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du 14 au 16 décembre 2006 (semaine 50)
 

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2006-12-16 - Inde
L'ÉGLISE S'ENGAGE CONTRE LA DISCRIMINATION SEXUELLE.

Les évêques indiens réclament une action des pouvoirs publics contre les discriminations dont sont victimes les femmes, dans ce pays où, pour l'unique raison qu'il s'agit de filles, 500.000 fœtus féminins sont éliminés chaque année.

Mgr Stanislaus Fernandes, secrétaire général de la Conférence épiscopale catholique indienne, a expliqué à l'agence "AsiaNews" que dans l'Inde rurale il faut une attention spéciale pour les petites filles, parce que les discriminations commencent dès la naissance et deviennent toujours plus tragiques”, car, en Inde, la situation des femmes a empiré ces dernières années.

Dans cette situation, l'Eglise, à travers ses œuvres sociales et ses organisations d'entraide, contribue à rendre les personnes conscientes que tout enfant, quel que soit son sexe, est important pour la société, relève Mgr Fernandes.

Selon le dernier rapport du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF) publié le 12 décembre, 71.000 enfants naissent chaque jour en Inde, mais seules 31.000 sont des filles. Le rapport est de 882 filles pour 1.000 garçons, alors que la proportion mondiale est de 954 à 1.000. Normalement, il devrait naître au moins 38.000 filles quotidiennement en Inde. Ce manque quotidien d'au moins 7.000 filles est la conséquence de l'élimination volontaire et encore très répandue de fœtus féminins, malgré le fait que ces foeticides soient punis par la loi indienne.

Mais après la naissance, la discrimination des filles continue. Celles-ci bénéficient notamment de soins sanitaires moindres, de possibilités d'études limitées et même de moins de nourriture. Ainsi seules 67,7% des filles entre 15 et 24 ans ont reçu une instruction, contre 84,2% des garçons. En Chine, la proportion est de 98,5%.

Mais le déficit de filles en Inde - il aurait entraîné, au cours des 20 dernières années, un déficit de 10 millions de femmes - ne suscite guère de changements dans les mentalités. Ce déséquilibre démographique représente pourtant une vraie menace pour les droits des femmes et l'équilibre de la société. Dans certains Etats indiens, les filles à marier étant devenues trop rares, elles sont alors enlevées par un voisin, mariées de force ou gardées cloîtrées.

En 1994, le gouvernement central indien a décrété une loi interdisant aux médecins de révéler le sexe de l’enfant lors d’examens prénataux et menacé ceux qui la violaient de poursuites judiciaires. Mais les autorités n'ont pas toujours enregistré des résultats probants sur le terrain, car si les hôpitaux du secteur public respectent en général la loi, ce n'est pas le cas des cliniques privées spécialisées qui ne désemplissent pas.

L'élimination des filles, d'après la revue médicale britannique "The Lancet", est d’autant plus élevée que la femme enceinte est éduquée et qu’elle appartient aux couches aisées de la population. Ce ne sont donc pas les plus pauvres et les moins éduqués qui pratiquent cette discrimination contre laquelle s'élève l'Eglise catholique en Inde. (source : Asianews et EDA)

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