L'entrée de Bethléem aujourd'hui ... |
Si saint Luc ne mentionne qu’une crèche, une mangeoire, comme lieu de naissance de Jésus (Lc 2,7), le plus ancien témoin après lui, S. Justin, vers l’an 150, parle d’une grotte servant d’écurie.
La tradition ne retint plus que cette seule précision, qui ne contredit pas la note de St. Luc car toute la région de Bethléem est formée d’un massif de calcaire tendre troué de nombreuses grottes servant d’habitations ou d’étables.
Eusèbe de Césarée (vers 340) et S. Jérôme (331-420) racontent que l’empereur Hadrien, en 136, instaura le culte romain dans les lieux de culte juifs et chrétiens. C’est ainsi que la vénération de Tammuz-Adonis, dieu de la végétation, fut implantée dans une grotte à Bethléem.
Quand Constantin voulut découvrir le souvenir de la naissance de Jésus, il n’eut qu’à démolir ce culte de Tammuz. Pour lui, cette grotte commémorait la naissance de Jésus qu'Hadrien voulait aini faire oublier.
En 326, Constantin fait isoler la grotte de la nativité qu’il recouvre d’un bâtiment octogonal. C’est la forme classique du mausolée d’un grand personnage à l’époque byzantine. Au centre de l’octogone, une petite plate-forme donnait accès à une balustrade ronde, dont on vient de repérer de bons éléments, qui entourait une ouverture au-dessus de la grotte; le pèlerin pouvait donc la contempler sans y descendre, afin de la protéger d’une piété trop vorace!
En
540, l'empereur Justinien la fit rebâtir sur un plan nouveau : trois absides reliées par des murs droits à angle, qui subsistent encore.
Comme on avait coiffé les mages de couronnes persanes, Chrosroès, en 614, reconnut en eux des « frères »; aussi épargna-t-il ce monument. Omar, en 638, lors de la conquête arabe, y pria son Dieu : ce geste fit ainsi de ce lieu un objet de respect pour la tradition musulmane. C’est pourquoi la Basilique de Bethléem, dans son ensemble, reste celle de Constantin, restaurée par Justinien.
L’archéologie soutient notre connaissance de ce plus vieux monument chrétien de Palestine. Mais cette science du passé ne peut pas nous dire : « c’est bien là qu’est né Jésus! »
À ce sujet, nous ne dépendons que de témoignages littéraires remontant jusqu’à Hadrien; nous ne savons rien de neuf de l’an 136 à la naissance de Jésus, sauf que la grotte est bien située au milieu du village des époques israélite et romaine. |