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du 14 au 18 octobre 2006 (semaine 42)
 
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2006-10-18 - Italie
VIVRE L'ESPÉRANCE AVEC RÉALISME.

Benoît XVI sera le jeudi 19 à Vérone où il doit fixer la feuille de route pour les années à venir de l'Eglise catholique italienne, réunie en congrès et qui, malgré sa perte d'influence, reste un acteur déterminant de la vie politique de la Péninsule.

Onze ans après les précédentes assises à Palerme (Sicile) qui avaient donné à Jean Paul II l'occasion de fustiger l'emprise de la mafia, le congrès de Vérone se présente comme un évènement autant politique que religieux. D'ailleurs Romano Prodi, au pouvoir à la tête d'une fragile coalition de gauche, Silvio Berlusconi, qui ambitionne de faire rapidement tomber le gouvernement, ainsi que de nombreux dirigeants politiques des deux bords, assisteront à la messe célébrée par le pape dans un stade de la ville.

Leur présence, raillée par certains médias comme une "chasse aux voix catholiques", montre en tous cas que l'Italie n'est pas encore prête à "reléguer la religion dans la sphère privée", malgré les craintes exprimées par l'Eglise dans le document préparatoire aux assises.

Depuis les précédentes assises, l'Eglise catholique a cependant perdu une part de son emprise sur la société: les enfants baptisés sont moins nombreux (89,7% en 1998, 80,7% en 2003) et les mariages civils progressent (17,5% en 1991, 28,5% en 2003), tandis que plus de 4.000 paroisses (sur 25.700) sont désormais sans prêtres. L'Italie est menacée par "l'indifférence religieuse" a déploré par le cardinal Dionigi Tettamanzi, archevêque de Milan, à l'ouverture des assises lundi.

Jeudi,le pape devrait en fixer les grandes orientations pour les années à venir dans le discours qu'il prononcera jeudi matin, avant la messe, devant les 2.700 congressistes.

Benoît XVI en a déjà donné un avant-goût en recevant officiellement Romano Prodi le 13 octobre au Vatican et en parlant de solidarité, éducation de la jeunesse et dialogue entre religions et cultures, réaffirmant aussi son opposition à la reconnaissance des couples homosexuels, à la légalisation de l'euthanasie et à l'assouplissement de la loi interdisant la recherche sur l'embryon, trois revendications défendues par les courants laïques.

Dans son discours d'ouverture, le cardinal Tettamanzi a insisté aussi sur "l'urgence" de reconnaître "les droits et les responsabilités" des laïcs dans l'Eglise, seul moyen de combler le "fossé" qui s'est creusé "entre la foi chrétienne et la mentalité contemporaine". "Il vaut mieux être chrétien sans le dire que le proclamer sans l'être", a-t-il lancé au passage, agacé par la récupération politicienne des "valeurs chrétiennes".


“L’Eglise italienne est appelée à vivre avec espérance, ce qui est une partie intégrante du réalisme chrétien“, a-t-il souligné.(source : SIR)

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