Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
Infocatho
Les sites de Jérusalem (2)
L'esplanade du Temple et le Dôme du Rocher (dossier)
 
L'Esplanade du Temple

Le roi David pour assurer son pouvoir encore fragile devant des tribus parfois opposées les unes aux autres, choisit, pour y étabir sa capitale, un lieu qui n'appartenait à aucune tribu. (2 Sam. 11.5)

Pour asseoir son pouvoir politique comme roi choisi par Dieu, il voulut bâtir un temple afin d'y abriter l'arche d'Alliance qu'il avait fait venir près de lui. Mais Dieu s'y opposa. ( I Chroniques. 22.)

"Salomon commença alors à bâtir le Temple du Seigneur, à Jérusalem, sur le mont Moriah. Cétait à l'emplacement de l'aire de battage d'Araunah le Jébuséen, le lieu prévu par David, son père."
(II Chroniques 3 : 1)


Le mont du Temple (en hébreu, Har Habayit, en arabe Haram esh-Sharif, le noble sanctuaire), site des premier et deuxième Temples, est identifié, aussi bien dans la tradition juive que dans la tradition islamique, comme le mont Moriah où Abraham offrit son fils en sacrifice (Genèse 22 : 1-18 ; Coran, sourate Al-Saffat 37 : 102-110).

Cest là que, il y a près de 3.000 ans, le roi Salomon construisit le premier Temple qui fut détruit par les Babyloniens en l'an 586 avant JC. 70 ans plus tard, les juifs, de retour d'exil, édifièrent le deuxième Temple au même endroit. Le roi Hérode en fit un édifice majestueux, celui que Jésus connut et où se déroulent plusieurs faits rapportés par les évangiles. Jésus adolescent, les vendeurs du temple, etc..

En 70, à la suite de la révolte des Juifs, les Romains le détruisent. Il en reste les soubassements et l'esplanade.

La destruction du second Temple et la fin des sacrifices et du sacerdoce a marqué une étape cruciale dans la constitution du "judaïsme" tel qu'on le connaît aujourd'hui, avec une pratique du culte public non sacrificiel mais centrée sur le Livre (culte synagogal), en addition du culte familial.

Pour la plupart, les Juifs religieux s'abstiennent de mettre le pied sur l'Esplanade des Mosquées, pour éviter de mettre le pied sur l'emplacement sacré du Saint des Saints. En effet le Mont du Temple est considéré comme le premier lieu saint du judaïsme (suivi du tombeau des Patriarches).

Dans la tradition musulmane, ce site est aussi identifié comme le sanctuaire éloigné (en arabe, masjid al-aksa) d'où le prophète Mahomet, accompagné par l'ange Gabriel, effectua le voyage nocturne vers le trône de Dieu.

"Louange à celui qui a transporté, pendant la nuit, son serviteur du Temple sacré de La Mecque au Temple éloigné de Jérusalem, dont nous avons béni lenceinte...(Coran, sourate Al-Isra 17 : 1)

Tout en reconnaissant dans le site du Temple un lieu saint, le christianisme ne formule pas de revendication sur ce lieu.

Maquette au musée d'archéologie - Jérusalem



Le Dôme du Rocher
Après la destruction de Jérusalem par les Romains en l'an 70, le site du Temple fut délibérément laissé à l'abandon, d'abord par les Romains, puis par les Byzantins. Les chrétiens concentraient leur pèlerinage sur les lieux directement marqués par la vie, la Passion et la Résurrection de Jésus à Jérusalem.

Cette situation durera jusqu'en 638, date de la conquête de la ville par le calife musulman Omar ibn al-Khattab qui ordonna le déblaiement du site et la construction d'un lieu de prière .

Une cinquantaine d'années plus tard, le calife omeyyade Abd-al-Malik édifia le Dôme du Rocher pour abriter l'affleurement du soubassement rocheux considéré comme l'endroit du sacrifice d'Abraham sur le mont Moriah, quand Dieu lui demanda de sacrifier Isaac (Gen.22).

Le Dôme du Rocher (en arabe, Qubbat al-Sakhra) est l'une des splendeurs architecturales du monde, et l'unique sanctuaire islamique ancien subsistant intact. Le plan de l'édifice est byzantin avec des doubles déambulatoires octogonaux entourant le Rocher sacré.

Ce sanctuaire, qui nest pas une mosquée, est le troisième lieu saint de l'islam après la Kaaba de La Mecque et la mosquée du Prophète à Médine.

Les mosaïques de verre tapissant l'intérieur du cylindre et du dôme représentent des bijoux de l'empire byzantin, et l'une des inscriptions décoratives proclame que Dieu est Un et non trois ; et que Jésus était un apôtre de Dieu et de Sa Parole, et non Son fils.




La Mosquée Al-Aksa
Abd-al-Malik (ou son fils, al-Walid I) construisit aussi la grande mosquée située à l'extrémité sud du Haram, appelée par la suite al-Aksa d'après le nom coranique attribué à l'ensemble du site. Elle a de nombreuses restaurations - les plus récentes remontant à 1938-42 pour reprendre en 1969.

Le plan du bâtiment reprend celui d'une basilique : une nef centrale flanquée de six nefs latérales.

Devant l'entrée nord de la mosquée, un escalier conduit à un passage voûté jusqu'aux Portes qui donnaient accès à l'esplanade du mont du Temple, à 'lépoque du deuxième Temple hérodien.

Jusqu'au milieu du XIXe siècle, les non-musulmans n'étaient pas autorisés à pénétrer jusquau Haram.

Des travaux controversés, un fait divers parmi d'autres...

Début 2007, le gouvernement israélien a décidé de lancer des fouilles archéologiques à une cinquantaine de mètres de l'Esplanade des Mosquées, sans en discuter avec quiconque dans la communauté musulmane et/ou palestinienne responsable du site de l’Esplanade, qui selon le droit international, reste sous la gestion des institutions palestiniennes.

L'État hébreu assurait que ces travaux n'affecteraient aucun site sacré. Or ils ont été commencé avant même avant la pose de poutres de soutènement pour une rampe d’accès militaire menant à la Porte des Maghrébins, qui donne directement sur l'Esplanade des Mosquées.

Cette structure en bois, mise en place suite au déclenchement de la seconde Intifada, avait été endommagée par une tempête de neige en 2004. Cette rampe a pour utilité de permettre aux jeeps blindée et tanks israéliens d'acccéder à l'Esplanade des Mosquées rapidement en cas d'émeutes ou de mouvement de foule.

L'initiative israélienne a suscité une levée de boucliers chez les Palestiniens et dans le monde arabo-musulman. Les travaux ont provoqué des manifestations et des heurts parfois violents entre forces israéliennes et Palestiniens. La police anti-émeutes israélienne a tiré des grenades lacrymogènes et assourdissantes pour disperser la foule en colère sur l’Esplanade des Mosquées, furieuse des travaux en cours sur une des rampes d’accès au site, qu’elle dit destinée à endommager le site.

La Jordanie et l’Egypte ont exhorté Israël à cesser les travaux près de l’Esplanade des Mosquées. Abdallah II de Jordanie a fait part de son inquiétude après les affrontements déclenchés par les travaux, parlant de "dangereuse escalade israélienne" et exhortant l’Etat hébreu à interrompre ces travaux.

La police anti-émeutes israélienne a tiré des grenades lacrymogènes et assourdissantes pour disperser la foule en colère sur l’Esplanade des Mosquées, furieuse des travaux en cours sur une des rampes d’accès au site, qu’elle dit destinée à endommager le site.

Le souverain hachémite a téléphoné au président palestinien Mahmoud Abbas pour lui faire part de son inquiétude, rapporte l’agence officielle jordanienne Petra. Il a rejeté les "justifications" israéliennes pour ces travaux de rénovation : l’Etat hébreu parle de simples réparations en contrebas de l’Esplanade et accuse des "extrémistes" palestiniens d’avoir déclenché cette vague de contestation.

De son côté, le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Aboul Gheit a fait part de la "profonde inquiétude" de son pays "face aux événements tragiques d’aujourd’hui à la Mosquée d’Al-Aqsa entre les forces d’occupation israéliennes et le peuple palestinien", selon l’agence officielle égyptienne MENA. Il a lui aussi demandé à Israël d’arrêter ces travaux, qui "ne déboucheront sur rien d’autre que l’escalade".

La municipalité de Jérusalem Ouest tout en annonçant qu'elle allait soumettre une nouvelle procédure pour la rampe d'accès a jouté que ces travaux controversés se poursuivront.

On en est encore au statu quo.

Retour à la page d'accueil