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du 29 au 31 octobre 2006 (semaine 44)
 

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2006-10-31 -
DEVANT LES ABUS SEXUELS COMMIS PAR DES PRÊTRES

Lors de la visite "ad Limina" des évêques d'Irlande, le pape a durci le ton face aux scandales pédophiles qui ont secoué l'Eglise en condamnant les "crimes horribles" commis par des prêtres et en appelant à établir "toute la vérité" sur le passé.

C'est la première fois qu'il le fait publiquement depuis le début de son pontificat. Cette condamnation s'inscrit dans la lignée de la fin du pontificat de Jean Paul II, qui avait confié en 2001 à l'ancien cardinal Joseph Ratzinger la mission d'établir des normes plus sévères pour lutter contre la pédophilie, alors que l'Eglise était accusée de ne pas prendre au sérieux ces dérives, voire de chercher à les étouffer.

Evoquant "les nombreux cas d'abus sexuels sur mineurs" révélés ces derniers temps, le Pape a souligné "que le fait est encore plus atroce lorsqu'il est commis par un prêtre. Les dégâts causés par de tels actes sont profonds et il est prioritaire de regagner la confiance" en l'Eglise "qui a été entamée... Il faut aussi faire toute la lumière sur le passé et faire le nécessaire pour que cela ne se reproduise plus, garantir le plein respect de la justice et surtout être attentifs aux victimes et à toutes les personnes affectées par ces crimes inqualifiables. C'est seulement ainsi que l'Eglise d'Irlande reprendra vigueur et pourra témoigner du pouvoir rédempteur de la Croix".

Selon l'Eglise catholique d'Irlande, plus de cent prêtres et membres d'ordres religieux de l'archidiocèse de Dublin ont été accusés d'abus sexuels contre des enfants depuis 1940.

La commission gouvernementale mise en place en 2000 pour enquêter sur les abus commis entre 1936 et 1999 dans tout le pays avait reçu 5.300 plaintes en mars 2005. Une commission d'enquête initiée par l'Église a été mise en place pour étudier les cas d'abus sexuels recensés de 1975 à 2004. Les associations de victimes ont salué le “courage“ et “l'approche transparente“ du dossier par l’archevêque de Dublin.

Mais Benoît XVI n'en est pas resté à ce constat douloureux. Il a tenu à souligner aussi "l'admirable travail fourni par la grande majorité des prêtres et des religieux d'Irlande qui ne doit pas être terni par les crimes de certains, et je suis certain -a souligné le Saint-Père- que les gens le comprennent car ils continuent à apprécier leur clergé".

Il a salué le constant témoignage de foi et de fidélité au Saint-Siège des irlandais, leur forte participation à la vie ecclésiale et la grande valeur de leurs missionnaires. Puis le Pape a encouragé les pasteurs à aider les fidèles "à reconnaître l'incapacité de la culture matérialiste à offrir le bonheur authentique. Soyez clairs en leur parlant de la joie qu'il y a à suivre le Christ et à vivre selon son enseignement".

"Même s'il est nécessaire de dénoncer clairement les maux  qui nous nuisent, nous devons corriger le lieu commun selon lequel le catholicisme ne serait qu'un catalogue d'interdits". En cela, "une bonne catéchèse et une bonne formation des esprits sont nécessaires...et vous pouvez compter sur les ressources du réseau des écoles catholiques" de votre pays.

Il faut, leur a-t-il dit,
"éviter des présentations superficielles de la doctrine car seule la plénitude de la foi est en mesure de communiquer le pouvoir libérateur de l'Evangile... La qualité des programmes et des ouvrages scolaires est donc fondamentale".

"Bien qu'il existe un sentiment selon lequel l'engagement chrétien ne serait pas à la mode, on constate une véritable faim spirituelle et une disposition des jeunes irlandais à servir autrui".

Pour conclure, Benoît XVI a évoqué l'avenir de l'Irlande du nord : "Là aussi, le chemin est difficile, même si de grands progrès ont récemment été enregistrés. Je prie pour que les efforts en cours portent à fonder une société de la réconciliation, du respect partagé et de la coopération en vue du bien général". (source : VIS)

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