Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 26 au 30 mars 2006 (semaine 13)
 

-
2006-03-28 - Suisse
PLUS QU'UNE HEUREUSE RENCONTRE OECUMÉNIQUE.

Pour la première fois depuis 470 ans, un évêque catholique, Mgr Bernard Genoud, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, a célébré une Eucharistie, pour fêter l'Annonciation dans la cathédrale devenue protestante lors de la Réforme.

La cathédrale de Lausanne avait certes déjà accueilli trois messes depuis novembre 2004, à la suite de l'intervention d'un député réformé, le libéral Jacques-André Haury. Malgré quelques grincements de dents chez certains protestants, la cathédrale était comble de fidèles, ce samedi 25 mars.

La fête de l’Annonciation s’est déroulée dans une ambiance joyeuse de respect mutuel entre protestants et catholiques. Une cinquantaine de prêtres, des religieuses et des religieux, ainsi qu’une foule immense, s’y étaient retrouvés autour de Mgr Bernard Genoud.

Dans son mot de bienvenue, le pasteur Étienne Roulet, du Conseil synodal de l’Église évangélique réformée vaudoise, a souhaité que la fête soit davantage un pas de rapprochement. "Soyez les bienvenus, sans arrière-pensées, à cette fête de l’Annonciation, annonciation de la venue du Christ bien sûr mais aussi, je l’espère, annonciation d’un autre heureux événement. Celui du nouveau printemps de l’œcuménisme et de la naissance d’une véritable unité".

Mgr Genouda rappela la place que l’Église catholique réserve à Celle qu’elle appelle "Mère de Dieu". "L’Annonciation est une histoire d’amour. Les catholiques aiment ce que Jésus a le plus aimé sur la terre. Cela constitue déjà un pas vers la sainteté, la seule chose qui compte".

"Les Églises ont un apport indispensable qu’on ne peut pas demander à l’État, a-t-il dit par ailleurs lors du point-press qui a ssuivi la célébration eucharistique. "Nous sommes contents que les gens comme l’État aient compris que la personne humaine n’est pas que du rendement mais aussi ce qu’elle a dans sa dimension spirituelle. En respectant l’homme dans sa totalité, on lui assure aussi son avenir. L’État de Vaud l’a bien compris".

Pour l’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, ce cadre politique et œcuménique l’a encouragé à accepter sans complexe l’invitation à venir célébrer la fête de l’Annonciation à la cathédrale de Lausanne. "J’ai compris que je ne risque ni orgueil, ni honte dans ma mission spirituelle", a-t-il conclu.

L'Annonciation a longtemps été fêtée le 25 mars par les réformés vaudois. Ils considéraient cette date comme le "Jour de la Dame", aujourd'hui célébré peu avant Noël, le quatrième dimanche de l'Avent.
Comme le rappellait le pasteur Martin Hoegger, engagé dans le dialogue oecuménique, ce jour était férié dans le canton jusqu'en 1863 et il y avait culte et sermon, ce jour-là, dans la cathédrale de Lausanne. "Ce rappel permanent de l'incarnation de Dieu dans l'humilité de sa servante, Marie, est vital pour les Eglises protestantes", précise encore le théologien réformé. (source : Agence Apic)

Retour aux dépêches