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du 17 au 19 avril 2006 (semaine 16)
 

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2006-04-19 - Brésil
COMMENT FREINER LES CONFLITS AGRAIRES.

Le gouvernement du président Luiz Inacio da Silva, appelé familièrement Lula, n'a pas réussi à freiner les conflits agraires au Brésil, selon un rapport de la Commission Pastorale de la Terre (CPT), organisme de l'Eglise catholique brésilienne.

"Depuis six ans, le nombre (de conflits agraires) augmente chaque année. Et les chiffres ont été plus expressifs au cours des trois dernières années", du gouvernement Lula, un allié historique des mouvements sociaux, souligne ce rapport, publié le mardi 18 avril par cet organisme lié à la Conférence des évêques catholiques du Brésil.

En 2005, la CPT a enregistré 1.881 conflits agraires pour la possession de la terre au Brésil contre 1.801 en 2004 et 1.690 en 2003. La plupart ont eu lieu dans la région amazonienne. L'an dernier 38 assassinats découlant de ces conflits ont été enregistrés parmi lesquels celui de la soeur américaine Dorothy Stang, par des tueurs à gages, dans l'Etat amazonien du Para. En 2004, 39 assassinats avaient été enregistrés et 73 en 2003.

"Durant le gouvernement Lula, les conflits ont augmenté parce que les gens ont pensé que le moment de la réforme agraire était arrivé, mais elle s'est heurtée aux intérêts des grands propriétaires terriens", a déclaré Mgr  Tomas Balduino, ancien évêque de Goias et président de la CPT. "Le gouvernement n'a pas voulu affronter ceux qui se disent propriétaires de la terre."

Ce qui n’empêchera pas les « sans terre » de voter de nouveau pour Lula lors de l'élection présidentielle d'octobre prochain, selon Mgr Balduino, parce qu'ils "meurent de peur que la droite revienne au pouvoir", avec la candidature du social-démocrate, Geraldo Alckmin qui a le soutien des grands propriétaires terriens de l'Union Démocratique Ruraliste (UDR).

La Pastorale de la Terre est une ONG liée à la conférence nationale des évêques du Brésil. Elle est née en 1975 avec la révolte de quelques évêques du Nord du Brésil devant la violence des problèmes liés à la terre. Ils ont lancé une lettre pastorale et ont recruté des acteurs pastoraux. Aujourd’hui, la Conférence nationale est présente dans les 23 Etats du Brésil. Elle a vocation œcuménique. Elle est au service des organisations de paysans - Mouvement des sans terres ou syndicats - qui luttent pour leurs droits. (Information : conférence des évêques du Brésil)

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