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2006-06-24 - USA
CE VOTE INFLUENCERA TOUTE LA CHRÉTIENTÉ.

L'élection d'une femme comme primat de l'Eglise épiscopalienne américaine, aura une influence "à l'échelle de toute la chrétienté", a déclaré Mgr Pierre Whalon, évêque épiscopalien en charge de l'Europe, dont le siège est à Paris.

"En tant qu'évêque relevant de la juridiction de cette femme, je salue cette élection, et je salue les qualités extraordinaires de notre nouvelle présidente Katharine Jefferts Schori, 52 ans, jusqu'ici évêque du Nevada", a affirmé mercredi Mgr Whalon. "J'estime qu'à l'avenir notre primat sera une voix influente à l'échelle non seulement de l'Eglise épiscopalienne, de la Communion anglicane, mais de celle de toute la chrétienté".

"Nous pouvons accueillir l'accession de cette femme évêque comme présidente, comme le résultat naturel de l'ordination des femmes au diaconat, dans l'Eglise épiscopalienne, à la prêtrise depuis longtemps et, depuis 1989, à l'épiscopat", a poursuivi l'évêque franco-américain.

Mgr Whalon ne croit pas en un "schisme" mais admet néanmoins que cette élection créera "des complications" au sein de la Communion anglicane, dont l'Eglise épiscopalienne est l'une des 37 provinces. "Il n'y a jusqu'ici des femmes-évêques qu'aux Etats-Unis, au Canada et en Nouvelle-Zélande. Cela pourra se faire en Angleterre. L'accession des femmes aux ministères les plus élevés sera de mieux en mieux accueillie dans la Communauté anglicane", a-t-il ajouté.

L'unité de la Communion anglicane -près de 70 millions de fidèles, dans le monde, dont 2,5 millions d'épiscopaliens américains- est menacée également par le rejet mardi par l'Eglise épiscopalienne, d'un moratoire portant sur l'ordination d'évêques homosexuels.

Changement d'attitude le lendemain mercredi. L'Eglise épiscopalienne américaine demandait à ses diocèses de "restreindre" les ordinations d'évêques homosexuels dans ce qui apparaît comme une tentative d'éviter un schisme avec l'Eglise anglicane.

Un schisme entre l'Eglise anglicane et sa branche américaine, l'Eglise épiscopalienne semblaiten effet inévitable depuis le rejet mardi par les délégués de la Convention de l'Eglise épiscopale, réunis à Columbus (Ohio, nord), d'un moratoire proposé par la Communion anglicane visant à suspendre les ordinations d'évêques homosexuels et les bénédictions de couples gays.

Le chef de l'Eglise anglicane (70 millions de fidèles dans le monde dont 2,5 millions aux Etats-Unis), l'archevêque de Canterbury, Mgr Rowan Williams avait souhaité l'adoption de ce moratoire pour mettre fin aux divisions qui ont suivi la nomination, en 2003 dans le New Hampshire (nord-est), de Gene Robinson, premier évêque homosexuel. Les Eglises africaines, notamment celles du Nigeria (17 millions de fidèles) et du Kenya, avaient lancé la polémique et rompu avec les Etats-Unis après cette ordination. Depuis, l'Eglise anglicane demeure profondément divisée.

La motion adoptée mercredi par les épiscopaliens est nettement en-deçà de ce que demandait le moratoire, qui exigeait la suspension des ordinations d'évêques homosexuels en attendant qu'un consensus se dégage sur cette question au sein de toute la Communion anglicane. Mgr Rowan Williams a réagi avec prudence en expliquant dans un communiqué qu'il n'était pas encore possible de déterminer si l'Eglise américaine avait répondu ou non aux inquiétudes exprimées par la Communion anglicane.

Le diocèse de Fort Worth, au Texas, a demandé à Mgr Rowan Williams d'intervenir directement et de créer une nouvelle Eglise épiscopalienne aux Etats-Unis pour accueillir les plus conservateurs des fidèles anglicans. Plusieurs diocèses et congrégations épiscopaliennes pourraient rejoindre cette nouvelle Eglise, a estimé Cannon Charles Hough. "Nous sommes en présence de deux Eglises ici. Une qui croit à un christianisme défini par les Ecritures il y a 2.000 ans et une autre qui croit aux sensations et aux expériences", a-t-il ajouté. "Nous ne sommes déjà plus la même Eglise". (information : Communion anglicane)

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