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L'État d'Israël (dossier)
 
A la lumière de l'histoire    

Dans la Palestine ottomane

1878 : Première colonie agricole sioniste en Palestine, territoire situé dans l'empire ottoman. Le sionisme, qui se développe à la fin du 19e siècle, est une théorie politique qui prône la création d'un État juif. Cette théorie s'appuie autant sur des thèses religieuses (la bible) que sur des idées nationalistes non religieuses en vogue en Europe.

1882 : Environ 25.000 immigrants juifs, venus majoritairement d'Europe de l'Est, s'installent en Palestine. En Russie, la multiplication des pogroms provoquent le départ de nombreux juifs. C'est de cette émigration que naît, en Palestine, l'hébreu moderne.

1896 : Le journaliste austro-hongrois Théodore Herzl publie Der Judenstaat (l'Etat des Juifs) dans lequel il préconise la naissance d'un Etat juif. En 1897, premier congrès sioniste mondial.

1901 : Création du Fonds national juif destiné à acheter des terres en Palestine. Une question qui ne cessera de peser sur les relations entre les migrants juifs et les Arabes (surtout après 1918, obligeant les Britanniques à intervenir).

1909 : fondation de Tel-Aviv

1904-1914 : 40.000 immigrants juifs sont arrivés en Palestine qui représentent désormais environ 6% des habitants de la région à la veille de la première guerre mondiale.

1916 : Accord secrets Sykes-Picot: Britanniques et Français se partagent les futures dépouilles de l'empire ottoman au Proche-Orient.

1917 : le Royaume-Uni publie la Déclaration Balfour * dans laquelle il se déclare en faveur de l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif.

La déclaration Balfour

La naissance d’Israël remonte en fait à 1917, à ce que l’on appelle la déclaration Balfour. Remontons un peu le temps. L’effondrement de l’Empire Ottoman a permis à l’Angleterre de prendre pied au Moyen-Orient. Elle gère désormais la Palestine. Le 2 novembre 1917 le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Arthur J. Balfour, écrit à Lord Lionel de Rothschild la déclaration suivante : « le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer national pour le peuple juif et fera tous ses efforts pour faciliter ces objectifs étant, bien entendu , que rien ne viendra porter atteinte aux droits civils et religieux des collectivités non-juives existants en Palestine, ou aux droits et à la situation politique dont les Juifs jouissent dans les autres pays ».

Mais cette déclaration sera très mal accueillie par les pays arabes et des troubles ensanglanteront régulièrement la région.

La Palestine sous mandat britannique

1920-1922 : les vainqueurs de la première guerre, puis la Société des Nations, attribuent la Palestine au Royaume-Uni. Les nationalistes arabes voient leur rêve d'indépendance disparaître.

1920 : création de la Haganah (organisation clandestine sioniste qui se voulait une force de protection pour les juifs ayant émigré en Palestine).

1922 : Ben Gourion déclarait: "le seul souci qui doit imprimer et dominer notre action est la conquête de notre terre et son redressement par une énorme immigration. Tout le reste est rhétorique".

1929 : affrontements entre Juifs et Arabes.

1933 : arrivée d'Hitler au pouvoir.

1936-1939 : augmentation de la population juive. Révolte arabe qui donne lieu à des attaques contre les installations juives, à une grève générale et à des affrontements avec les troupes britanniques qui refusent toute indépendance aux "Palestiniens".

1937 : une commission d’enquête sur les «violences au Proche-Orient » (dite commission Peel) recommande pour la première fois la partition de la Palestine.

1938 : La Nuit de cristal dans l'Allemagne nazie.

1939: livre blanc britannique (fixant un "quota" d'immigration juive en Palestine mandataire).

1944 : les groupes juifs multiplient les attaques contre les forces britanniques en Palestine. Parmi les actions les plus marquantes de cette 'guerre', le meurtre du "ministre résident" britannique au Caire, Lord Moyne.

L'après deuxième guerre mondiale

1945-1946 : La Palestine est toujours sous mandat britannique qui continue à appliquer son livre blanc. La SDN est remplacée par l'ONU en juin 1945. Les juifs immigrants illégaux vers la Palestine sont retenus par les Britanniques dans des camps sur l'île de Chypre.

1946 : le 22 juillet des membres de l'Irgoun de Menahem Begin font sauter une partie du King David, hôtel de Jérusalem qui abrite une partie du gouvernement britannique. 91 morts.

1947 : le bateau Exodus,* abritant des rescapés des camps nazis, est refoulé brutalement par les Britanniques.

Le 27 février les Britanniques portent la question palestinienne devant l'ONU.

La résolution des Nations Unies

Les travaux commencent le 26 mai 1947. Le 31 août, un rapport de 54 volumes est déposé à l’Assemblée Générale. Il dit, en gros, les choses suivantes :

Les juifs fondent leurs droits au retour sur les liens historiques du peuple juif avec la Terre Sainte (cela avait déjà été confirmé par la déclaration Balfour). Ils estiment aussi que la mise en valeur du pays par les juifs déjà implantés en Palestine leur donne un droit. Enfin, la création d’un Etat permettrait de régler le problème des 250 000 juifs européens survivants des camps de la mort.

Du côté arabe, on argue du caractère inaliénable de la conquête musulmane de 637. Ils estiment que le mandat britannique de 1920 fut illégal. Enfin, ils penchent sur la création d’une Palestine indépendante qui tiendrait compte de la minorité juive.

Le 29 novembre 1947, la résolution 181 est alors votée :

Elle consiste à octroyer aux Juifs 56% du territoire entre le Jourdain et la Méditerranée. Elle créait également un Etat Palestinien. Jérusalem devient une zone internationale placée sous le contrôle des Nations Unies. Il y eut 33 voix pour, 13 contre et 10 abstentions.

Le rêve sioniste aboutit avec ce vote. C'est la partition de la Palestine en deux États, un pour les Arabes, un pour les Juifs qui bénéficient de 54% de la Palestine mandataire. La ville de Jérusalem est placée sous administration internationale.

Mais cette résolution ne va pas se faire sans heurts. L’épisode de l’Exodus, bateau rempli de réfugiés, juifs refoulé de Palestine par les Anglais en est un bon exemple.

L'État d'Israël

Le 14 mai 1948, l’Etat d’Israël est proclamé dans les frontières définies par l’ONU. À Tel-Aviv, c’est David Ben Gourion qui va lire la déclaration d’indépendance du nouvel état. Le lendemain, les Britanniques quittent le pays, laissant aux Israéliens le contrôle de leur base militaire. La Transjordanie, où vont vivre les Palestiniens, reste sous le commandement du général anglais Glubb Pacha, qui est à la tête de la "Légion arabe" de Transjordanie.

Dès l'annonce du partage, les accrochages se multiplient dans toute la Palestine entre Juifs et Arabes. Sur les origines et l'importance de ces combats, les historiens ne sont pas d'accord même si les recherches historiques récentes montrent que les sionistes sont en grande partie responsables de la violence qui règne dans ce qui est encore, jusqu'au 14 mai 1948, le Yishouv (communauté juive de Palestine) et dans toute la Palestine convoitée par les sionistes.

Attentats et contre-attentats se multiplient sous l'oeil généralement indifférent des Britanniques.
Le massacre de Deir Yassin du 9 avril 1948 commis par l'Irgoun et le Lehi (ex groupe Stern) fit entre 100 et 120 morts et est resté, jusqu'à nos jours, le plus symbolique de l'époque bien que d'autres massacres, parfois faisant plus de victimes, se sont déroulés pendant cette période. Pour de multiples raisons, l'impact de celui-ci fut néanmoins beaucoup plus important.

La politique israélienne et la guerre israélo-arabe ont permis à l'État juif d'agrandir sa superficie de 30% au détriment de l'État arabe qui ne voit pas le jour (la Cisjordanie est annexée par la Jordanie). Quelque 900.000 Palestiniens sont expulsés (ou fuient) de ce qui devient Israël

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