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FlashPress - Infocatho
du 11 au 13 octobre 2006 (semaine 41)
 

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2006-10-13 - A l'Angelus
LE SOUCI DE VIVRE L'UNITÉ ET LA CONCORDE

Lors de sa catéchèse de l'audience générale du mercredi 11 octobre, Benoît XVI a évoqué la figure des Apôtres Simon le Cananéen, un ardent défenseur de l'identité juive, et Jude Thaddée, qui a questionné Jésus sur sa révélation.

Il y avait là d'ailleurs, comme en "contrepoint", le sens du futur "Motu Proprio" qu'il doit promulguer pour que les rites ne deviennent pas source de disputes et de polémiques.

Il a d'abord rappelé que ce Simon est connu avec le surnom de zélote, et que si "il n'appartenait pas vraiment à ce mouvement nationaliste, il devait être un ardent défenseur de l'identité juive, de Dieu et du Peuple choisi par Dieu".

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Simon reçoit une épithète qui varie selon les évangiles : alors que Matthieu et Marc le qualifient de « cananéen », Luc le définit en revanche comme un « zélote ». En réalité, les deux dénominations s'équivalent, car elles signifient la même chose : dans la langue juive, en effet, le verbe qana' signifie : « être jaloux, passionné » et peut être utilisé aussi bien à propos de Dieu, en tant que jaloux du peuple qu'il a choisi (cf. Ex 20, 5), qu'à propos des hommes qui brûlent de zèle en servant le Dieu unique avec un dévouement total, comme Elie (cf. 1 R 19, 10).

"Il est donc possible que ce Simon, même s'il n'appartient pas au mouvement nationaliste des Zélotes, soit au moins caractérisé par un zèle ardent pour l'identité juive, donc pour Dieu, pour son peuple et pour la Loi divine. S'il en est ainsi, Simon
il serait aux antipodes de Matthieu qui, comme publicain, provenait d'un milieu impur. En tout cas, on voit clairement que Jésus a recruté ses disciples dans les milieux sociaux et religieux les plus variés, sans préjugé aucun. Les personnes l'intéressaient, pas les classes ou les étiquettes sociales... Malgré leurs différences et les difficultés que cela comportait, tous ceux qui le suivaient vivaient dans la concorde. Jésus était la raison de cette cohésion...Alors que nous, souvent enclins à souligner nos différences voire nos oppositions, oublions que Jésus offre la force de supprimer nos disputes".

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Rappelons-nous également que le groupe des Douze est la préfiguration de l'Eglise, dans laquelle doivent trouver place tous les charismes, les peuples, les races, toutes les qualités humaines, qui trouvent leur composition et leur unité dans la communion avec Jésus."

Puis Benoît XVI a évoqué Jude, dont le surnom de Thaddée veut dire magnanime, et la question qu'il posa à Jésus lors de la dernière Cène: "Comment se fait-il que tu te sois manifesté à nous et non au monde?". Et Jésus "répondit en affirmant une vérité très importante: sa manifestation pleine aux disciples n'est pas extérieure mais intérieure, conditionnée à leur amour".

On attribue à cet Apôtre une des Epîtres, qui met "en garde les chrétiens face à tous ceux qui se prévalent de la Grâce pour excuser leurs manquements et tromper leurs frères par des enseignements inadmissibles, qui provoquent des divisions au sein de l'Eglise".

... "De nos jours, nous ne sommes peut-être plus habitués au langage polémique, aux images poétiques qui expriment avec clarté ce qui est typiquement chrétien et ce qui lui est incompatible. La voie justement engagée par le Concile Vatican II du dialogue et de l'indulgence doit être poursuivie avec constance, mais sans oublier que l'on doit mettre clairement en évidence les lignes force de l'identité chrétienne... Il ne s'agit pas d'une action de type simplement culturel...et cela demande force et clarté, le courage de la provocation propre de la foi".

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"D'autre part, il faut bien garder à l'esprit que notre identité demande la force, la clarté et le courage face aux contradictions du monde dans lequel nous vivons. C'est pourquoi le texte de la lettre se poursuit ainsi : « Mais vous, mes bien-aimés, et là il s'adresse à nous tous, que votre foi très sainte soit le fondement de la construction que vous êtes vous-mêmes. Priez dans l'Esprit Saint, maintenez-vous dans l'amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ en vue de la vie éternelle. Ceux qui sont hésitants, prenez-les en pitié...» (vv. 20-22).

... "La Lettre se conclut sur ces très belles paroles : « Gloire à Dieu, qui a le pouvoir de vous préserver de la chute et de vous rendre irréprochables et pleins d'allégresse, pour comparaître devant sa gloire : au Dieu unique, notre Sauveur, par notre Seigneur Jésus Christ, gloire, majesté, force et puissance, avant tous les siècles, maintenant et pour tous les siècles. Amen » (vv. 24-25).

"On voit bien que l'auteur de ces lignes vit en plénitude sa propre foi, à laquelle appartiennent de grandes réalités telles que l'intégrité morale et la joie, la confiance et, enfin, la louange ; le tout n'étant motivé que par la bonté de notre unique Dieu et par la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ.

"C'est pourquoi Simon le Cananéen, ainsi que Jude Thaddée, doivent nous aider à redécouvrir toujours à nouveau et à vivre inlassablement la beauté de la foi chrétienne, en sachant en donner un témoignage à la fois fort et serein."

A la fin de l'audience, le Saint-Père a béni une statue de sainte Edith Stein, placée dans une niche extérieure de la basilique vaticane. La Carmélite fut canonisée par Jean-Paul II il y a exactement huit ans. (source : VIS)

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