A la veille du Carême ...



LES FETES ET LES COUTUMES

- Le carnaval, fête de tout le monde.

L'observation du carême a varié selon les époques. Jadis, on devait, durant cette période, s'abstenir de jeux et de divertissements, et évidemment toutes les friandises et les desserts étaient exclus. La viande et le vin étaient des aliments interdits. L'usage du vin fut toutefois autorisé plus tard. Alors, à la veille d'une telle abstinence, il fallait bien se réjouir par des jeux et des divertissements encore possibles et donc bien "marquer le coup" avant que ces privations ne commencent.

Au Moyen-Age on dansait dans l'église, on chantait même la messe à l'envers pour la parodier. Les riches se déguisaient en pauvres et les pauvres se déguisaient en riches, les adultes se déguisaient en enfants et les enfants se déguisaient en adultes. Sous la Révolution française le Carnaval fut interdit; en 1796 on le remplaça par une fête révolutionnaire. A la Belle Epoque on descendait dans les rues pour admirer les chars décorés et les gens déguisés.

Les manifestations sont spécifiques à chaque civilisation, mais on y conserve encore cette notion de bouleversement des rôles et des statuts sociaux.
Par opposition au Carême, le Carnaval est une période de réjouissance où l'ordre social est inversé : c'est le monde à l'envers, un monde d'extravagance et de folie.

Dans l'Amérique latine, le carnaval tel que nous le connaissons aujourd'hui est né d'une rencontre, celle de la colonisation. Dans l'Europe qui part à la conquête de l'Amérique, la tradition chrétienne est forte, dominante même. Le carnaval, même s'il a perdu un peu de sa verve moyennageuse fera aussi la conquête du Nouveau Monde.

Les colons célèbrent le carnaval devant les esclaves. Ceux-ci sentent tout de suite le parti de dérision et, partant de liberté, qu'ils pourront en tirer. Le carnaval leur est interdit, en principe du moins, mais peut-on interdire les rires, la danse, la fête pour oublier. Les colons craignent ces soirées, certaines danses sont interdites, les tambours sont détruits.

Rien n'y fait. La fête païenne de l'Afrique est christianisée spontanément par la joie populaire. Ce métissage de fêtes européennes et africaines acquiert une personnalité propre et qu'on trouve surtout en Guyane mais aussi en Guadeloupe.


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