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FlashPress - Infocatho
du 30 mars au 1 avril 2006 (semaine 13)
 

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2006-04-01 - Cameroun
L'ÉGLISE DEVANT LA CORRUPTION DE L'ÉTAT.

En un lieu emblématique, Rome, les évêques du Cameroun viennent de rendre publique une communication officielle faisant ressortir la position de l'Église catholique sur la lutte contre la corruption et le détournement de la fortune de l'État.

En une formule inusitée à ce jour, ils ont demandé avec insistance et courage le recouvrement des fonds et des biens publics détournés pour les réinvestir dans des projets de développement et la lutte contre la pauvreté. Cette déclaration arrive à point nommé dans le contexte national actuel marqué notamment par des actes concrets des pouvoirs publics pour combattre efficacement les maux évoqués.

Certes dans le passé, les évêques du Cameroun avaient déjà dénoncé vivement les fléaux décriés, dans une lettre pastorale en l’année 2000 adressée à leurs fidèles et à tous les hommes et les femmes de bonne volonté. Les paroles prémonitoires d'un ancien archevêque de Yaoundé, Mgr Jean Zoa, prononcées à maintes reprises lors des années 1980-90 caractérisées par une crise économique aiguë, pour dénoncer la corruption et préconiser davantage de justice sociale, sont loin d'être oubliées : " S'il y en a peu, qu'il y en ait peu pour tout le monde ".

"Au delà de leur rassemblement facilité par leur visite ad limina, écrit le « Cameroon Tribune » de Yaoundé, le choix de Rome, en Occident ne saurait être banal ou hasardeux. Il apparaît aussi comme un indication particulière sur la dimension et les implications internationales dans une lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics qui, pour son efficacité, doit être menée avec méthode ici et au-delà de nos frontières avec tous les appuis nécessaires."

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En publiant la déclaration actuelle, les évêques du Cameroun sont dans leur rôle. Au demeurant, dans une société camerounaise en quête de valeurs, où l'argent et ses succédanés sont souvent une référence exclusive, elle interpelle tout le monde, dirigeants comme simples citoyens voire les partenaires internationaux pour " défendre jusqu'au bout, la justice, la vérité et la paix ", valeurs morales qui triomphent toujours même si c'est parfois au-delà du temps d'une vie humaine."

"Elle n'épargne personne, même pas ses propres serviteurs, car, pouvons-nous avancer sans risque de nous tromper, il n'est pas plus tolérable de détourner le denier de culte que les deniers publics. Voilà pourquoi les encouragements et le soutien des évêques ne se limitent pas à une frange de la société ou à des destinataires spécifiques. Ils visent un but précis : la justice sociale." 

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La déclaration des évêques vient ainsi rappeler opportunément que la lutte contre la corruption n'est pas une affaire exclusive du président de la République. C'est une oeuvre de longue haleine. Elle concerne la société toute entière en ce qu'elle doit contribuer à rétablir l'échelle des valeurs devenues ringardes : le respect et la bonne gestion de la chose publique, la probité, la justice social." (information et texte complet : Allafrica)  

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