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du 17 au 19 avril 2006 (semaine 16)
 

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2006-04-19 - Indonésie
IL FAUT SAUVER LES CONDAMNÉS A MORT.

La révision du procès des trois catholiques, condamnés à mort pour des violences anti-musulmanes commises en 2000 à Célèbes, n’est plus impossible. La mobilisation de différents milieux, chrétiens et musulmans, en leur faveur reste forte.

Le 4 avril dernier, à Djakarta, le procureur général d'Indonésie, Abdul Rahman Saleh, a déclaré que l'exécution des trois catholiques condamnés à mort par un tribunal de la province de Célèbes-Centre en 2001 aurait sans doute lieu dans le courant du mois. Deux jours plus tard, une information - démentie peu après - a couru selon laquelle la Cour suprême d'Indonésie avait rejeté une demande de réouverture du procès des trois hommes.

Ces informations, ajoutées à celle connue le 3 avril selon laquelle de hauts responsables de l'appareil judiciaire s'étaient réunis à Palu, à Célèbes-Centre, pour discuter avec les autorités provinciales des modalités de l'exécution, ont suscité l'indignation des milieux qui sont mobilisés, depuis plusieurs mois, pour obtenir la révision du procès ayant abouti à la condamnation à mort des trois catholiques. En mars dernier, le pape Benoît XVI avait envoyé un message de compassion aux trois hommes.

Fabianus Tibo, 60 ans, Marianus Riwu, 54 ans, et Dominggus da Silva, 43 ans, ont été condamnés à mort en avril 2001 par le tribunal de district de Palu, dans la province de Célèbes-Centre. déclarés coupables d'assassinats et d'incitations à l'émeute au moment des violences interethniques et confessionnelles qui ont eu lieu en mai 2000 à Poso, dans la province de Célèbes-Centre, et ont fait près de 200 morts, principalement musulmans. Depuis le début de l'année 2006, des avocats se sont mobilisés pour obtenir la révision du procès, estimant que de nouveaux témoignages venaient innocenter les trois condamnés.

Un nouveau recours en grâce a été déposé auprès de la présidence de la République et reste le seul espoir des trois condamnés, à moins que la Cour suprême se prononce pour une révision du procès. D
es chrétiens en majorité mais aussi des musulmans, se sont mobilisés en divers lieux du pays pour manifester leur soutien aux trois condamnés.

A Djakarta, le Conseil des oulémas d'Indonésie (MUI) et la Nahdlatul Ulama ont appelé à surseoir à l'exécution des trois hommes. Selon Masdar Farid Mas'udi, de la Nahdlatul Ulama , « une décision hâtive ne ferait qu'exacerber les relations interreligieuses à Poso. L'exécution d'une peine capitale est irréversible ; c'est pourquoi elle doit être évitée tant qu'il reste un doute ». Pour le président de la Conférence des évêques catholiques, le cardinal Julius Darmaatmadja, épargner la vie des trois hommes serait un geste d'une valeur « inestimable » pour le renforcement de la coexistence pacifique entre chrétiens et musulmans à Poso. Pour les avocats des trois condamnés, une lueur d'espoir est apparue le 11 avril, lorsque le chef de la police pour la province de Célèbes-Centre a appelé à la suspension des exécutions, ses services souhaitant interroger les seize personnes dont les noms sont apparus en lien avec l'affaire. (source : Eglises d'Asie-EDA)

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