Deux événements se situent sur ces bords du fleuve : Jéricho où Josué fit entrer le Peuple d'Israël sur la Terre Promise et le lieu où Jean le Baptiste baptisait. et a baptisé Jésus qui vint à lui.
Rappelons qu'en hébreu, Josué et Jésus sont un même prénom (Yéshouah) dans deux transcriptions différentes en langue française. Comprenons alors que Jésus est venu « accomplir « en plénitude la mission de Moïse et de Josué: nous introduire dans une Terre Promise nouvelle et éternelle, en assumant pleinement notre humanité.
Les évangélistes Marc, Luc et Matthieu demeurent vagues quant à l'identification précises du lieu du baptême de Jésus par Jean le Baptiste. Ils se contentent de situer l'événement dans le désert de Juda, aux eaux du Jourdain, évidemment! Jésus fut donc baptisé dans la région de Jéricho, au nord de la mer Morte.
C'est l'évangéliste Jean qui précise le lieu du baptême, avec exactitude même: « Cela se passait à Béthanie, au-delà du Jourdain, où Jean baptisait. » (Jn 1,28)
Jean nous a bien parlé d'un autre Béthanie , un village à proximité de Jérusalem, où Jésus se retirait parfois chez ses amis Lazare, Marthe et Marie (Jn 11-12).
Mais il précise le lieu du baptême, c'est dans la vallée du Jourdain, et même sur la rive orientale du fleuve.
En face, sur la rive occidentale se trouve un petit monastère grec-orthodoxe, détruit au XIIème siècle par un tremblement de terre, il fut rebâti dans son état actuel en 1882.
En face du monastère grec, les archéologues ont mis à jour deux églises sur la rive orientale du Jourdain, comme le veut le texte de Jean. L'une d'elles est dédiée à Élie puisque c'est de là qu'il serait monté au ciel sur son char de feu (2 R 2,11). L'autre église rappelle le baptême de Jésus. Les pèlerins les visitent depuis l'an 530, date probable de leur construction.
Ils désertent ces églises à compter du XIIème siècle, du fait qu'elles se trouvent désormais en territoire musulman.
Lors du Grand Jubilé de l'an 2000, lavait décidé d'ajouter cette étape au programme du grand pèlerinage en Terre sainte. Des pourparlers sont en cours entre le gouvernement jordanien et l'Unesco en vue de classer le site «patrimoine de l'humanité».
Au croisement de la vallée et du Jourdain, les archéologues jordaniens ont mis au jour une église datant du Ve siècle de notre ère et identifiée comme l' «église de saint Jean-Baptiste» décrite dans les récits des premiers pèlerins chrétiens. «A l'endroit où le Seigneur a été baptisé (...) se trouve l'église de saint Jean-Baptiste, construite par l'empereur byzantin Anastase», écrivait vers 530 Théodose, le patriarche d'Alexandrie.
Tout au long de ces rives, pas moins de neuf autres églises ont été exhumées, toutes de l'époque byzantine, à l'exception d'une petite chapelle qui, selon les premières estimations, daterait de la fin de l'époque romaine. Ce qui en ferait l'un des lieux de culte chrétiens les plus anciens découverts à ce jour. La concentration exceptionnelle de bâtiments religieux sur une superficie réduite montre la dévotion dont a fait l'objet le site aux premières heures du christianisme.
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Le Jourdain naît au pied de l'Hermon (2814 m). De l'une de ses trois sources jusqu'à l'embouchure de la mer Morte où il se perd, la distance à vol d'oiseau est de 183 km. Mais le fleuve serpente paresseusement et, du seul lac de Tibériade à la mer Morte, parcourt plus de 300 km.
Sur la rive droite, il reçoit deux affluents : le Nahal Harcd et le Quasi Fara sur la rive gauche, trois affluents le Yarmouk, le Zerqa (dont le nom biblique est Yabboq) et le Nimrin. |