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2006-04-30 - Guinée-Bissau
PIÉGÉS PAR LES COMBATS FRONTALIERS.

La Caritas de la Guinée-Bissau a dû venir en aide à 30 mille personnes dans les villes de Varela et Suzana, piégées au nord de la Guinée Bissau, où les combats le long de la frontière avec le Sénégal ont laissé la population locale complètement isolée.

Les dernières semaines, l’armée de la Guinée Bissau a lancé diverses opérations militaires dans les environs de la ville de Sao Domingos, où les rebelles de la Casamance frontalière, région sécessionniste du Sénégal, ont traversé la frontière pour fuir l’assaut des toupes sénégalaises. Les diverses formations militaires qui agissent à la frontière entre les deux pays ont posé des mines pour renforcer leurs propres positions.

La population reste isolée dans une zone qui est encerclée au nord de la frontière sénégalaise, par des combattants et des champs de mines, à l’est, et par le fleuve au sud.

"La popolation se sent complètement abandonnée, aucun fonctionaire local ou de l’état n’a donné de nouvelles pour expliquer ce qui se passe ou pour protéger la population locale", affirme le P. Jose Fumagalli, salésien, responsable de la mission catholique à Suzana.

"Les évacués sont accueillis par des familles locales, mais les réserves de nourriture et d’autres biens de première nécessité, comme les médicaments, sont presque épuisés", affirme le missionnaire. "La population désire abandonner la zone, mais nous savons que la route a été minée, même si elle n’a pas été officiellement fermée”.

Caritas Guinée-Bissau a annoncé avoir déjà apporté, à 8.500 personnes, diverses aides en nourriture, vêtements, médicaments, matelas, savon et ustensiles de cuisine. Pour envoyer les aides dans les zones les plus isolées l’organisation caritative catholique a mobilisé une petite flotte de canoës.

La Caritas entend aussi fournir les moyens pour transporter les produits locaux sur les marchés de la région de façon à empêcher l’effondrement complet de l’économie.

A la fin de la semaine dernière, l’armée de la Guinée Bissau a affirmé avoir chassé du territoire national les rebelles sénégalais guidés par Salif Sadio. Celui-ci est à la tête d’une faction qui s’est séparée du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) le groupe qui depuis 1982 se bat pour l’indépendance de la région sénégalaise coincée entre la Gambie et la Guinée Bissau.

Malgré la signature de paix entre le gouvernement sénégalais et les leaders du MFDC, certaines bandes agissent encore dans la région, et continuent à créer l’instabilité. (source : Agence Fides)

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