DE L'OCCIDENT.

Dans la nouvelle édition de l'Annuaire pontifical, l'appellation de "Patriarche de l'Occident" n'apparaîtra plus entre celles de "Souverain Pontife de l'Eglise universelle" et de "Primat d'Italie", habituellement accolées au nom du Pape. Et la presse jase ...

Benoît XVI garde cependant encore huit titres différents dont les premiers dans l'ordre sont "Evêque de Rome", "Vicaire de Jésus-Christ" et "Successeur de Pierre".

Ce titre de "Patriarche de l'Occident" est apparu pour la première fois dans une lettre écrite au pape Léon le Grand (Saint Léon) en 450 par l'Empereur d'Orient,Théodose II et correspondait à la fois à la division de l'empire romain et à une organisation de l'Eglise en patriarcats reconnue également par les chrétiens orientaux.

Durant les premiers temps de la Chrétienté, les patriarcats étaient égaux et au nombre de cinq : la Pentarchie, : Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem.

Récuser pour lui-même, le titre de patriarche et ne garder que celui de pape pourrait être mal compris, comme s'il réclamait d'exercer ses pouvoirs de pape en Orient, comme il le fait actuellement en Occident. C'est peu probable, commente le P Hervé Legrand, membre de la commission de dialogue catholique-orthodoxe. D'ailleurs les Églises orientales, ont des diocèses, des Églises-locales en Occident, et peut-on appeler "d'Occident" les Église catholiques romaines du Japon ou de Chine.

D'autre part il ne semble pas que Benoît XVI veuille ne plus reconnaître ainsi les autres pariarcats "orientaux". "Puisque le propre de l'Orthodoxie, que Benoît XVI connaît bien, est de ne pas séparer l'exercice de la primauté de l'exercice de la vie synodale, il est peu vraisemblable qu'il veuille se retirer de la confraternité entre patriarches, où la tradition lui donne la première place", dit le P. Hervé Legrand, théologien et membre de la commission du dialogue catholique-orthodoxe.

En 1971, le cardinal Joseph Ratzinger avait écrit, dans un ouvrage, "Le nouveau peuple de Dieu", que le pouvoir universel de l'évêque de Rome ne faisait pas partie de la fonction de pape. La liturgie unitaire, le droit canon unitaire, la nomination des évêques par Rome, ne faisaient pas partie, disait-il, de l'essence de la primauté romaine.

Il souhaitait alors que soient  créés, à l'intérieur du patriarcat d'Occident, plusieurs patriarcats. "Ce serait un progrès pour l'Eglise, qui serait bien perçu par les orthodoxes".

En fait dans l'Eglise latine, le pape n'est pas exactement ce qu'est un patriarche au sein des Eglises d'Orient. De même dans l'antiquité, l'unité du patriarche de Rome avec les quatre patriarches d'Orient représentait une autre réalité que celle des patriarches modernes qui se sont multipliés à la tête d'Eglises nationales.

"Un pape érudit comme Benoît XVI, ajoute le P. Legrand, peut très bien avoir voulu éviter ces équivoques pour lui-même, et non formuler un message sur les relations futures entre l'Eglise catholique et l'Eglise orthodoxe".

Si l’on se réfère au texte de1971, l’on peut dire que Benoît XVI ne veut pas marquer de distance avec l'Orient ni inscrire sa démarche dans l'actuel débat sur le choc des civilisations entre Occident et Islam. Il se disait "simplement convaincu que cette appellation attribuée à l'évêque de Rome par l'empereur de Byzance était inadaptée à la situation du troisième millénaire". (source : Agence Apic)

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