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du 28 au 30 mai 2006 (semaine 21)
 

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2006-05-30 - Chine
LE DÉCÈS DE Mgr ANTOINE LI DUAN

Défenseur de la liberté religieuse, artisan de la reconstruction de l'Église en Chine après la Révolution culturelle, promoteur de l'entente entre le gouvernement et le Vatican, plusieurs fois incarcéré, Mgr Antoine Li Duan est décédé à Xian le 25 mai.

Il avait été l’un des quatre évêques chinois invités par Benoît XVI à participer au synode romain sur l’Eucharistie d’octobre 2005.
Il a « toujours défendu avec une grande détermination la liberté religieuse », souligne Radio Vatican.Pour cette raison, il a souvent subi de la part des autorités policières contrôles et interrogatoires, et des années de prison.

Mgr Li a contribué largement à la reconstruction de l’Eglise en Chine au lendemain de la Révolution culturelle, fortifiant les communautés chrétiennes et les instituts religieux dans leur engagement au service de la charité et des études théologiques. Sa nomination avait été approuvée par le Vatican et reconnue par le gouvernement de Pékin.

Membre de l'Eglise "patriotique" de Chine, il était également reconnu par Rome : d'ailleurs il est mort avec à son doigt l'anneau épiscopal que lui avait fait remettre le pape Benoît XVI, rapporte l'agence catholique AsiaNews. Il le montrait avec fierté à ceux qui le visitaient à l'hôpital de Xian. Il passait pour une grande figure de la réconciliation des deux ailes de l'Eglise chinoise.

Dans un entretien de mars 2004 au mensuel de l’Institut pontifical des Missions étrangères de Milan (PIME), il disait: "Le pape est le chef de l’Eglise. L’apostolicité de l’Eglise consiste dans le fait que l’Eglise vient des apôtres, avec Pierre comme chef. Le pape a le droit de gouverner et de superviser toute l’Eglise, un droit qui comprend le choix des évêques".

Il précisait: "Dans les circonstances actuelles, nous ne pouvons procéder à la consécration d’un nouvel évêque sans l’approbation du gouvernement. Si le gouvernement ne s’oppose pas à notre candidat, nous le présentons au Saint-Siège pour approbation. En cas de non-approbation par le pape, nous ne procédons pas à l’ordination".

Dans ce même entretien il ajoutait : "Il faut absolument sauvegarder le rôle de la hiérarchie qui a été voulue par Jésus lui-même. Le pouvoir des évêques, successeurs des apôtres, est un vrai pouvoir de gouvernement. Certes chaque évêque a ses limites, et doit guider l’Eglise comme un serviteur. Mais son pouvoir est authentique et ne peut être réduit à un symbole. Personne ne peut remplacer l’évêque à la tête de l’Eglise. Le concile Vatican II a promu la participation des laïcs dans l’Eglise. L’évêque doit s’ouvrir et accueillir leur contribution mais il doit rester le chef, son rôle ne peut être vidé de son sens".

A propos de l’Association patriotique des catholiques chinois (APCC) contrôlée par le gouvernement, il expliquait que "si sa fonction était celle d’une association de fidèles il n’y aurait pas de problème. Mais elle ne peut être au-dessus de l’Eglise, elle doit être interne à l’Eglise et sous la responsabilité de l’évêque".

Parlant de l’évangélisation de la Chine, Mgr Li Duan pouvait affirmer : « Beaucoup de jeunes sont attirés par la foi chrétienne. Un certain nombre d’intellectuels aussi se sont ouverts au christianisme. Je suis optimiste, je peux personnellement témoigner que ces vingt dernières années, il y a eu des changements positifs. C’est le temps le plus favorable pour l’évangélisation en Chine. Jamais les gens n’ont été aussi ouverts et favorables à la foi chrétienne". (source et information : Asianews)


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