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La Communion anglicane et l'Église romaine
 
Données historiques  

LA RUPTURE DU XVIème SIÈCLE

En 1530, en réaction à la décision du pape Clément VII qui n’a pas voulu annuler son mariage et qui l’a ensuite excommunié, le roi Henri VIII a proclamé que l’Eglise d’Angleterre était indépendante de l’autorité du pape.

Henri VIII monte sur le trône en 1509, après la mort de son frère. A cette époque, il ne cache pas ses sentiments hostiles à la Réforme, que l'ex-moine allemand Martin Luther commençait à prêcher. Il n'hésite pas à l'invectiver. Il envoie même au pape en juillet 1521, son Assertio septem sacramentorum, rédigée avec l'aide de Thomas More. Cela lui vaut le titre de "Défenseur de la foi" (Defensor Fidei) décerné par Léon X, le soutien d'Érasme et des injures de Luther. À partir de là, le roi d'Angleterre prit le titre d'"illustrissimus", c'est-à-dire du "plus illustre", titre maintenu même après sa rupture avec Rome, jusqu'à aujourd'hui.

Mais si Henri VIII est peu enclin aux idées réformatrices allemandes, il n'en est pas moins inquiet de l'influence de Rome. Il aimerait se substituer au pape dans la direction des affaires de l'Église d'Angleterre. Ces idées de libération de la tutelle romaine sont celles aussi de Thomas Wolsey. Sans heurt, l'Angleterre s'habitue à la suprématie du gouvernement royal tant sur le plan spirituel que temporel. Henri VIII et Wolsey restent fidèles à l'orthodoxie romaine.

Tout bascule à partir de 1527. En septembre 1530, Clément VII (qui fut précepteur de Charles Quint) oppose un refus définitif à l'annulation du mariage royal. Cette décision ferait de Marie, cousine de Charles Quint, l'unique héritière de la couronne d'Angleterre. Le roi est fou de rage.

Le 11 février 1531, l'archevêque de Canterbury, William Warham, proclame : "Nous reconnaissons que Sa Majesté est le Protecteur particulier, le seul et suprême seigneur et, autant que la loi du Christ le permet, le Chef Suprême de l'Église et du Clergé d'Angleterre". Le premier pas est franchi pour une séparation de l'Église d'Angleterre de celle de Rome, événement à l'origine de l'anglicanisme.

De nouvelles lois donnent tout pouvoir au roi sur son Église et notamment sur toutes les propriétés de l'Église. Thomas More, un temps chancellier et conseiller du roi, mais surtout réputé à l'époque comme théologien et humaniste est jugé et décapité pour hérésie.

Par la suite, Henri, grand amateur de théologie, passera beaucoup de temps à définir la doctrine de son Église. Il publiera même un livre.

L'ÉVOLUTION AU COURS DES SIÈCLES

L'événement que représentait cette rupture avec Rome, fut donc apparemment sans relation avec la Réforme qui bouleversait alors l'Europe.

Mais, très vite, des influences protestantes s'exercèrent sur l'Eglise anglicane, sans cependant éliminer certains aspects proches du catholicisme (particulièrement l'institution épiscopale). Cette dualité d'inspiration catholique et protestante donne à l'anglicanisme son caractère spécifique.

A partir de cette décision royale, l’Eglise d’Angleterre a créé ses déclarations doctrinales, ses usages liturgiques et ses pratiques pastorales, en y incorporant souvent des idées de la Réforme née sur le continent européen.

L'EXPANSION MONDIALE

L’expansion de l’Empire Britannique, en association avec l’apostolat missionnaire anglican, a ensuite fait naître une Communion Anglicane au niveau mondial.

Tandis que l'Europe était bouleversée par la Réforme, l'anglicanisme se propagea dans les pays sous influence britannique. Aujourd'hui, les diverses Eglises anglicanes, principalement présentes en Angleterre, aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et en Afrique, sont autonomes, mais réunies officiellement sous le nom de Communion anglicane. Le chef spirituel "symbolique" en est l'archevêque de Cantorbéry.

Aujourd'hui la Communion anglicane, avec toutes ses diversités, regroupe 77 millions de fidèles. cf statistiques

LE DIALOGUE ENTRE LES DEUX ÉGLISES

En plus de 450 ans, jamais la question de la réunion des anglicans et des catholiques n’a été écartée.

Au milieu du XIXe siècle, le Mouvement d’Oxford (en Angleterre) a montré un renouveau d’intérêt pour les aspects catholiques de l’anglicanisme. Au début du XXe siècle, le cardinal belge Mercier a lancé des discussions publiques avec des anglicans pour explorer la possibilité d’une union avec l’Eglise catholique sur la base d’un anglicanisme "réuni mais pas absorbé".

Le concile Vatican II a encore renforcé l’espoir d’une union, notamment avec le Décret sur l’œcuménisme qui, se référant aux Communautés séparées de l’Eglise catholique au moment de la Réforme, affirmait : "Parmi celles [les communions] où continuent à subsister en partie les traditions et les structures catholiques, la Communion Anglicane occupe une place particulière."

Depuis le concile, les relations entre anglicans et catholiques romains ont créé un meilleur climat de compréhension et de coopération mutuelle. L’Anglican-Roman Catholic International Commission (ARCIC) a publié, au fil des années, une série de déclarations doctrinales, dans l’espoir de créer les bases d’une union entière et visible. Pour beaucoup de gens des deux Communions, les déclarations de l’ARCIC ont rendu disponible un outil dans lequel l’expression commune de la foi peut être reconnue.

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