Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.

La visite pastorale de Benoît XVI
au Royaume-Uni

du 16 au 19 septembre 2010

 

 

LE SENS DE CETTE VISITE OFFICIELLE ET PASTORALE  


Pour la première fois depuis que l'Église Anglicane s'est séparée de l 'Église de Rome, un Pape se rendra en visite d'État en Angleterre, du 16 au 19 septembre prochains, et sera reçu par la Reine Elisabeth II Il s'agit d'un événement historique, car le voyage de Jean-Paul II, en 1982, n'était qu'une visite apostolique.

Si le motif principal de ce déplacement est la béatification du cardinal John Henry Newman, prélat et écrivain anglais converti au catholicisme en 1845, ce voyage s´avère également très politique et compte pas moins de 21 rendez-vous en seulement 4 jours.

Le point culminant de ce voyage sera donc la béatification du cardinal Newman, le 19 septembre à Coventry, dans le diocèse de Birmingham. Benoît XVI donnera à l'Angleterre son premier saint catholique non martyr, et couronnera l'itinéraire spirituel de John Henry Newman, dont le pape Paul VI a écrit «qu'il ne s'en est pas trouvé de comparable depuis saint Augustin».

Qui est John Henry Newman?

Né dans l'anglicanisme en 1801, John Henry Newman est l'un des plus grands penseurs chrétiens et l'un des grands maîtres et guides spirituels des temps modernes. Pasteur, universitaire et leader du "Mouvement d'Oxford", il rejoint l'Église catholique en 1845 J.ean Guitton l'appellera « le penseur invisible de Vatican II» et pour beaucoup il en est même le précurseur voire le père.

Pourquoi Benoît XVI béatifie-t-il Newman?

Newman a lutté toute sa vie contre le relativisme et son influence dans l'Eglise et la société. Benoît XVI voit en lui un pair, dont la vie et la pensée sont en consonance profonde avec les trois grandes préoccupations de son pontificat:
- par sa conversion: le mouvement vers l'Unité des autres Communions chrétiennes;
- par sa réflexion sur la conscience: l'ouverture de la raison à la transcendance;
- par sa réflexion sur le développement du dogme: la pertinence de la tradition et son actualisation.

Newman, bienfaiteur de deux Églises

L'Église d'Angleterre a plus que jamais besoin de l'exemple de Newman comme l'a écrit le Dr Rowan Williams, le primat de l'Église d'Angleterre: «Il est très significatif que le cardinal Newman soit au cour de la visite du pape au Royaume Uni en 2010, parce que Newman n'est pas seulement une propriété de l'Église catholique romaine: c'est un des grands intellectuels du 19e siècle, et j'ai encouragé le Saint Père à penser à Newman en ce sens, comme une inspiration de ce qu'il dira à la société britannique »

Newman, une quête ecclésiale de la Vérité

En étant fidèle à sa conscience, Newman a rejoint l'Église de Rome. Pour lui, la recherche de la vérité était la quête de la véritable «Eglise du Christ, dont la plénitude subsiste dans l'Église catholique». Sa conversion anticipe l'enseignement de Vatican II sur l'Église. Comme l'a écrit le Pape Paul VI, «pour aller jusqu'au bout de ce qu'il jugeait la Vérité, Newman a renoncé à l'Église d'Angleterre non pas pour se séparer d'elle, mais pour l'accomplir. Il ne cessait pas de croire ce qu'il avait cru, mais il le croyait davantage encore, il avait porté sa foi anglicane jusqu'à sa plénitude. Une conversion est un acte prophétique. Newman a vécu l'histoire de la réunion future, de cette récapitulation en Jésus-Christ dont le moment nous est encore caché, mais à laquelle nous aspirons tous. »

Newman, une clef de lecture de Vatican II

Il propose une conception du (<développement », de la doctrine et de toute la vie de l'Église, qui articule changement et continuité, innovation dans les formes et fidélité à «l'idée» originaire. A la lumière du chemin qu'il a tracé entre deux positions extrêmes à son époque: celle du libéralisme antidogmatique et de l'ultramontanisme doctrinaire, Newman nous aide aujourd'hui à résoudre les clivages entre «traditionalistes » et « progressistes ».

Newman, un pasteur avant tout

Si Newman fut un grand penseur, il était aussi et surtout un pasteur, proche des fidèles d'Oxford quand il était anglican, puis du peuple ouvrier de Birmingham une fois devenu catholique et prêtre de l'Oratoire, la communauté fondée au 16e siècle par saint Philippe Neri. Et un pasteur joyeux, qui ne se prenait pas au sérieux. «Je ne suis pas un saint. Les saints ne sont pas des intellectuels, ils n 'aiment pas les auteurs classiques, ils n'écrivent pas des romans. Ma voie n'est pas le "niveau supérieur": il me suffit de cirer les souliers des saints, si tant est que saint Philippe emploie du cirage au ciel!»


Retour au dossier