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du 9 au 11 mars 2006 (semaine 10)
 

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2006-03-11 - Italie
L'ÉDUCATION RELIGIEUSE MUSULMANE A L'ÉCOLE.

Le mardi 7 mars, le conseil consultatif musulman italien s'est prononcé pour l'institution d'une heure d'enseignement de la religion musulmane dans les écoles, comme un "choix alternatif" pour les enfants.

Le cardinal Renato Raffaele Martino, président du Conseil pontifical Justice et Paix, s'est déclaré "disponible" à l'instauration d'une heure d'éducation religieuse musulmane dans les écoles italiennes, mais selon certaines dispositions et certaines conditions.

"Si la nécessité s'en fait ressentir, si dans une école il y a cent enfants de confession musulmane, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas leur enseigner leur religion. C'est respecter l'être humain, et le respect ne doit pas subir de sélection", a-t-il déclaré le 9 mars. "S'il y a des personnes d'autres religions dans la société italienne, il faut donc les respecter dans leur identité culturelle et religieuse. Seuls le dialogue et la liberté religieuse peuvent éviter le fondamentalisme."

Mais à la suite de certaines "adaptations" de son texte, prononcé lors d'un congrès organisé au Centre Culturel Saint-Louis de France à Rome et des réponses qu'il avait données aux questions d’une télévision italienne, cette interprétation de ses propos a déclenché un débat assez vif.

Le cardinal Martino a voulu remettre ses propos dans le contexte de son exposé de façon à assurer une " évaluation sereine" et une "compréhension correcte" de ses propos afin d'éviter "toute interprétation partisane et parfois source d’erreur".

"Je suis convaincu, a-t-il dit le vendredi 10 mars au micro de Radio Vatican, que l’application d’un principe est une chose complexe qui nécessite de nombreux passages et de sages considérations. A ce propos, il serait bien que l’on lise ce qu’affirme le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise aux nn. 421 et 422. La disponibilité que j’ai manifestée à l’insertion de l’enseignement de la religion musulmane dans l’emploi du temps de l’école en Italie, doit être considérée avec cette évaluation prudente qui comporte de la part de la communauté musulmane, le respect et la mise en valeur du christianisme et des valeurs qui, inspirés par eux, ont donné une forme à la culture et à l’identité du monde occidental".

... "Je n’ai pas eu l’intention de minimiser le devoir de la réciprocité : si la liberté religieuse est un droit humain fondamental, expression forte de la vérité, et de la doctrine chrétienne, elle doit être valable aussi dans ces pays où de fait les chrétiens, lorsqu’ils sont persécutés, sont marginalisés. Il suffit de lire à cet égard un Rapport sur la liberté religieuse pour se rendre compte de combien sont délicates les situations que vivent les chrétiens dans des contextes caractérisés par d’autres majorités religieuses. Je considère même que l’on doit commencer à réclamer avec une plus grande vigueur la réciprocité".

A la suite de la proposition du Conseil consultatif musulman, le ministre de l'Intérieur Giuseppe Pisanu avait d'ailleursdéclaré que les "contributions" du Conseil ne sont que "des observations et des propositions" qui n'ont pas de caractère contraignant pour le gouvernement. (information : Radio Vatican et Saint Louis de France)

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