LE TEMPS DE LA PRIERE
Méditer et prier avec l'Eglise




Les liturgies byzantines et orientales

dans la liturgie chaldéenne

Dans la liturgie chaldéenne, la "Soghitha" était chantée dans la procession des Rameaux et la fête de Pâques au début de la messe. cette liturgie est celle de beaucoup de chrétiens d'Irak en particulier. Dans les paroisses, elle est placée également le lundi de Pâques qu'on appelle "la fête du Larron".

C'est la scène du Chérubin, l'Ange gardien du paradis terrestre (l'Eden) et du Larron. Le texte date du 5ème siècle. Sur le "Bêma", au centre de l'église, se trouve une crédence appelée "Gagholta" (le Golgotha) sur laquelle est posée l'Evangéliaire et la Croix. Celle-ci ne porte pas le corps du Christ, comme signe visible de sa Victoire sur la mort. L'Ange (un diacre) se tient devant la porte du sanctuaire avec un roseau à la main qui figure la lance. Le Larron (un 2ème diacre) se trouve au Bêma, avec une croix sous son aube.

Voici l'intégralité de ce texte. Malgré sa longueur, il mérite d'être lu parce qu'au travers de sa poésie il exprime toute la théologie du salut.





L'ange : Homme, dis-moi qui t'envoie ? que veux-tu ? comment es-tu venu ? quelle raison te conduit jusqu'ici ? révèle et explique-moi qui te guide ?
Le larron : : Puisque tu me questionnes, je te réponds. Baisse ta lance, écoute-moi. Je suis un criminel, un brigand, mais qui a demandé miséricorde et c'est ton Maître lui-même qui m'envoie ici.

L'ange : Par quel pouvoir es-tu venu et qui t'a fait cheminer jusqu'ici, vers ce territoire si redoutable? et qui t'a fait franchir la mer de feu ? et qui donc t'a fait franchir la mer en feu et qui donc t'a envoyé pour entrer en Eden ?
Le larron : C'est par le pouvoir du Fils, qui m'a envoyé, que j'ai pu traverser et venir sans empêchement, et par sa puissance que j'ai pu vaincre toutes les forces contraires, et que je suis là pour entrer comme il m'en a donné l'assurance.

L'ange : Tu es donc bien un larron comme tu le reconnais, mais mon territoire ne sera point envahi, pillé, volé. Il est entouré par cette lance que je tiens et qui le protège. Homme, retourne sur tes pas, car tu fais fausse route.
Le larron : Oui, j'étais bien un bandit, mais j'ai changé et je suis venu ici ni pour envahir, ni pour piller, ni pour voler. Et j'ai moi-même sur moi la clef d'Eden, pour ouvrir et pour entrer sans que quiconque puisse m'en empêcher.

L'ange : Mon territoire est redoutable et personne ne peut le fouler. Ses fortifications sont un feu indomptable et le fer de lance qui les entoure est embrasé, et cette lance de feu les surveille.
Le larron : Ton territoire est redoutable comme tu le dis, jusqu'à cette heure où ton Maître, étant monté sur la croix, fut transpercé d'une lance et, depuis cet instant, la lance s'est émoussée.

L'ange : Depuis le jour où Adam fut mis à la porte, je n'ai vu personne se présenter ici. Ta race est bien rejetée et toi qui en sors, tu ne peux pas entrer.
Le larron : Oui, je sais que depuis le péché d'Adam, ton Maître est fort en colère contre ma race. Mais il s'est réconcilié et il a ouvert la porte. Donc il est inutile que tu te tiennes là.

L'ange : Il faut bien que tu le saches. Il est impossible qu'un pécheur puisse entrer ici. Et toi, un assassin, un criminel, qui donc t'a guidé sur le terre des saints ?
Le larron : Il faut que tu le saches, c'est ainsi qu'en a voulu le Sanctificateur des pécheurs. Celui qui a été crucifié avec moi, m'a lavé par le sang de son ôté et c'est Lui qui m'envoie au paradis.

L'ange : Homme, va-t'en d'ici, arrête de palabrer, tu m'offenses, assez comme cela. Car moi j'ai l'ordre exprès de protéger de ta race, par cette lance, l'arbre de vie qui se trouve ici.
Le larron : Vas, informe-toi et regarde, Chérubin, le fruit de la Vie qui est dans ton jardin. Voici que tu l'as laissé suspendu au Golgotha. Sache que ma race entrera de nouveau et qu'il n'y sera point fait empêchement.

L'ange : Adam et Eve ont signé un livre de dette et elle n'estpas encore éteinte par la reconnaissance de son remboursement. N'ont-ils pas quitté cet endroit afin d'être humiliés sur une terre pleine d'épines.
Le larron : Ecoute, Chérubin, cette dette est restituée et voici le livre où elle fut couchée, clouée à la croix. Ton Maître l'a effacée par le sang et l'eau, et l'a détruite par les clous. Voilà comment elle est éteinte.

L'ange : Ta race est expulsée du jardin et en aucune manière ne peut venir ici. Le fer de ma lance tourne, celui qui approche sera transpercé.
Le larron : Celui qui a été expulsé, retourne à nouveau dans la maison de son Père et voici que le Bon Pasteur retrouvera la brebis égarée et qu'Il la portera sur ses épaules avec honneur.

L'ange : Aujourd'hui j'aperçois une chose nouvelle sur le chemin qui mène au jardin d'Eden. Voici que je vois les traces des pas d'Adam et pourtant depuis qu'il est sorti d'ici, il n'est plus revenu.
Le larron : Jésus, ton Maître a fait une chose nouvelle. Il a libéré Adam qui était lié et il ressuscite les morts du tombeau et il m'envoie le premier pour leur ouvrir la porte.

L'ange : Je suis le Chérubin, comment peux-tu passer outre alors que la garde m'en a été confiée. Moi, ne suis-je pas feu, flamme invisible et n'es-tu pas un fils d'Adam. Quelle témérité !
Le larron : Ne suis-je pas ton semblable et n'avons-nous pas un seul Maître en commun ? Son pouvoir n'est-il donc pas au-desus du tien et du mien. Et c'est pourquoi je n'ai pas peur d'entrer.

L'ange : Tu ne peux entrer ici, c'est un lieu qui ne peut être foulé. Le Trône de Dieu y est honoré et la lance de feu le surveille.
Le larron : Tu ne peux empêcher personne, ta lance est désormais rompus. La coix a ouvert le jardin d'Eden, il n'y a plus de lieu fermé.

L'ange : Tu n'as jamais entendu parlé des Ecritures, qu'est-ce qu'un chérubin ? et une lance qui tourne pour surveiller le chemin du jadin d'Eden pour que les enfants d'Adam n'entrent pas ?
Le larron : Toi, tu n'as pas vu dans la révélation que ton Maître est descendu et qu'il a revêtu notre chair et qu'il a sauvé Adam qui était perdu, qu'Il le fait retourner en Eden dont il fut expulsé.

L'ange : Ce feu et cette lance qui tourne pour protéger l'arbre de Vie et dont en passant Adam s'effraya tant. Toi comment ne les craindrais-tu pas ?
Le larron : J'ai sur moi le signe de ton Maître par lequel la lance et l'épée sont cassées, rompues, réduites en miettes et par lequel le décret du jugement est aboli. Adam expulsé peut revenir.

L'ange : Voici que les phalanges de feu se tiennent debout ici et il y en a des foules innombrables. Ce sont des masses redoutables. Tu ne peux pas passer entre elles et les traverser.
Le larron : Les foules dont tu me parles, en voyant le crucifix, la peur s'empare d'elles et le signe du Fils les effraie. Elles l'adoreront puis elles me respecteront.

L'ange : Le signe de mon Maître siège sur le Trône et il nous est caché. Et toi comment peux-tu dire que tu le portes avec fierté ?
Le larron : En haut du Trône réside la Gloire et en bas voilà sa croix sur le Calvaire. Et par son sang Il a écrit un nouveau message pour faire revenir Adam au jardin d'Eden.

L'ange : Homme sans tête, qui t'a fait venir ? assassin qui t'a envoyé ? voici le fer de lance qui s'enflamme contre toi devant ta face, et cette lance te surveille.
Le larron : Serviteur du Roi, ne crains pas. Ton Maître a voulu que ton pouvoir soit aboli. Je t'ai amené le signe qui est la Croix. Si tu en es certain, ne t'irrites pas.

Le larron sort alors la croix cachée sous sa tunique et la montre.


L'ange : Tu m'apportes la Croix du Fils. Je ne peux la regarder, elle est véritable et redoutable. Voilà que désormais tu ne peux être empêché d'entrer en Eden parce qu'il a voulu qu'il en soit ainsi.
Le larron : La Croix du Seigneur a abattu le mur levé entre toi et moi. La colère passe et la Paix s'instaure. Le chemin d'Eden ne sera plus barré.

L'ange : Le crucifié, Il t'envoie m'avertir par son sang de jeter la lance que je tiens. N'est-il pas redoutable le signe que tu apportes ! Mais entre donc, ô héritier.
Le larron : La résurrection est pour le genre humain, pour ceux qui étaient expulsés de leur patrie. Les anges et les chérubins se sont réjouis avec vous parce que vous êtes enfin arrivés dans votre cité.

L'ange : Fils d'Adam qui pécha et mourut, immense est la Miséricorde qui t'a été faite. Entre donc, ô bon larron, tu ne peux être empêché. La porte est ouverte à ta race.
Le larron : Immense et splendide est la Clémence du Seigneur. Sa Miséricorde nous a visités. Son Amour l'a voulu. Réjouissez-vous avec nous, ô anges, car nous sommes mêlés à vos rangs.

L'ange : Hommage d'action de grâce, ô Seigneur de l'Univers. Tu as fais entrer Adam l'expulsé, par l'intermédiaire du Larron qui demanda grâce et miséricorde et Tu lui as ouvert la porte fermée.
Le larron : Louange à Toi, ô Seigneur, qui par Ta Parole fais entrer le larron au jardin d'Eden et Adam à sa suite en a l'espérance. Car il est retourné dans sa patrie celui qui en avait été expulsé.
exte à venir ux qui sont dans les tombeaux
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