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Gaza où le Pape ne peut se rendre (dossier)
 


Située au sud-ouest d'Israël, limitrophe de l'Egypte, la bande de Gaza est une région côtière de 362 km2, longue de 45 km et large de six à 10 km, dépourvue de ressources naturelles. Elle souffre d'une pénurie chronique d'eau et est presque sans industrie.

La bande de Gaza, plutôt plate et sablonneuse, n'a que très peu de terres fertiles. La ville de Gaza possède un petit port, et des flottes de pêche exploitent la région côtière.

Situation actuelle



Camps de réfugiés






Place forte du mouvement islamiste palestinien Hamas,Gaza est une enclave pauvre, surpeuplée, minée par la violence, qui représente moins de la moitié du territoire d'un futur Etat palestinien.

Dans ce territoire exigu s'entassent 1,45 million de Palestiniens, ce qui en fait un des plus denses au monde. La plupart des habitants de la bande de Gaza sont des réfugiés ou des descendants de réfugiés, qui se sont installés dans ce territoire après avoir fui ou avoir été chassés de chez eux durant la première guerre israélo-arabe de 1948.

Selon des chiffres officiels palestiniens, plus de la moitié des habitants de la bande de Gaza vivent sous le seuil de la pauvreté et au moins 45% de la population active est au chômage.

Le bouclage, imposé par l'armée israélienne depuis le début de l'Intifada en septembre 2000, et les restrictions aux déplacements à l'intérieur de l'enclave ont augmenté le chômage et dégradé la situation économique.

L'armée israélienne, qui occupait le territoire depuis la guerre de juin 1967, s'en est retirée en septembre 2005 aux termes d'un plan de désengagement de l'ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon.

Pendant plusieurs décennies, 8.000 colons israéliens y ont vécu dans 21 colonies, sous la protection de l'armée israélienne.

 
Notes historiques
 


L'histoire de la bande de Gaza ressemble à celle de beaucoup d'autres territoires du Proche-Orient, terres de passage et d'invasions. Les premières traces d'occupation remontent au gouverneur égyptien de Canaan, puis à l'arrivée des Philistins au XIIIème siècle avant Jésus-Christ.

La ville de Gaza a vraisemblablement été fondée vers 1500 avant J.-C. Le territoire fut sous la domination de l'Empire ottoman de 1517 jusqu'aux batailles de Gaza, en 1917, où l'Empire britannique chassa l'armée turque.


Nombreux sont les vestiges de l'époque byzantine des premiers siècles chrétiens comme le monastère de Saint-Hilarion dont les fouilles et la restauration des mosaïques n'ont jamais cessé malgré la guerre et les dégâts causés par l'armée israélienne.

La Bande de Gaza sous contrôle égyptien

À la fin du conflit israélo-arabe de 1948, la bande de Gaza fut occupée par l'Égypte, et le resta jusqu'à l'occupation par Israël pendant la guerre des Six jours (1967). Le territoire vit l'arrivée d'environ 170.000 réfugiés installés dans huit camps. En 1950, la population était de 254.000 habitants.

En 1956, quand Israël intervint en soutien de l'opération anglo-française contre l'Égypte, l'armée israélienne prit le contrôle de la Bande de Gaza. L'intervention des grandes puissances (États-Unis et Union soviétique) conduisit au retour d'Israël derrière ses frontières de 1948, et au retour de l'administration égyptienne sur Gaza.

La Bande de Gaza sous l'occupation israélienne

Les forces israéliennes envahirent de nouveau Gaza dès le début de la guerre des "Six jours" (juin 1967), et aboutit à une très longue période d'administration militaire israélienne (1967-2005 soit près de 40 ans).

Du point de vue de l'idéologie sioniste, Gaza fait partie de la Terre d'Israël (Eretz Israel), et c'est pour cela que vingt-et-une colonies juives y furent implantées.

Mais, le poids démographique de la population palestinienne – 1,5 millions d'habitants dont une bonne part issue des populations expulsées d'Israël en 1947/48 – a, dès l'origine, posé un problème majeur aux dirigeants israéliens. Peu après la Guerre des Six Jours, certains d'entre eux (Yigal Allon, Abba Eban) tentèrent de négocier des transferts massifs de population vers la Jordanie, sur le modèle des mouvements qui avaient été provoqués en 1947-1948. Yitzhak Rabin avait coutume de dire qu’« il souhaitait dans ses meilleurs rêves voir sombrer Gaza dans la Méditerranée ». Dans une perspective strictement réaliste, certains courants de la Gauche travailliste recommandaient, depuis 1974, l’« abandon de Gaza ».

Ce fut le gouvernement d'Ariel Sharon qui s'y résolut, l'administration directe s'avérant toujours plus difficile. Officiellement, Israël agit alors dans le cadre des efforts pour l'application de la feuille de route pour la paix initiée par le quartet États-Unis, ONU, Russie et Union européenne. Ne tenant pas compte des nombreuses recommandations internationales demandant que ce retrait soit conduit par négociation avec l'Autorité palestinienne, Sharon s'en tint à l'exécution unilatérale de sa décision d'évacuation.

Le 17 août 2005, le gouvernement israélien ordonna à l'armée et à la police l'évacuation des colonies juives de la bande de Gaza. Et le 12 septembre 2005 les troupes israéliennes quittaient la bande de Gaza, après 38 ans d'occupation6.

La Bande de Gaza sous un statut d'autonomie interne

Tout comme certaines localités de Cisjordanie, elle est aujourd'hui administrée d'une part par l'Autorité palestinienne et d'autre part par le Hamas, celui-ci ayant remporté, en janvier 2006, les premières élections municipales tenues depuis avant l'occupation, avec un taux de participation de 85 %.

Toutefois, les frontières terrestres, maritimes et aériennes de ce territoire sont toujours contrôlées par Israël qui a unilatéralement décrété le statut de frontière internationale fin 2005.

La position prédominante du parti Hamas dans ce territoire fit craindre à certains observateurs, une perte d'influence de l'Autorité palestinienne à l'issue de l'évacuation israélienne. Ces craintes furent avérées par les affrontements fratricides qui conduisirent, au mois de juin 2007, à la prise de contrôle complète de la bande de Gaza par le Hamas, à l'issue d'évènements qualifiés de guerre civile palestinienne par les médias internationaux.

Le 19 septembre 2007, la bande de Gaza a été déclaré « entité hostile » par Israël8. En raison des tirs réguliers de roquettes sur les localités israéliennes frontalières particulièrement Sdérot, du blocus sur la bande de Gaza, et des représailles israéliennes, la tension restait importante à la frontière et a d'ailleurs conduit à une opération militaire israélienne le 27 décembre 2008 : l'opération "Plomb durci."





















L'opération "plomb durci"


















L'opération "plomb durci" fut une offensive militaire israélienne dans la Bande de Gaza, qui débuta le samedi 27 décembre 2008 à 11 h 30 du matin UTC+2 (9 h 30 du matin UTC) caractérisée par des raids et bombardements aériens suivis par une offensive terrestre lancée le 3 janvier 2009 vers 19 heures 30 (heure normale d'Europe centrale).

L'objectif déclaré des Israéliens est de mettre fin aux tirs de roquettes Qassam du Hamas sur le territoire israélien, en particulier sur la ville voisine de Sderot, et à son réapprovisionnement en armement, en s'en prenant aux militants du Hamas et en détruisant des infrastructures qu'il utilise, en particulier les centaines de tunnels creusés sous la frontière entre la Bande de Gaza et le Sinaï égyptien.
Le dimanche 18 janvier au matin, un cessez-le-feu est décidé par le gouvernement israélien, qui dit avoir atteint son objectif.

Quelques heures plus tard, le Hamas annonce à son tour un cessez-le-feu d'une semaine afin de laisser le temps aux forces israéliennes de quitter la Bande de Gaza et d'ouvrir les points de passage pour l'aide humanitaire et les produits de première nécessité10, mais Israël dit que le retrait se fera sans prendre en compte ce délai ; d'après des responsables israéliens, toutes les troupes israéliennes ont quitté le territoire palestinien dès le 21 janvier.

Le Hamas déclare lui aussi avoir gagné la guerre, avançant que « notre peuple ne s'est pas rendu », et affirme qu'il va se réarmer et que la fabrication d’« armes saintes » est son objectif. En pratique, le cessez-le-feu n'a cependant pas totalement mis fin aux tirs des deux camps.

Cette opération militaire a suscité une large réprobation dans l'opinion internationale, en raison du caractère jugé disproportionné de la riposte israélienne, du nombre de victimes civiles parmi les Palestiniens, et de l'utilisation par l'armée israélienne d'armes dont l'usage est restreint ou limité par le droit international humanitaire. Cependant, les gouvernements restent beaucoup plus balancés dans leur réactions diplomatiques, tels le gouvernement égyptien très critique de l'intransigeance du Hamas ou le gouvernement allemand pour qui le Hamas a « rompu unilatéralement le cessez-le-feu. »

Depuis le blocus imposé par Israël à la Bande de Gaza, la situation humanitaire s'était déjà fortement dégradée. L’« opération Plomb durci » a encore aggravé la situation malgré l'interruption de trois heures accordée par Israël pour permettre à l'aide humanitaire d'accéder sur le terrain.

Mais le 8 janvier 2009, l'ONU suspend toutes ses activités à Gaza, mettant en cause l'armée israélienne après qu'elle a bombardé un de ses convois humanitaires et tué un chauffeur. L'organisation demande aussi une extension de l'interruption des trois heures qu'elle juge en l'état insuffisante. Le CICR de son côté accuse Tsahal d'empêcher l'accès des secours aux victimes.

Un million de Palestiniens sont privés d'électricité, 750.000 d'eau courante, les hôpitaux sont surchargés et les services médicaux épuisés manquent de médicaments.

Un collectif de 90 organisations humanitaires, françaises pour la plupart, a annoncé, le 12 janvier 2009, son intention de déposer, devant la Cour pénale internationale, une plainte contre l'État d'Israël, accusé par elles de « crimes de guerre » dans la Bande Gaza, en raison du caractère jugé « disproportionné » de la riposte israélienne aux lancers de roquette effectués en direction du sud d'Israël.

Source : Institut Européen de Recherche sur la Coopération Méditerranéenne et Euro-Arabe

 

 

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