JOURNÉE DE LA PAIX - ASSISE 2011 27 octobre 2011 Pèlerins de la vérité, pèlerins de la paix |
De 1986 à 2011 : LES OBJECTIFS DE CETTE RENCONTRE
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La première rencontre d’Assise avait créé la surprise par son caractère inédit. Une rencontre dont la tenue ne dépendait pas d'une organisation internationale.
"La violence interreligieuse est un scandale qui dénature la véritable identité de la religion, voile le visage de Dieu et éloigne de la foi". Cette nouvelle rencontre dans la ville de saint François est une invitation à "la recherche de la vérité... La paix ne s´obtient pas en imposant ses propres convictions aux autres. Elle est une condition pour dépasser la violence, la Babel des langages et le laïcisme qui entend marginaliser Dieu". |
LES INTUITIONS VÉCUES EN 1986
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Lors de la rencontre de 1986, dans son discours d'accueil, Jean-Paul II délimita soigneusement les objectifs de celle-ci. Il s'agit pour les différentes religions du monde de viser à satisfaire les aspirations des hommes à la paix, mais en évitant toute idée de syncrétisme : " Le fait que nous soyons venus ici n'implique aucune intention de chercher un consensus religieux entre nous, ou de mener une négociation sur nos convictions de foi." " Il ne signifie pas non plus que les religions peuvent être réconciliées sur le plan d'un engagement commun, dans une concession au relativisme en matière de croyances religieuses, car tout être humain doit suivre honnêtement sa conscience droite avec l'intention de rechercher la vérité et de lui obéir."
Le pape soulignait alors la nécessité de la prière " pour que le monde puisse enfin devenir un lieu de paix véritable et permanente". Après ces mots d'accueil, les représentants des différentes religions exprimèrent le sens qu'avait pour eux cette rencontre et le pourquoi ils s'y associaient.
" La rencontre interreligieuse d’Assise ne peut servir de mur pour nous isoler d’une grande partie de nos contemporains, athées et agnostiques. Au contraire, elle doit être un lieu d’échange."
Même si les routes sont sinueuses et diverses, cette rencontre met tout homme en chemin vers Celui qu'il rencontrera face à face. |
A LA SUITE DE SAINT FRANÇOIS
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" Avec sa belle assurance, François répondit qu'il avait été envoyé d'au delà des mers non par un homme mais par le Dieu très-haut pour lui indiquer, à lui et à son peuple, la voie du salut et leur annoncer l'Évangile qui est la vérité.
Dans le contexte du récent « Printemps arabe », Assise 2011 pourra être le lieu d'une réaffirmation des principes de la liberté religieuse et de la liberté de conscience. Peut-être ce souvenir fut-il décisif lorsque le sultan décida, dix années plus tard, alors qu'aucune force ne l'y contraignait, de rendre Jérusalem aux chrétiens. 25 ans plus tard, il s'agit toujours d'un pèlerinage pour la paix, ponctué de temps de prière. « La paix est une aspiration fondamentale de l'être humain. On ne peut pas être chrétien sans désirer la paix, pour tous, pour soi-même ». |
L'ESPRIT D'ASSISE 25 ANS APRÈS
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C'est en pleine guerre froide, le 27 octobre 1986, dans la ville de saint François a eu lieu, à l’invitation de Jean-Paul II, la première rencontre des grandes religions du monde, pour prier pour la paix . Cette rencontre fut tournée vers la vie du monde et vers la paix où ont été conviés les chrétiens de diverses confessions et aussi des représentants des différentes religions : bouddhisme, hindouisme ; jaïnisme, zoroastrisme, sikhisme, islam, judaïsme, religions traditionnelles africaines et américaines, ainsi qu’une délégation de la W.C.R.P. (conférence mondiale des religions pour la paix) et une d’Amérique du Sud. S’y associèrent de nombreux chefs d’Etat. En septembre 2006, Benoît XVI rappelait l'impact mondial de cette journée au travers de l'opinion publique et tout particulièrement dans les sphères religieuses. « Cette initiative eut un large écho dans l’opinion publique : elle constitua un message vibrant en faveur de la paix et se révéla un événement destiné à laisser un signe dans l’histoire de notre temps…»
Et si Jean-Paul II a voulu choisir le cadre suggestif d’Assise, connu dans le monde entier pour la figure de Saint François, c'est qu'il marquait de par sa personnalité, qu'une telle rencontre n'était ni un colloque, ni un congrès, ni un sumposium, ni une table ronde. " Le Poverello, disait alors Jean-Paul II, a incarné de manière exemplaire en effet la béatitude que Jésus a proclamée dans l’évangile : « Bienheureux les ouvriers de paix, ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5,9) ». Cette année 2011 célèbre le 25ème anniversaire de cette rencontre interreligieuse qui intervient dans une période de conflits dont les connotations religieuses sont importantes.
Jean-Paul II indiquait cet antidote à la haine : « Le sentiment religieux naturel conduit à percevoir de quelque manière le mystère de Dieu, source de la bonté, et cela constitue une source de respect et d'harmonie entre les peuples : c'est même dans ce sentiment que réside le principal antidote contre la violence et les conflits ». |
LES INVITÉS ET LES PERSONNALITÉS PRÉSENTES |
Quelque 50 responsables musulmans, dont certains venus du Maroc, d´Iran, d´Arabie saoudite, d´Azerbaïdjan et d´Egypte sont annoncés. Le nombre des représentants de l´islam a été multiplié par cinq depuis la rencontre de 1986, passant de 11 à 50. En revanche, les représentants de l´Université cairote d´Al-Azhar ont décliné l´invitation. David Rosen, du grand rabbinat d´Israël, et le grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni, feront partie d´une délégation juive.
Chose inédite, quatre non-croyants ont été invités par le Conseil pontifical de la culture. Il s´agit du philosophe mexicain Guillermo Hurtado, du philosophe italien enseignant aux Etats-Unis Remo Bodei, du penseur Walter Baier, membre du Parti communiste autrichien, et de la philosophe et écrivain française d´origine bulgare Julia Kristeva. Cette dernière prendra la parole avant Benoît XVI, le 27 octobre, après l´intervention de huit leaders religieux. Lors de sa conférence de presse, le secrétaire du Conseil pour la culture a précisé que c'est la première fois que le Pape invite des non croyants à une telle réunion: "Il est convaincu que tout homme, croyant ou non, est à la recherche de Dieu et de l'absolu, pèlerin qui cherche un chemin conduisant à la plénitude de la vérité".
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IL NE S'AGIT PAS D'UNE "RELIGION GLOBALE"' |
A Assise, la rencontre pour la paix avec d'autres religions récuse tout syncrétisme.Le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux l'avait confirmé en juillet dans "L'Osservatore Romano", où il précisait :
Après la crise de Ratisbonne où la mauvaise inteprétation d'une phrase du Pape sur les musulmans avait créé une polémique mondiale chez les musulmans, Benoît XVI a choisi le cardinal Tauran pour mener le dialogue avec toutes les religions non chrétiennes, dont l'islam. Ce dialogue entend "connaître l'autre, tel qu'il est, parce qu'il a le droit d'être connu ainsi et non à partir de ce que l'on dit de lui, et encore moins tel qu'on voudrait qu'il fut". C'est un état d'esprit difficile à faire admettre, y compris par certains chrétiens dans l'Église. Déjà, en avril dernier, le Vatican avait dû publier une note pour justifier la présence du Pape à cette prière d'Assise.
Le risque de syncrétisme, ce mélange des convictions religieuses, était précisément la critique et la réserve que le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, avait formulées à l'encontre de cette initiative de Jean-Paul II et la raison pour laquelle il ne s'était pas rendu à Assise il y a 25 ans. Il faut en effet lever les ambiguïtés, mais c’est plus facile à dire qu’à faire quand on parle de prière, quand on parle de dialogue. Mais pour Benoît XVI on peut dialoguer avec la personne qui est dans l'erreur. |
L'ESPRIT D'ASSISE 25 ANS APRÈS |
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UNE NUANCE IMPORTANTE |
Tout naturelement on parle d'Assise 2001 à la lumière des rencontres passées. En fait, à regarder attentivement, maints détails apparents ne sont pas des détails, tant dans les horaires que dans les temps libres pour des échanges entre les représentants des diverses confessions. L'un d'eux, et non des moindres, est qu’il n’y aura aucun moment de prière visible et organisée pour les personnes présentes, ni en commun ni en parallèle, contrairement à ce qui avait été fait en 1986, où les différents groupes religieux s’étaient réunis pour prier en divers endroits de la ville de saint François. En 2001, les quelque trois cents invités se voient attribuer autant de chambres individuelles, à l’hôtellerie adjacente au couvent, pour un "temps de silence, pour la réflexion et/ou la prière personnelles". Jean-Marie Guénois invite donc dans son blog à voir autrement que comme une copie du passé. : " On ferait toutefois bien de se méfier du cru Assise 2011. Tel un vin affiné par la maturation du temps, il va surprendre, " écrit-il. " Regardant vers le clocher de Saint François beaucoup se réjouissent de voir Benoît XVI emboiter "enfin" le pas de son prédécesseur sur le chemin ardu du dialogue interreligieux. Mais, pointant vers le même phare de pierres blanches, d'autres formulent des critiques acerbes. Notamment dans les milieux intégristes pour qui il est "sacrilège" de voir le Pape s'abaisser au niveau des autres religions. " Les uns pourraient être fort déçus par la prudence de Benoît XVI sur le dialiogue interreligieux, en tant que tel. Dialogue sympathique dans son esprit mais sans issues théologiques sérieuses. " Les autres pourraient être rassurés par la réaffirmation, délicate mais nette, de la prééminence de la révélation chrétienne sur les autres religions. ..." D'autres, enfin, ne seront pas étonnés de voir que l'axe nouveau, proposé par ce Pape ne sera pas tant le dialogue entre les religions que le dialogue entre les cultures issues de ces religions. Une nuance très importante. Le dialogue entre les cultures ...." Quand ils se lèvent, les brouillards de l'Ombrie découvrent la région d'Assise. Le 27 octobre, ils découvriront et révéleront peut-être d'autres horizons que ceux que l'on croyait connaitre..." |
LE DÉROULEMENT DE LA JOURNÉE A ASSISE |
Les diverses phases et les diverses modalités de cette rencontre ont reçu l'accord de chacun des protocoles délégués représentant leurs Églises et leurs communautés. C'était déjà un des aspects non négligeable de ce dialogue où chacun avait à tenir compte de l'autre. Mercredi 26 octobre Les personnalités de la délégation des non-croyants invités se rencontreront notamment lors d’une table ronde prévue le 26 octobre, à l’Université de "Roma Tre". Parmi les personnalités de cette rencontre de "Roma Tre", figurent notamment cinq non-croyants invités du Conseil Pontifical en charge de la Culture : la psychanalyste française Julia Kristeva, épouse de l’écrivain Philippe Sollers, le philosophe italien Remo Bodei, professeur à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), le philosophe britannique Anthony Clifford Grayling, le philosophe mexicain Guillermo Hurtado, enseignant à l’Université nationale autonome du Mexique, et le penseur autrichien Walter Baier. Le même jour, avec l'ensemble des délégations chrétiennes, Benoît XVI présidera, au Vatican, une Liturgie de la Parole en préparation à la rencontre. Jeudi 27 octobre A 7h30 : Les délégués se retrouveront dans la gare du Vatican et embarquent dans le train "Frecciargento" à bord duquel il n’y aura pas de journalistes. Les salles de presse se trouvent à Assise. 8h00 : départ du Pape Benoît XVI en auto et il rejoint les délégations à la gare. Les chefs des délégations les plus importantes voyageront dans la voiture du Pape, afin de pouvoir se rencontrer et échanger entre eux. La matinée à Assise 9h45 : Arrivée à la gare ferroviaire d’Assise. Les délégués quitteront le train pour prendre place à bord d’un bus pour le transfert vers la basilique de Sainte-Marie des Anges. Les chefs de délégation partiront en minibus avec le Pape, qui descendra en dernier du convoi et recevra le salut des autorités italiennes et Mgr Domenico Sorrentino, archevêque d’Assise. 10h15 : Les délégations rejoindront la basilique de Sainte-Marie-des-Anges, dans laquelle ils prendront place. Les pèlerins, présents à Assise, seront à l'extérieur de la basilique. Ils pourront y suivre le déroulement sur des écrans géants
A l'extéieur de la basilique, devant l'ensemble des délégations, le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, président du Conseil pontifical "Justice et Paix", prononcera un mot d’accueil dans lequel il rappelllera le thème de cette Journée avant la projection d’une vidéo en souvenir de la rencontre de 1986. Suivront les interventions de S.B. Bartholomée Ier, archevêque de Constantinople et Patriarcat œcuménique, de l’archevêque de Canterbury, le Dr Rowan Douglas Williams, Primat de la Communion anglicane, et de l’archevêque Norvan Zakarian, Primat du diocèse arménien en France, représentant le catholicos de l'Église apostolique arménienne. .
L'après-midi à Assise 12h30 : La rencontre se poursuivra dans la basilique, puis les chefs de délégation et Benoît XVI se rendront dans les réfectoires du couvent de Sainte-Marie-des-Anges, pour un repas qui est décrit comme frugal et fraternel. De 13h45 à 15h30 : Temps disponible pour la réflexion et/ou la prière personnelles. Une pièce dans la maison d’accueil adjacente au couvent de Sainte-Marie-des-Anges sera à la disposition de chacun des participants, pour ce temps de silence ou pour des échanges entre les membres des délégations.
15h45 : Benoît XVI et les chefs de délégations rejoignent la place Saint-François en minibus. C'est là qu'à 16h30, a lieu la rencontre conclusive qui est au coeur de cette journée. Après son ouverture par le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, introduction de S.B. Bartholomée I, puis de la Fédération luthérienne mondiale, des Sikh, de Mgr Aleksandr du patriarcat de Moscou, de l’Alliance Baptiste Mondiale, des musulmans, du métropolite Gregorios (patriarcat syro-orthodoxe d’Antioche), des Taoïstes, des Bouddhistes, des Shintoïstes, d’un rabbin, du Dr. Setri Nyomi de la Communion mondiale des Églises réformées et de Guillermo Hurtado, représentant les non-croyants. Des séquences musicales marqueront ces diverses interventions.
19h00 : Départ du train pour Rome. Arrivée à 20h 30 au Vatican. Vendredi 28 octobre 11h30 : Rencontre de Benoît XVI avec les délégations qui sera suivie du déjeuner offert par le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’État, dans la salle Paul VI au Vatican, où toutes les délégations se retrouveront, pourront bavarder, ceux et celles qui viennent du Brésil avec ceux et celles d'Indonésie, les bouddhistes avec les orthodoxes... un moment d'universalité.
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