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du 2 au 4 avril 2006 (semaine 14)
 

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2006-04-04 - France
L'ÉVÊQUE DE SAINT DENIS S'INQUIÈTE DES VIOLENCES.

Évêque de la périphérie parisienne qui a connu ses crises de la jeunesse, Mgr Olivier de Berranger, s'inquiète des violences de certaines manifestations et met en garde contre les "blocages antidémocratiques dans les lycées et les universités".

L'évêque de Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris, département 93, se dit "inquiet des violences, des destructions.... Symboliquement, il y a là comme un sentiment de nihilisme qui conduit à une impasse et au suicide".... "Bien sûr, il faut entendre les arguments des opposants au CPE, le contrat de première embauche, qui disent que le gouvernement ne les a pas pris en compte. C'est un débat valable. Mais il est normal que le gouvernement pose aux jeunes la question d'un usage démocratique de leur droit à l'indignation et à la contestation".

"La première cause de cette crispation des jeunes –et il tient à souligner que c’est « l’évêque du 93 » qui parle –, c’est la discrimination des jeunes. Le CPE est peut-être une mesure maladroite, critiquable, mais elle se voulait une des réponses possibles pour les jeunes auxquels on n’a pas réussi à offrir une trajectoire. Il faut revenir à cette motivation positive. C’est comme cela qu’on pourra dialoguer.

Deuxièmement, je crois que ce qui s’exprime dans les manifestations et dans la crise sociale, au-delà du problème du CPE, c’est le problème d’une génération. La question que les jeunes expriment, c’est : "Qu’est-ce que nous allons devenir, nous jeunes, collectivement ?"

" …Il manque à cette génération ce que nous ne leur avons pas transmis : d’abord une langue, mais aussi de la culture et de la religion ; il y a un système de valeurs qui n’a pas été communiqué. Et quand on n’a pas de patrimoine spirituel, pas de mémoire historique, on ne peut pas avoir de perspectives. Ce que je dis peut paraître décalé par rapport à la crise actuelle, mais c’est à ce niveau qu’une réflexion doit se situer.

Par ailleurs, je comprends qu’il y ait des chrétiens dans les manifestations. C’est un droit, et un devoir même, que des chrétiens s’impliquent dans des mouvements de jeunes, des syndicats, des partis. Cela fait partie de notre insertion dans le monde. Mais il faut le faire avec un certain recul, une certaine profondeur.

… "Je ne suis pas inquiet de l’ampleur des manifestations, au contraire, car on peut y voir un intérêt collectif pour la situation. En revanche, je suis inquiet des violences, des destructions, comme celles de livres à la Sorbonne, y compris des livres religieux anciens. Symboliquement, il y a là comme un sentiment de nihilisme qui conduit à une impasse et au suicide. Là, il faut s’interroger et dire « stop » : on ne peut pas s’engager dans des blocages antidémocratiques dans les lycées et les universités " (source : CEF - La Croix)

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