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FlashPress - Infocatho
du 19 au 21 octobre 2006 (semaine 42)
 

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2006-10-21 - Italie
L'AVENIR ET LA MISSION DE L'ÉGLISE DANS LA PÉNINSULE.

Le Congrès de Vérone qui se déroule actuellement doit tracer le chemin de l’Eglise catholique italienne pour les dix prochaines années. Lors de sa venue le 19 octobre, Benoît XVI l'a rappelé et a replacé l'Église en Italie dans son contexte européen.

Déjà lors de son intervention d'ouverture, devant 2700 congressistes, l’archevêque de Milan, le cardinal Tettamanzi avait insisté sur le fossé qui s’est creusé - dans le “contexte du sécularisme et de l’indifférence religieuse“ - entre la foi chrétienne et “la mentalité moderne et contemporaine“. Un phénomène qui s'explique par “l’interruption et le ralentissement des canaux ecclésiaux traditionnels de transmission de la foi“.

Le thème du Congrès est orienté vers l'avenir : "Témoins du Ressuscité, l'espérance du monde". Mais en raison de “cette distance“ en la foi et les mentalités contemporaines, l’archevêque de Milan a invité les participants au congrès à “garder, à conserver, à vivre, à relancer l’originalité, la nouveauté, l’ADN chrétien de l’espérance présent et actif dans l’histoire“.


Venu à Vérone, le jeudi 19, Benoît XVI a repris ce thème et a situé l'Église en Italie dans son contexte : "Ce quatrième Congrès national -a dit le Pape- est une nouvelle étape sur le chemin de la réalisation du Concile Vatican II entrepris par l'Eglise italienne,...un chemin d'évangélisation parcouru en étroite collaboration et constante communion avec le Successeur de Pierre".

Il a alors évoqué Paul VI et Jean-Paul II dont les interventions lors des précédents congrès "ont permis de renforcer au sein de l'Eglise italienne la confiance d'agir pour que la foi en Jésus-Christ offre toujours aux hommes et aux femmes de notre époque, le sens et le but de l'existence"...."Puisse le Seigneur nous guider afin de vivre cette unité dans la vérité et l'amour selon le contexte d'aujourd'hui, de manière à évangéliser l'Italie et le monde".

Il a souligné la nécessité de prendre des décisions adaptées en matière d'une éducation authentique. "Elles sont indispensables pour créer et développer la grandeur de la vie, et en particulier un amour accompli", rappelant que l'école catholique "subit encore de vieux préjugés qui provoquent de mauvais réflexes aujourd'hui injustifiés notamment à propos de la reconnaissance de sa place et de ses moyens d'action".

Après avoir souligné combien "l'Eglise a, en Italie, une grande tradition de proximité, de solidarité et d'assistance", le Saint-Père a dit l'importance "d'être tous des témoins de la charité...et de rester imperméables aux influences idéologiques et aux appartenances politiques... L'action est importante et tout autant notre participation individuelle aux problèmes et souffrances du prochain".

A propos de l'engagement politique des catholiques, sujet abordé lors des travaux, le Pape a tenu à rappeler la distinction traditionnelle entre ce qui est de César et ce qui est de Dieu. "La liberté religieuse que nous considérons être une valeur universelle est absolument nécessaire au monde car elle est sa racine historique même. C'est pourquoi l'Eglise n'est pas et ne prétend pas être une force politique, tout en s'y intéressant de près pour le bien commun et la justice".

Il prenait également acte du passé de la Démocratie chrétienne. En matière de politique nationale "les laïcs catholiques ont un rôle majeur à jouer, à la lumière de la foi et du magistère et animés par la charité du Christ".

Il a placé les enjeux de notre époque dans un cadre plus large que celui de la seule Italie, ces grands enjeux qui réclament une attention particulière et un effort extraordinaire: "Les guerres et le terrorisme, la soif et la faim, les épidémies" doivent être affrontées "avec détermination et clarté, tout comme les dangers que représentent certaines décisions politiques et législatives touchant aux valeurs fondamentales, aux principes éthiques et humanistes enracinés dans la nature humaine, notamment pour ce qui est du respect et de la défense de la vie à tous ses stades, de la défense de la famille et du mariage. Il faut en effet empêcher l'introduction dans la loi d'autres formes d'unions qui contribueraient à affaiblir et réduire leur caractère spécifique et leur rôle social fondamentaux. Le clair message que l'Eglise et les catholiques italiens offrent avec respect constitue un service rendu à l'Italie. C'est un service utile et stimulant pour tant d'autres pays".

La force nécessaire pour faire face aux responsabilités, a dit Benoît XVI, doit être puisée dans "l'aliment qu'est la parole et le corps du Christ, dans l'adoration eucharistique également... Dans l'union au Christ -a-t-il conclu-  Marie nous précède et nous guide.. Elle nous apprend à mieux connaître et aimer le mystère de l'Eglise..., à résister aussi à une certaine sécularisation interne qui provient de la sécularisation profonde de la civilisation européenne".

Ce congrès se déroule dans un contexte où la
société italienne, longtemps épargnée par la sécularisation, se déchristianise lentement. En un siècle, la péninsule a perdu près de 40.000 prêtres alors que la population a pratiquement doublé. Ils étaient alors 69.000. Ils sont aujourd’hui 31.474. En 1969, 740 prêtres étaient ordonnés chaque année. En 2004, ils étaient 435, dont 18 % d’étrangers. Le secrétaire général de la Conférence épiscopale italienne, Mgr Betori, estime que, dans 20 ans, le tiers des paroisses italiennes n’aura plus de prêtre. (source : VIS - SIR)

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