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du 30 mars au 1 avril 2006 (semaine 13)
 

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2006-04-01 -
L'OECUMÉNISME N'EST PAS EN PANNE A GENÈVE.

Le jeudi 30 mars, le Centre catholique international de Genève, le CCIG, auprès des instances de l’ONU, a organisé un colloque sur l’œcuménisme et ses perspectives, dans la perspective du nouveau pontificat de Benoît XVI.

C'est un  spécialiste des relations internationales qui animait ce colloque, le Père jésuite Louis Christiaens, président du Rassemblement des Eglises et Communautés chrétiennes de Genève (RECG).

Cette rencontre a été l’occasion de mettre en relief la volonté d’ouverture du nouveau pape et sa vision de l’œcuménisme, qui consiste à ses yeux "à découvrir ce qu’il y a de bon dans les diverses communautés ecclésiales en vue de réaliser une unité spirituelle et, peut-être, un jour, une unité organique".

Dès le début de son pontificat, et déjà lors de son premier discours, où il insistait sur l’urgence d’une "purification de la mémoire", Benoît XVI a manifesté "une évidente fibre œcuménique, voire même inter-religieuse, et une volonté de rapprochement, notamment avec les Juifs".

Le P. Christiaens a également profité de cette rencontre pour brosser le tableau de la réalité œcuménique à Genève, aussi riche
et complexe que le milieu socio-économique où elle s’enracine, avec la présence de multiples communautés religieuses qui cohabitent en bonne
intelligence.

Même richesse et même diversité en ce qui concerne les
confessions chrétiennes, engagées depuis longtemps dans un processus de dialogue initié dès le début du 20e siècle par les Églises réformées.

Quant au RECG, fondé en 1954, il regroupe aujourd’hui une vingtaine d’Eglises et de communautés. Le Père Christiaens le compare au "cœur chrétien de Genève", un cœur qui bat très lentement, observe-t-il, et qu’il faudrait quelque peu stimuler !

La concertation œcuménique, a expliqué ensuite le P. Christiaens, se bâtit sur trois signes visibles. Tout d’abord, celui des documents officiels dont il existe une immense quantité, notamment dans l’Eglise catholique romaine. Cette documentation – la nôtre et celle des autres traditions - nécessiterait que nous la connaissions mieux. A propos des documents romains, l’orateur exprime son admiration et "le bonheur" qu’il trouve à les lire - tout en relativisant leur portée: "On n’est pas obligé de les prendre à la lettre", hormis les cas où l’infaillibilité pontificale est engagée.

Autre signe: "l’expression institutionnelle", à savoir tous les lieux, démarches et manifestations œcuméniques existant à Genève : Atelier Œcuménique de Théologie, Centre Oecuménique de Catéchèse, célébrations œcuméniques de la semaine de l’Unité, Focolari, Cursillo, etc. qui transforment le canton du bout du lac en "un puits de pétrole de l’énergie chrétienne", à condition que les différents acteurs sachent éviter le piège du repli identitaire.

Le troisième signe est celui de la proximité dans le domaine social, comme cela se vit à Genève avec Caritas, le Centre Social protestant, Emmaüs, le Cœur des Grottes, etc.

"Continuons à
entreprendre des démarches communes, sans les attendre de la hiérarchie, mais de notre propre initiative, comme nous y engage notre baptême", a recommandé le P. Christiaens, convaincu pour sa part que l’œcuménisme n’est pas en panne, mais "en chemin".  (source : apic - information CCIG)

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