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Les Églises orientales
et le Patriarcat de Jérusalem (dossier)
 

Sous cette dénomination, on entend habituellement les Églises orientales anciennes (apppelées charlcédoniennes) et les Églises orthodoxes byzantines. Dans le langage courant, cette dénomination est parfois utilisée pour les Églises catholiques romaines orientales. Nous avons placé ces dernières dans ce dossier, de même que nous y avons joint les Églises et communautés issues de la Réforme.

Nous ne présentons pas ici l’ensemble de chacune de ces Églises, mais seulement  leur insertion dans la vie des Églises en Terre Sainte.

D'où vient cette diversité

La plupart des Eglises orientales se sont constituées au Ve siècle selon le même schéma :

Dans l'approfondissement de la Révélation sur un point du mystère chrétien, des divergences apparaissent souvent marquées par les culture et la pensée philosophique de ces Églises locales. Un concile œcuménique est réuni pour rapprocher les positions et définir le dogme. Une partie des
communautés de ces Églises locales reste sur ses positions et se sépare. Parfois les motifs ne sont pas seulement dogmatiques.

Au cours des siècles, il se forme une Eglise unie qui rejoint Rome et une Eglise autocéphale. Les deux Eglises conservent les mêmes rites et traditions. Pour les distinguer à l'intérieur de l'Église romaine, on parle d'Église orientale et d'Église latine.

Lors de la paix constantinienne, l’Eglise était organisée en patriarcats. Les 5 patriarcats (Rome, Antioche, Alexandrie, Byzance et Jérusalem) ont été conservés au concile de Chalcédoine en 451. Encore que le patriarcat de Jérusalem, restant localisé, a connu les avatars des événements qui ont marqué la Terre Sainte.

Le concile d'Éphèse, en 431, insiste sur l'unité divino-humaine de Jésus. Ces deux natures, l'humain et le divin, s'unissent, sans se séparer ni se confondre, dans un troisième, la personne du Fils de Dieu fait homme. Marie est non seulement mère de Jésus mais, " mère de Dieu ".

En 451, au concile de Chalcédoine, dans les environs de Constantinople, les Égyptiens, patriarcat d'Alexandrie et beaucoup d'Orientaux avec eux, ne comprirent pas ce nouveau langage. Ils restèrent attachés aux expressions de leur grand patriarche, saint Cyrille d'Alexandrie, sur " l'unique nature " du Verbe incarné.

Il y a diffraction : on parle alors des Églises pré-Chalcédoniennes.

Églises orientales anciennesÉglises orthodoxes byzantinesÉglises catholiques orientalesÉglises et communautés protestantes

Statistiques    


Selon les dernières statistiques, sur une population de plus de 6,4 millions de personnes vivant en Israël, 1,4 million ne sont pas de confession juive. Les chrétiens constituent actuellement 2,1% de la population d'Israël qui compte plus de six millions d'habitants (juifs : 79,2% ; musulmans : 14,9% ; druzes : 1,6% ; et 2,2% non classés par religion). Environ 123 000 sont des chrétiens.

Ces chiffres ne comprennent pas les populations habitant la "Rive Occidentale" et la bande de Gaza où le dernier recensement date de 1967. La population chrétienne de ces régions était à cette époque, estimée à environ 33.000 personnes. Il est à noter que la population chrétienne en Judée, Samarie et Gaza a diminué ces dernières années.

Les communautés chrétiennes se divisent en quatre catégories de base : Orthodoxes, Non-Chalcédoniens, Catholiques latins et orientaux, et Protestants.

A l’exception des Églises nationales comme l’Eglise Apostolique Arménienne, les communautés locales sont, pour la plupart, de langue arabe, descendants des premières communautés chrétiennes de l’époque byzantine.

Enfin, font partie intégrante de l’Eglise de Terre Sainte, l’ensemble des religieux, religieuses et laïcs de toutes conditions venus pour un temps ou pour toujours partager la vie de cette Terre.

Le casse tête des chiffres

Si l’on considère la Terre Sainte au sens strict (Israël et Palestine) les chrétiens représentent autour de 1,7 % de la population. Un pourcentage en diminution constante du fait d’une natalité assez faible et parce l’émigration chrétienne se poursuit.

Dans les chrétiens de la Terre Sainte, il faut compter les chrétiens de Jordanie. Car le diocèse catholique de Jérusalem (comme le diocèse orthodoxe) s’étend sur Israël et sur les Territoires palestiniens mais aussi la Jordanie. La population cumulée de ces pays représente 14 millions de personnes dont 400 000 chrétiens, soit 2,8 %.

Ces pourcentages, en apparence précis, demeurent pourtant sujets à caution étant donné l’imprécision des statistiques relatives aux chrétiens.

En 2006 on comptait environ 180 000 chrétiens (Israël, Rive occidentale, Bande de Gaza et Jordanie , répartis en de multiples Églises. Parmi eux la quasi-totalité est arabe ; quelques centaines sont juifs.

Les statistiques israéliennes annuelles ne font pas la distinction entre les Eglises et les dernières statistiques palestiniennes connues (1996), comptabilisant les chrétiens. Par ailleurs les chrétiens de Jérusalem sont comptabilisés par les Israéliens comme par les Palestiniens. Il seraient aux alentours de 10.000 à Jérusalem.

Les Églises orientales anciennes

1. La «sainte Eglise apostolique catholique assyrienne de l’Orient»

Patriarche (siège théorique: Téhéran, Iran- résidence: Chicago, USA): Effectif: 250.000 (dont 130.000 aux Etats-Unis, Canada et Australie, petite diaspora en Europe)

Cette Eglise rejette le concile d'Ephèse de 431 qui excommunia Nestorius (elle est appelée parfois église «nestorienne» mais elle-même rejette cette appellation). Elle se constitue progressivement en Eglise indépendante et connaîtra un grand élan missionnaire en Asie centrale, en Chine, au Tibet et en Inde.

Les Assyriens furent victimes en 1917 de massacres dans les provinces orientales de la Turquie où ils vivaient en minorité depuis le XVIième siècle. La plupart se sont alors réfugiés en Irak où ils furent victimes de nouvelles persécutions en 1933. Beaucoup d’entre eux se sont ensuite exilé en Syrie (rives du Khabour) et aux Etats Unis.

La controverse autour de la personnalité du patriarche a provoqué un schisme en 1964 (le patriarcat était héréditaire d’oncle à neveu depuis 1450). La mise à l’écart de la famille patriarcale a favorisé l’apaisement de ce conflit.

* Des fidèles de cette Église sont entrés en pleine communion avec Rome au 16ème siècle et constituent l'Église assyro-chaldéenne : 500 000.

2.  « L'Eglise syrienne orthodoxe d’Antioche »

Patriarche Syrien Orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient (siège: Damas, Syrie): Effectif: 340.000 dont 150.000 en diaspora (Europe, Etats-Unis, Canada)

L'Eglise syrienne orthodoxe (que d’aucuns appellent aussi syrienne occidentale, monophysite ou jacobite) regroupe les chrétiens des patriarcats d'Antioche et de Jérusalem qui rejetèrent les décisions du concile de Chalcédoine (451). Elle représente aujourd'hui 17 % des 70 % de non-catholiques de Syrie (sur 10% de chrétiens) et se caractérise par la conservation du rite syriaque ; la langue syriaque est restée la langue liturgique et vernaculaire).
Pendant la Première Guerre Mondiale, les Syriens orthodoxes de Turquie orientale furent, comme les Arméniens et les Assyro-Chaldéens, victimes de persécutions.

Effectif : : 1 000 000. Environ 2 000 surtout à Bethléem. dont  150.000 en diaspora (Europe, Etats-Unis, Canada)

* Au 18ème siècle s'est constitué l'Église syrienne catholique : 100 000. Environ 300 surtout à Bethléem

3. Eglise copte orthodoxe

Pape d'Alexandrie et Patriarche de la Prédication de Saint Marc et de toute l'Afrique (siège: Le Caire, Egypte : Effectif:10 millions (demi million en diaspora)

L'Eglise copte orthodoxe représente la quasi totalité des chrétiens d'Egypte. De 90% de la population en 451, les chrétiens d'Egypte n'en représentent plus qu'environ 10%. Les chrétiens restaient majoritaires bien après la conquête arabe (VIIième siècle) l’Islam s’instaurant largement seulement à partir de la fin du XIXième siècle. Une diaspora copte existe aux Etats-Unis, en Australie, en Europe, ainsi que dans les pays du Golfe.

C'est un phénomène nouveau lié au phénomène islamiste et aux difficultés économiques du pays.

4. Église éthiopienne (orthodoxe) : 16 000 000.

Environ 70 000 Éthiopiens sont actuellement en pleine communion avec Rome et constituent la Métropole et les Éparchies (diocèses) éthiopiens catholiques.

Il existe aussi quelques milliers d'Éthiopiens répartis en deux Églises évangéliques (protestantes) éthiopiennes (statistiques introuvables).

5. L'Eglise apostolique arménienne

L’Église arménienne est divisée en quatre juridictions :  Le Patriarche Suprême et Catholicos de tous les Arméniens (résidence: Etchmiadzin, République d’Arménie) Effectif: 8 millions (dont 1,7 millions en diaspora en Iran, Irak, Inde, Égypte, Ethiopie, Europe, Etats Unis et Australie) -
 
Patriarche arménien de Jérusalem :  Le Patriarche est responsable des Lieux saints de Jérusalem qui appartiennent aux Arméniens. Effectif : 7.700 (Israël, Palestine, Jordanie)

Patriarche arménien de Constantinople. Effectif : 65.000 ( ?)  (Turquie, pratiquement seulement à Istanbul)

Catholicos des Arméniens de Cilicie (résidence: Antélias, Liban)  Effectif : 500.000 (Liban, Syrie, Chypre et Grèce, ainsi qu’une partie de la diaspora provenant de ces pays)

* Au 16ème siècle des Arméniens sont entrés en communion avec Rome et constituent maintenant l'Église catholique arménienne : 300 000. – 400 en Terre Sainte.

*Au 19ème siècle, un autre groupe d'Arméniens s'est constitué en Église arménienne évangélique (protestante : 3 000).

Les Églises orthodoxes byzantines

L’Eglise Orthodoxe appelée parfois Orthodoxe Grecque consiste en une famille d’Églises qui, toutes, reconnaissent la primauté d'honneur du Patriarche de Constantinople.

1 - Le Patriarcat de Constantinople

En 324, ce Patriarcat reçoit le titre de "Nouvelle Rome" lorsque l'empereur Constantin le Grand quitte Rome pour s'installer à Constantinople.
Constantinople prend toute son importance sous l'empereur Théodore qui en fait la véritable capitale de l'Empire Byzantin.
Le troisième canon du deuxième concile oecuménique (381) élève le trône de Constantinople au second rang après Rome et soumet l'Asie, le Pont, la Thrace et les Balkans sous sa juridiction.
En 518, le Patriarche de Constantinople reçoit officiellement le titre de "Patriarche Oecuménique".
En Occident , du 8ème au 9ème siècle, l'évêque de Rome prend peu à peu rang de chef politique. C'est à cette époque que se crée l'état papal. L'Eglise romaine, forte de ce pouvoir temporel grandissant, intervient alors de plus en plus dans les affaires internes de l'Eglise d'Orient, ce qui est source de frictions.

En 1054, le schisme est consommé pour des raisons théologiques (adjonction du Filioque dans le Credo latin) mais aussi politique : les croisades sont la première conséquence de cette séparation (1204 prise de Constantinople par les croisés et destruction du Patriarcat). Pendant 57 ans, le Patriarche déplace son siège à Nicée.
En 1453, Constantinople est prise par les Turcs. Sous Mahomet II tous les chrétiens de l'Empire Ottoman sont considérés comme une nation.Le Patriarche est investi, en plus de son autorité spirituelle, du titre d'Ethnarque, responsable de tous les chrétiens devant la "Porte sublime".

Aujourd'hui, malgré la laïcité (1922), le Patriarcat vit, en Turquie, une situation relativement précaire et ce qui reste de l'Orthodoxie, après conflits et génocides, y est souvent menacé.
Selon le traité de Lausanne de 1923, Ankara et Athènes disposent d'un droit de veto lors de l'élection des chefs de leur minorité religieuse respective. Ainsi, l'élection du Patriarche est soumise à l'approbation de l'État turc.
La difficulté de compréhension vient du fait que le successeur de l'Apôtre André n'est pas seulement le responsable de la minorité orthodoxe de Turquie (quatre à cinq mille descendants des byzantins), il est avant tout le Premier Patriarche de toute l'Orthodoxie.
Ce rôle supranational, indiscutable pour deux cent cinquante millions d'orthodoxes de par le monde, n'est admis ni par le gouvernement turc ni par le Patriarcat de Moscou. Heureusement, un changement significatif a été enregistré depuis l'élection de Bartholomée 1er.

2. Patriarcat d’Alexandrie et de toute l'Afrique

(siège: Alexandrie, Egypte) : Effectif: 250.000
Ils seront bientôt désignés melkites, en référence à sa loyauté vers l’empereur byzantine (du syriaque malkâ, «roi»).

Actuellement, cette communauté est composé majoritairement des descendants de grecs et orthodoxes du Moyen-Orient immigrés en Egypte au XIXème siècle.

Depuis 1930, cette Église a envoyé des missions en Afrique orientale. Presque la moitié de ses fidèles seraient des Africains convertis par ces missions.

3. Patriarcat d’Antioche.

 Patriarche Grec-Orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient Effectif: 1.200.000 (Liban, Syrie, Irak, Etats-Unis, Canada, Australie, Europe occidentale)
Depuis le XXème siècle la hiérarchie de cette Eglise s’est arabisée. Cette communauté est largement représentée dans la diaspora.

4. Patriarcat de Jérusalem.

Patriarche Grec-Orthodoxe de Jérusalem : Effectif: 260.000 (Palestine et Jordanie)

Ce Patriarcat fut établie en 451, après l’adhésion de la majorité des chrétiens de Palestine. Le haut clergé reste quasi exclusivement composé de citoyens helléniques tandis que les fidèles sont arabophones (palestiniens et jordaniens).

Monastère de Sainte-Catherine du Mont Sinaï :  Effectif: 900 (dont une vingtaine de moines)

Deux missions orthodoxes

Deux Eglises nationales orthodoxes orientales, la russe et la roumaine, ont une représentation en Israël. En communion avec le patriarcat grec orthodoxe, elles sont placées sous son autorité locale.

La Mission orthodoxe russe fut créée à Jérusalem en 1858, mais les chrétiens russes avaient commencé à se rendre en Terre sainte dès le XIe siècle, quelques années seulement après la Conversion de Kiev. Ces visites se poursuivirent pendant 900 ans, pour se transformer par la suite, à la fin du XIXe siècle, en de grands pèlerinages annuels perturbés par la Première Guerre mondiale et interrompus par la Révolution russe.

Depuis 1949, les titres de propriété de l'Eglise russe dans le territoire d'Israël de l'époque sont détenus par la Mission orthodoxe russe (patriarcat de Moscou). Cette présence en Terre Sainte permet au plus important des Patriarcats de soutenir les fidèles russes résidents ou pèlerins.

La Mission représentant l'Eglise orthodoxe roumaine a été créée en 1935. Dirigée par un archimandrite, elle se compose d'une petite communauté de religieux et de religieuses résidant à Jérusalem.

Les Églises catholiques orientales

Les chrétiens rattachés à l'Eglise catholique romaine sont minoritaires en Orient par rapport aux Eglises orthodoxes, sauf au Liban où les maronites représentent 70 % des chrétiens et en Irak (80 % des chrétiens).

L’un des actes d’une importance capitale pour les Eglises Catholiques en Terre Sainte, fut la signature, le 30 décembre 1993,  d’un accord entre le Saint Siège et l’Etat d’Israël suivie,  quelques mois plus tard, de l’établissement de relations diplomatiques  pleines et entières  entre  les deux pays. 

Pour ce qui est plus spécialement de l’Église romaine latine, voir la fiche particulière. Nous ne donnons ici que les Églises catholiques orientales qui sont dans la juridiction de l’Église catholique romaine.

1. L’Eglise Maronite

Patriarche d'Antioche et de tout l’Orient des Maronites (résidence: Bkerké, siège : Dimane, Liban): Effectif: 2.800.000 (deux tiers en diaspora)
Les maronites sont répartis essentiellement au Liban avec une diaspora très importante de près de la moitié des fidèles. Créée à partir du couvent de Saint Maron (Apamée, Syrie), une petite communauté monastique syrienne s'installe au Vième siècle dans la montagne libanaise pour fuir l'hostilité des monophysites. Les Croisades permettent aux maronites de sceller leur union avec Rome (1182).

L’Eglise maronite est la seule Eglise orientale catholique qui n’est pas issue d’une dissidence d’une Eglise orthodoxe). En 1860, lors de massacres de maronites, ceux-ci feront appel au Pape pour qu'il intervienne mais c'est la France qui répondra et obligera l'Empire ottoman à reconnaître l'autonomie du pays.

Le système politique confessionnel libanais débouchera sur deux guerres civiles sanglantes (1958 et 1975-1989) qui aboutiront aux accords de Taëf (1989). Ces accords, ont réduit les pouvoirs du Président (chrétien maronite) au profit de ceux du Premier ministre (musulman sunnite) et du Président de l'assemblée parlementaire (musulman chiite). L'Eglise, la hiérarchie religieuse et les ordres monastiques jouent un grand rôle à la fois économique et politique.

2. L'Eglise grecque-catholique ou melkite

Cette Église naît en 1724 de la scission de l'Eglise melkite qui regroupait les chrétiens de rite byzantin des patriarcats d'Antioche, d'Alexandrie et de Jérusalem fidèles au concile de Chalcédoine, lorsqu'un catholique fut élu patriarche d'Antioche par les chrétiens de Damas. On trouve des melkites dans tous les pays du Proche et Moyen-Orient, ils sont majoritaires parmi les catholiques en Syrie et en Israël.

Patriarche grec-melkite catholique d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem (siège: Damas, Syrie, depuis la cession d’Antioche par la France à la Turquie):  Effectif: 2.000.000 (dont deux tiers en diaspora, 900.000 au Brésil)

Actuellement la population du diocèse de Galilée dépasse les 50 000. Le diocèse de Jérusalem qui englobe également la Rive occidentale, Jaffa, Gaza, le Sinaï sud, et quelques autres régions, compte moins de 3000 personnes.

3. L'Eglise chaldéenne catholique

L’Eglise Catholique Chaldéenne est une descendance de l’ancienne Eglise Assyrienne. Ses membres utilisent le syriaque comme langue  liturgique. Elle est répartie surtout en Irak où elle est majoritaire parmi les chrétiens (87% des 80% de catholiques). Dès le XIIIième siècle, sous l'impulsion de missionnaires dominicains et franciscains, de nombreux évêques assyriens se convertissent au catholicisme. Elle fut établie en 1551 et son patriarche réside à Bagdad. Au fil du temps, l'Eglise chaldéenne (ainsi nommée depuis 1830) attire une majorité d’Assyriens. Les Chaldéens ont eu à souffrir de nombreuses persécutions qui firent des dizaines de milliers de victimes à la fin de la Première Guerre Mondiale en Turquie. Actuellement cette Église connaît de dures épreuves en Irak.

Patriarche chaldéen de Babylone (siège: Bagdad, Irak) : Effectif: 650.000 qui se trouvent en Irak, et dans une diaspora et principalement répartie en France, Suède, Etats Unis et Australie

La communauté en Terre Sainte ne compte que quelques familles, pourtant l’Eglise Catholique Chaldéenne garde le statut de communauté religieuse « reconnue ». Depuis 1903, les Chaldéens sont représentés à Jérusalem par un vicaire patriarcal non-résident.

4. L'Eglise copte catholique

Elle regroupe la grande majorité des catholiques d'Egypte (77% des 2,5% de catholiques du pays). La naissance d'une Eglise copte catholique ne s'est concrétisée qu'après les missions de capucins et franciscains en Egypte au XVIIième siècle. En 1895, le vicariat apostolique devient patriarcat.

Patriarche copte d'Alexandrie (siège: Le Caire, Egypte): Effectif: 200.000

Elle est unie à Rome depuis 1741, mais c’est en 1955 que le Patriarche copte catholique   d’Alexandrie  nomma  un vicaire patriarcal à Jérusalem. Cette communauté  s’élève à 30 membres.

5. L'Eglise arménienne catholique

L’Eglise Catholique Arménienne s’est séparée de l’Eglise Apostolique Arménienne en 1741, bien qu’une communauté arménienne en Cilicie (Anatolie du sud) ait été en contact avec Rome depuis l’époque des Croisades. Ralliée à Rome depuis 1635 quand elle fut constituée en patriarcat. Le génocide arménien de 1915 perpétré par les Turcs toucha également les catholiques.

Un vicariat patriarcal fut établi à Jérusalem en 1842. La communauté catholique arménienne en Terre Sainte compte moins de 1000 membres, dont 200 à Jérusalem et d’autres petits groupes à Haïfa, Nazareth et Ramallah.

Patriarche arménien de Cilicie (siège: Beyrouth, Liban): Effectif: 60.000 plus 100.000 en diaspora (Etats Unis, Canada, Europe, Australie, Argentine, etc)

6. L'Eglise syrienne catholique

L’Eglise Catholique Syrienne, une branche uniate, dissidente de l’Église syrienne orthodoxe a été  fidèle à Rome depuis 1663. Cette Eglise, établie en patriarcat depuis 1783 et reconnue par le Pape Pie VI (des tentatives antérieures eurent lieu dès 1656), ne représente que 12 % des catholiques de Syrie.

Elle a aussi souffert des massacres perpétrés en Turquie contre les chrétiens à la fin de la Première Guerre Mondiale.

Les Catholiques syriens (environ 100.000)  ont leur propre patriarche en résidence à Beyrouth, et depuis 1890, un vicaire patriarcal à Jérusalem agit en tant que guide spirituel de la petite communauté locale et celle de Bethlehem, qui totalisent  250 membres.
En juillet 1985, la communauté a consacré la nouvelle église patriarcale à Jérusalem, dédiée à Saint Thomas, l’apôtre des peuples de Syrie et d’Inde.

7. L'Eglise catholique de rite latin

Le Patriarcat latin, instauré en 1847, englobe sous sa juridiction la Terre Sainte, le Liban, Chypre et la Jordanie (où ils constituent la majorité des catholiques). Le processus d'arabisation du patriarcat a été couronné en 1987 par l'élection d'un patriarche palestinien.

Patriarche latin de Jérusalem (siège : Jérusalem) : Effectif: 85.000

L'Église anglicane et les Églises de la Réforme

Les Eglises protestantes au Proche Orient n’ont pas leurs origines dans la région. Elles se sont répandues surtout à partir du XIXième avec l’installation des missionnaires européens et américains.Le propos de ces missions était l’évangélisation des communautés majoritaires musulmanes et juives ; en fait, ils ne réussirent qu’à attirer des fidèles orthodoxes de langue arabe. Onze des ces Eglises font partie du Conseil des Eglises du Moyen Orient.

Église Épiscopale (anglicane)

L'évêché de l’Eglise Episcopale pour Jérusalem et le Moyen Orient fut fondé en 1841 et devint un archevêché en 1957. D’importants changements sont intervenus en janvier 1976, marquant la fin de l’archevêché et la création d’un nouveau diocèse pour Jérusalem et le Moyen Orient, avec l’élection et la consécration d’un premier évêque arabe.

Il y a 2000 Anglicans dans le diocèse, ils constituent la plus grande communauté protestante en Terre Sainte. En Israël, plusieurs petites communautés existent à Jérusalem, Haifa, Jaffa, Kfar Yasif, Lod ; Ramle, Ussifiye et Nazareth. L’évêque anglican a son siège à Jérusalem, à la cathédrale de St Georges le Martyr.

L'Église luthérienne

L es racines de l’Eglise Luthérienne en Terre Sainte remontent à 1841, lorsque la Reine d’Angleterre et le Roi de Prusse décidèrent d’établir un évêché protestant en commun, à Jérusalem. En 1886, les deux parties se séparèrent, la congrégation allemande attirait de plus en plus de fidèles arabophones ; en 1976, la congrégation arabe avait son  propre évêque, et les deux églises continuent d’exister indépendamment, dans les mêmes bâtiments. La communauté arabe compte moins de 500 membres, et la communauté allemande, environ 200.

La propriété allemande luthérienne qui avait été confisquée par les Anglais en 1939, fut achetée en 1951 par le gouvernement israélien, acte faisant partie de l’accord de réparation avec la République Fédérale Allemande

La Mission norvégienne

En 1982, la Mission Norvégienne en Israël remit l’administration de ses deux églises à Haifa et Jaffa à la responsabilité des congrégations locales.

L’Eglise Baptiste

L'Église baptiste en Terre Sainte commença avec la formation d’une congrégation à Nazareth en 1911. Aujourd’hui, l’Association des Eglises Baptistes possède plusieurs temples en Israël, à Akko ( St Jean d’Acre), Cana, Haifa, Herzliya, Eilabun, Jaffa, Jérusalem, Kfar Yasif, Nazareth, Netanya, Petach Tikva, Ramat’uran et Yafia. Elle a également un centre à Tel Aviv. La communauté compte un millier de membres vivant en Israël et sous l’Autorité Palestinienne.

L'Église presbytérienne

L’Eglise d’Ecosse (Presbytérienne) a envoyé sa première mission en Galilée en 1840 et pendant les cent années qui suivirent, resta fortement impliquée dans les domaines de l’éducation et de la médecine. Petite communauté aujourd’hui constituée d’expatriés, l’Eglise d’Ecosse  possède une église et une hostellerie à Jérusalem comme à Tibériade. La Société Missionnaire médicale indépendante d’Edimbourg  possède  un Centre hospitalier de formation d’infirmiers à Nazareth.

L’Eglise de Dieu

L'Église de Dieu (Pentecôtiste) conserve une petite communauté à Jérusalem, Nazareth et dans l’Autorité Palestinienne et son centre international est sur le Mont des Oliviers . Plusieurs Églises Pentecôtistes sont actives en Israël : elles incluent l’Assemblée de Dieu, l’Eglise de Dieu, l’Eglise de la Prophétie de Dieu, la Pierre Angulaire et la Voix de la Guérison (le Christ des Nations)

En plus des Eglises mentionnées, il existe en Israël une multitude d’autres dénominations protestantes constituées de petites  groupes, dont l’Eglise de Jésus Christ  des Saints des Derniers jours (Mormons), qui a établi une petite communauté en 1886 à Haifa, puis à Jérusalem  en 1972. Elle compte près de 200 membres, auxquels s’ajoutent 170 étudiants du Centre d’Etudes Orientales de Jérusalem, une branche de la  jeune Université Brigham de Provo, Utah, USA, prônant le soutien international d’Israël et de Jérusalem comme sa capitale éternelle.

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