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du 6 au 10 octobre 2006 (semaine 40)
 
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2006-10-10 -
LES LIMBES, UNE HYPOTHÈSE THÉOLOGIQUE.

La vision de Dieu dans la vie éternelle pour les enfants morts sans baptême a été l'un des sujets que les théologiens ont cherché à expliciter. ils ont parlé des "limbes", mais l’Eglise catholique s’apprête à abandonner cette hypothèse.

A l’occasion de la réunion plénière de la Commission théologique internationale, qui vient de se tenir à Rome du 2 au 6 octobre, il apparaît que la
Commission soit sur le point de conclure texte au sujet du sort des enfants morts sans baptême, "untexte qui est très mûr", a déclaré Mgr Bruno Forte, archevêque de Chieti en Italie et membre de cette Commission avec Mgr Roland Minnerath, archevêque de Dijon.

Si le texte en est déjà rédigé dans ses grandes lignes, "Il faudra naturellement encore du temps, a-t-il déclaré, pour y apporter des précisions, pour l’approuver, et puis pour le soumettre au président“ de la Commission, le cardinal Joseph Levada, qui lui-même le soumettra au pape.

Cette doctrine des limbes n’a jamais été définie par l’Eglise même si c’était une doctrine très commune. Mais devant l’inquiétude que peut soulever cette évolution de la pensée de l’Eglise, qui date du Moyen Age, Mgr Forte a souligné que la Commission voulait “tranquilliser ceux qui se préoccuperaient d’une discontinuité"..." “Nous ne sommes donc pas devant une rupture avec la grande tradition de la foi, mais devant une explicitation pleine de cette tradition, évitant d’utiliser des images ou des métaphores qui ne rendent pas adéquate la richesse qui est le message d’espérance qui nous est donné en Jésus-Christ"

Dans le contexte d’une société complexe et sécularisée, la question du sort des enfants nés mais morts avant d’être baptisés, ou des enfants morts dans le ventre de leur mère, “comme dans le cas de l’avortement“, se pose toujours plus, a alors affirmé Mgr Forte.

Si “le salut en Jésus-Christ est le don universel et central auquel nous devons toujours nous référer“ et si “le péché originel est une réalité qui marque vraiment la fragilité de la condition humaine“, “quand on n’est pas libéré de ce péché originel parce qu’il n’y a pas eu la possibilité de pouvoir recevoir le don de Dieu, c’est le cas des enfants de parents croyants morts sans baptême, alors la puissance salvifique du Christ semble prévaloir justement sur la puissance du péché".

" Voilà pourquoi on peut dire que la doctrine des limbes est une doctrine ni indispensable,ni nécessaire." Déjà en 1984, le cardinal Joseph Ratzinger s’était déclaré partisan " à titre personnel" de l’abandon de l’hypothèse de l'existence des limbes. (source : Apic)

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