LE TEMPS DE LA PRIERE



PRIER AVEC NOS FRERES CHRETIENS.

L'Eucharistie
Cette union qui est au-desus de tout


En cette union, l'esprit est attiré et élevé au-dessus de son infirmité. Il est purifié, transfiguré, et toute son action et tout son être sont comme imbibés de Dieu. A ce moment, l'esprit s'écoule dans l'union avec l'inimité même de Dieu.

Tout comme le feu agit sur le bois, le débarrasse d'abord de son humidité de bois vert et le rend plus chaud, plus ardent, plus homogène. Ainsi plus le bois s'approche de la ressemblance plus il va vers la dissemblance, jusqu'à ce que le feu détruise la nature du bois. Alors le bois devient feu. La dissemblance devient ressemblance. Il ne fait plus qu'un avec le feu.

Ainsi l'Eucharistie, aliment de l'Amour fait passer l'esprit de la complète dissemblance à la ressemblance et de la ressemblance à une certaine unité avec Dieu. Car celui à qui le feu divin aura enlevé, dans le feu de la charité, tout ce qu'il y a en lui de bois humide, brut, sera dans la divinité.

Mais avant d'en arriver là, la nature humaine doit passer par de nombreuses morts. On n'arrive là que par tant et tant de chemins sauvages, déserts et inconnus.

Jean Tauler (1300-1350)
Mystique rhénan. Sermon 32


Quand pourrais-je Te voir?
Ne m'abandonne pas à ma solitude


Quand pourrais-je te voir Toi qui m'éclaire de ta lumière.
Quand pourrais-je t'entendre Toi qui es la Parole.

Je sais que tu me parles. Mes oreilles sont closes.
Je sais que tu me guides Mes yeux sont fermés.
Je sais que tu m'accompagne, Mais je vais sur un autre chemin.
Je sais que tu es toujours là, Mais je reste éloigné de toi.

Ne m'abandonne pas à ma solitude, à mon silence,
à ma peur, à ma souffrance, à ma désespérance.

Tu es en moi et je suis en toi et je ne te trouve pas.
La foi vacille en moi. mais ton amour ne faiblit pas.
Je t'aime, tu le sais, Toi qui sais tout, tu sais bien que je t'aime.

Etienne Dubrûle.

L'offrande de ma vie
Je ne voudrais pas être ailleurs.


Seigneur, à quoi penses-tu ?
- A toi.
Oui, sans doute, mais dans la foule.
- Non, par ton nom.
De quelle plaie ai-je blessé ta tête ?
- De toutes.
Mais les autres ?
- Toute ma souffrance, c'est toi.
Quelle goutte de sang as-tu versé pour moi ?
- Tout le fleuve.
Mais les autres, Seigneur ?
- Tout mon sacrifice, c'est toi.
Que crains-tu, Seigneur ?
- Te perdre.
Mais les autres.
- Si je te perds, j'ai tout perdu.
Que désires-tu, Seigneur ?
- Te sauver. Si je te sauves, j'ai tout gagné.
Quoi, Seigneur ?
- Tout mon amour, c'est toi.
Que veux-tu de moi, Seigneur ?
- Que tu m'aimes
Et que tu te donnes à moi sans réserve.
Et que tu accepte la souffrance.

Seigneur, je ne voudrais pas être ailleurs.

Méditation du P. Tachaux (+ 1943),
écrite durant sa déportation.


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