Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.

La visite pastorale de Benoît XVI
au Royaume-Uni

du 16 au 19 septembre 2010

 

 

LES PERSONNALITÉS  


LA REINE ÉLISABETH II

L'anglicanisme n'est religion d'Etat - avec la reine comme "chef temporel "- qu'en Angleterre. Au Pays de Galles, elle a été " désétablie' , privée de son statut officiel, voici une centaine d'années.

Élisabeth II, née Elizabeth Alexandra Mary Windsor le 21 avril 1926, est reine de seize États indépendants et chef du Commonwealth, depuis le 6 février 1952.

Historiquement, la famille royale n'a un rôle réel qu'au Royaume-Uni. En Ecosse, la situation est toute autre, puisque l'Eglise d'État est presbytérienne (au sens calviniste) bien que la reine en soit le chef spirituel.La reine conserve son titre antique de "Fidei Defensor" (défenseur de la foi), un titre d'abord accordé en 1521 par pape Léon X au roi, avant la Réforme.

A la différence de l'Écosse, l'Église d'Angleterre demeure une "Église établie". Les archevêques et les évêques sont formellement nommés par la couronne et la reine prend un intérêt personnel à leur nomination,même si elle délègue dans la pratique l'autorité à l'archevêque de Canterbury.

Certaines églises ont le patronage royal et sont donc en dehors des structures administratives diocésaines normales.

Le rôle du souverain diffère considérablement dans les trois autres pays du Royaume-Uni, l'Église d'Écosse (presbytérienne) est reconnue légalement comme "Église nationale" dont la reine est membre. Et même elle veille parfois au statut de l'Assemblée générale annuelle de l'Église d'Écosse comme ce fut le cas en 1977 et en 2002. Habituellement elle nomme un Haut commissaire pour la représenter. La cathédrale de Glasgow et celle de Durban sont possession de la couronne.

La reine fait souvent référence à ses convictions religieuses. En l'année du "millenium", année 2000, elle a déclaré à la télévision : "Le Christ comme pour est d'une importance fondamentale. Pour moi, les enseignements du Christ, comme dans ma propre responsabilité fournit un cadre dans lequel j'essaye de mener ma vie.

Elle préside d'ailleurs le Conseil judéo-chrétien.

Dans le reste du monde, les Anglais ont implanté l'anglicanisme au fur et à mesure de leurs migrations, ou de leurs oeuvres missionnaires auprès des peuples coloniaux : "The lesser breeds that know no law "(les peuples inférieurs qui ignorent la loi), comme les appelait Rudyard Kipling.

Quand ces nations se sont séparées politiquement de l'Angleterre, séparées de l'Église-mère dont la reine est le chef spirituel, leurs Églises ont pris le nom d'" Églises épiscopaliennes " ou "épiscopales". Au total, elle réunissent aujourd'hui 75 à 80 millions de fidèles, répartis en cinq cents diocèses, et cent soixante-quatre provinces.

Les Eglises les plus importantes après le Royaume-Uni, sont le Nigéria (17,5 millions), l'Ouganda (8 millions), le Soudan (5 millions), l'Australie (3,8 millions), le Kenya (2,5m millions), les Etats-Unis (2,4 millions), l'Afrique du Sud (2 millions), la Tanzanie (2 millions), le Rwanda (1 million), l'Afrique occidentale (1 million), les Caraïbes (800,000), le Canada 700,000).



Dr ROWAN DOUGLAS WILLIAMS


Rowan Douglas Williams, né à Swansea, au Pays de Galles, le 14 juin 1950, est un universitaire et un théologien. Il est le 104ème et actuel archevêque de Canterbuy (Cantorbéry), chef spirituel de 77 millions d'Anglicans à travers le monde.

En février 2003, Rowan Williams prend ses fonctions d'archevêque de Cantorbéry dans un contexte de forts tiraillements au sein de la Communion anglicane, parfois décrite comme au bord de l'implosion. En effet, certaines Églises, notamment en Amérique du Nord, prennent des décisions libérales qui sont rejetées d'une part par des groupes minoritaires dans les pays occidentaux et d'autre part par les Églises plus conservatrices du Sud, qui remettent en cause les liens d'intercommunion.

Dans ces circonstances, Rowan Williams essaie de jouer de son mieux un rôle d'apaisement et ainsi de maintenir l'unité de la Communion et de sa propre Église d'Angleterre.

Il est en général considéré comme un évêque libéral, et on lui attribue des positions tolérantes vis-à-vis de l'homosexualité avant sa prise de fonction comme archevêque de Cantorbéry. Il sera critiqué pour cela par les conservateurs, tandis que les plus libéraux lui reprochent sa politique d'équilibre et de maintien de l'unité, qu'ils considèrent comme de la pusillanimité.

Dès le début de son mandat, l'archevêque Williams doit gérer les remous provoqués par deux affaires consécutives : l'introduction d'un rite de bénédiction pour des couples de même sexe par le diocèse canadien de New Westminster et la nomination comme évêque du New Hampshire d'un évêque ouvertement homosexuel, Gene Robinson. Il convoque une réunion extraordinaire des primats de la Communion, qui déclarent "regretter profondément" ces actions, et proclament que "nul n'a l'autorité pour introduire unilatéralement un nouvel enseignement comme si c'était celui de la Communion tout entière". Malgré cela, Gene Robinson sera effectivement consacré trois semaines plus tard et depuis ce moment, la Communion est restée au bord du schisme.

Le Dr Rowan Williams sera plus directement impliqué dans l'affaire du pasteur Jeffrey John, homosexuel affirmé et candidat à l'évêché de Reading. L'archevêque, réalisant les risques de rupture pour la Communion, avoua avoir perdu le contrôle de la situation, et demanda au pasteur de se désister avant de lui trouver une autre affectation.

Les relations se tendent plus encore entre l'Église épiscopale des États-Unis et les Églises du Sud (Global South) avec la consécration d'une femme vivant elle aussi en couple homosexuel, Mary Glasspool. L'archevêque, qui avait vainement appelé l'Église épiscopale à éviter tout geste de division et à respecter un moratoire sur de telles consécrations, regrette publiquement cete consécration. Il propose d'exclure les Provinces ayant enfreint le moratoire des instances de dialogue œcuménique et envisage également des conséquences sur leur participation aux organes de la Communion anglicane elle-même.

Mgr KURT KOCH

Le cardinal Walter Kasper était le président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens depuis le 3 mars 2001, confirmé dans cette charge par le pape Benoît XVI le 21 avril 2005, il quitte cette fonction, atteint par la limite d'âge.

Mgr Kurt Koch, évêque de Bâle, lui a succédé le 1er juillet.

En 1995, l’arrivée de Mgr Kurt Koch, professeur de théologie dogmatique et de liturgie, sur le siège de Bâle, le plus grand diocèse suisse, alors qu’il n’était âgé que de 45 ans, ne s’était pas faite dans la facilité. Son prédécesseur, Mgr Hansjörg Vogel, avait démissionné pour cause de paternité. Et Mgr Koch, élu un 21 août par le chapitre cathédral, conformément au droit local, avait dû attendre sa confirmation du Vatican jusqu’au 6 décembre. Peut-être parce que, trois ans plus tôt, il avait qualifié Hans Küng de « père nourricier de la théologie ». Ou peut-être parce que, dans ce diocèse, un tiers des paroisses sont confiées à des diacres ou à des théologiens laïcs, hommes ou femmes.

Quoi qu’il en soit, un mois plus tard, le 6 janvier 1996, Jean-Paul II l’ordonnait à Rome. Réputé à cette époque « ni progressiste, ni conservateur », il choisit pour devise épiscopale : « Le Christ a en tout la primauté. » En 2007, il insistait sur la nécessité de « poursuivre simplement l’œuvre du Christ : établir la paix, rompre le pain, communiquer l’Esprit, annoncer une parole de liberté aux pauvres et aux petits, faire résonner à temps et à contretemps un message d’amour, de liberté, de joie ». Et il poursuivait : « Les batailles de sacristie ne leur apportent pas l’élan spirituel dont ils ont besoin pour trouver un sens à leur vie et soutenir leur engagement pour une société plus juste. »

"L’œcuménisme doit poursuivre sa route".

Dans cette Suisse pluriconfessionnelle, l’œcuménisme n’est pas une option mais une nécessité. C’est sans doute pour cette raison que Benoît XVI a voulu nommer Mgr Koch à la tête de son « ministère » en charge de l’unité des chrétiens. Le 6 août 2007, l’évêque de Bâle avait adressé, en sa qualité de président de la Conférence des évêques suisses, une lettre ouverte au pasteur Thomas Wipf, président du Conseil de la Fédération des Églises protestantes de Suisse, blessé par un document de Rome mettant en cause le statut théologique des Églises réformées

« Je suis actif depuis trente ans dans l’œcuménisme, lui écrivait-il, engagé surtout dans le dialogue réformé-catholique. (…) L’œcuménisme se montrera crédible s’il s’attache en premier lieu non pas à la conversion des autres mais à sa propre conversion, prélude à la connaissance et reconnaissance autocritique de ses propres faiblesses et erreurs. (…) L’œcuménisme doit poursuivre sa route. Il n’y a jamais de voies maîtresses bien larges, mais toujours aussi des sentiers sinueux et des détours. »

Le 5 mai 2010, dans une lettre à ses fidèles, il disait sa « grande préoccupation » quant à la situation de l’Église : « Je souffre de chaque personne qui tourne le dos à l’Église par déception, parce que sa voix manquera désormais, et ce d’autant plus qu’il s’agit de chercher avec persévérance des réponses porteuses de vie dans la foi en Jésus-Christ. »


Retour au dossier