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du 31 mai au 3 juin 2006 (semaine 22)
 

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2006-06-03 - Chine
LA LIBERTÉ DE VIVRE SA FOI DANS SON ÉGLISE.

Le cardinal Joseph Zen Ze-Kiun, archevêque de Hong-Kong, déclare à la presse que 85% des évêques de l'Eglise officielle chinoise sont reconnus par le pape, ajoutant que l'Eglise réclame "la liberté et la démocratie" en Chine.

L'archevêque de Hong-Kong se trouve actuellement en Italie pour un pèlerinage sur les traces des religieux missionnaires salésiens, étant lui-même religieux salésien.

Dans une déclaration faite à l’occasion de la prise de
possession de son siège cardinalice, l’église Santa Maria del Redentore, à Rome, le 31 mai et dans un entretien publié par le quotidien italien La Stampa, il ne ménage pas ses critiques sur la politique religieuse de Pékin et maintient le point de vue de Rome : "Les citoyens chinois doivent pouvoir choisir leur foi". Interrogé sur les trois dernières nominations épiscopales effectuées par les autorités chinoises sans l'aval du Saint-Siège, il a estimé qu'il ne s'agissait pas d'une réaction contre sa nomination comme cardinal. Cela lui semblerait "disproportionné".

"Personnellement, je pense qu'il s'agit d'une épreuve de force, d'une tentative pour faire voir que le gouvernement contrôle l'Eglise", a-t-il estimé.

"En réalité, les Chinois font toujours plus référence au Saint-Siège : 85 % des évêques de l'Eglise officielle ont demandé et obtenu d'être reconnus par Rome", ce qui "fait peur" au gouvernement, et c'est pourquoi "des pressions injustes" sont exercées sur le clergé "qui n'a pas beaucoup le choix", dit-il.

Pour le cardinal Zen, le gouvernement chinois aurait aussi demandé à l’Association patriotique qui a sous son contrôle l’Eglise catholique "officielle", d’arrêter les ordinations épiscopales sans accord du Saint-Siège. Dans ses propos, que rapporte l'agence Asia News, le cardinal déclare que Pékin aurait “mis en garde Liu Bainian“, le président de l’Association patriotique. Si l’Association continue “avec les ordinations illicites, les rapports seront entièrement rompus“.

Dans un entretien accordé au quotidien français "La Croix", dans son édition du 1er juin, le cardinal a confirmé ces propos. “Le gouvernement chinois a clairement dit au vice-président de l’Association patriotique, Liu Bainian, qu’il fallait mettre un terme à ces ordinations. Mais au cas où de nouvelles consécrations seraient effectuées, le Saint-Siège devrait annoncer la rupture des négociations avec Pékin“, soulignant que les autorités ne voulaient pas de lui comme interlocuteur dans cette affaire. “Je pense que le pape doit être très ferme sur ce point : rompre le dialogue en cas de nouvelle consécration ! Il serait faux de penser que seul le Saint-Siège a besoin de renouer des relations diplomatiques avec Pékin“.

Toujours dans cet entretien, le cardinal insiste : "La Chine aussi en a besoin, non seulement pour des motivations politiques (afin d’isoler encore un peu plus Taiwan), mais aussi pour consolider sa politique religieuse nationale. L’Eglise de Chine veut être une Eglise catholique, et les évêques doivent être choisis par le Vatican".

De son côté, dans une interview au quotidien roumain "Ziua", publiée le 1er juin par la salle de presse du Saint-Siège, le secrétaire ldu Saint-Siège pour les relations avec les Etats, Mgr Lajolo, a invité Pékin à ne pas interférer dans les affaires internes de l'Eglise. " En Chine, comme dans tous les autres pays du monde, l’Eglise ne demande aucun privilège, mais seulement d’être libre dans son organisation interne... Les autorités politiques chinoises ne devraient pas interférer dans le gouvernement interne de l’Eglise, et notamment dans la procédure de nomination des évêques".

Et reprenant le point de vue du cardinal Zen : "Il en résulterait de grands biens pour la paix sociale de la population chinoise elle-même, qui ne se verrait pas obligée de devoir choisir entre l’obéissance forcée à une Eglise, soi-disant patriotique, et l’appartenance à l’unique Eglise catholique, celle qui est en communion avec le pape". (information : La Stampa - La Croix - VIS)

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