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La visite pastorale de Benoît XVI
au Royaume-Uni

du 16 au 19 septembre 2010

 

 

LES DIALOGUES OECUMÉNIQUES  

La Communion anglicane est très engagée dans l'œcuménisme dont elle est un des acteurs importants depuis le début du XXème siècle. Ses positions doctrinales lui permettent en effet de prétendre au rôle de "pont" entre catholiques et protestants.

Les Églises anglicanes font notamment partie du Conseil œcuménique des Églises.

Après les conversations de Malines des années 1920 qui sont restées sans lendemain, le dialogue a repris avec l'Église catholique romaine dans le cadre de la Commission internationale anglicane-catholique romaine.

Avec certaines Églises, les accords sont allés jusqu'au stade de la pleine communion doctrinale et sacramentelle. C'est le cas de l'Église d'Angleterre et l'Église vieille-catholique depuis les accords de Bonn de 1931, accords qui ont progressivement été étendus à toute la Communion anglicane. L'Église malankare Mar Thoma en Inde, de tradition syriaque, est elle aussi en pleine communion avec la Communion anglicane.

Plus récemment, en 1992, est formée la communion de Porvoo réunissant douze Églises anglicanes et luthériennes d'Europe.


  LE DIALOGUE CATHOLIQUE-ANGLICAN  

En plus de 450 ans, jamais la question de la réunion des anglicans et des catholiques n’a été écartée.

Au milieu du XIXe siècle, le Mouvement d’Oxford (en Angleterre) a montré un renouveau d’intérêt pour les aspects catholiques de l’anglicanisme. Au début du XXe siècle, le cardinal belge Mercier a lancé des discussions publiques avec des anglicans pour explorer la possibilité d’une union avec l’Eglise catholique sur la base d’un anglicanisme "réuni mais pas absorbé".

Le concile Vatican II a encore renforcé l’espoir d’une union, notamment avec le Décret sur l’œcuménisme qui, se référant aux Communautés séparées de l’Eglise catholique au moment de la Réforme, affirmait : "Parmi celles [les communions] où continuent à subsister en partie les traditions et les structures catholiques, la Communion Anglicane occupe une place particulière."

Depuis le concile, les relations entre anglicans et catholiques romains ont créé un meilleur climat de compréhension et de coopération mutuelle. L’Anglican-Roman Catholic International Commission (ARCIC)

LA COMMISSION ANGLICANE CATHOLIQUE - ARCIC

La commission internationale anglicane-catholique romaine est une instance de dialogue œcuménique établie en 1967 dans le but de faciliter la réunion ecclésiologique de la communion anglicane et de l'Église catholique romaine et d'adopter des positions communes dans les débats sociaux et éthiques.

Des réunions préliminaires eurent lieu en Italie, en Angleterre et à Malte, où fut adopté le "rapport de Malte". La première phase des discussions œcuméniques fut tenue sous les auspices de Mgr Henry McAdoo et Alan Clark. Une déclaration commune fut signée au début des années 1970. Elle traitait de la doctrine eucharistique. D'autres débats ont été tenus au sujet du ministère ecclésiastique et de l'autorité dans l'Église.

La deuxième phase des discussions eut lieu à partir de 1983 avec les représentants anglicans, les Dr Mark Santer, Frank Griswold, Peter Carnley et les évêques catholiques le cardinal Cormac Murphy-O'Connor et l'archevêque de Seattle, Mgr Alexander Joseph Brunett. Les sujets de dialogue incluent alors la sotériologie, la communion, l'autorité magistérielle du successeur de Pierre et le rôle de Marie en tant que Theotokos.

Un document publié en 2007 acheva cette deuxième série de discussions en demandant à la partie anglicane de réfléchir davantage au rôle donné au Pape en tant qu'arbitre suprême ecclésiastique.

Toutefois, les travaux de la commission ont été paralysés depuis 1993 lorsque l'Église d'Angleterre a voté en faveur de l'ordination des femmes. Les pourparlers ont été officiellement suspendus en 2003 lorsque l'évêque homosexuel Gene Robinson fut élu à la tête du diocèse épiscopalien du New Hampshire.

De plus, la question des femmes évêques divise actuellement la Communion anglicane de l'intérieur, ce qui oblige en pratique d'interrompre le dialogue avec la hiérarchie catholique.

En 2008, le cardinal Kasper fut invité à intervenir à la Conférence de Lambeth où il a résumé officiellement les rencontres de ARCIC.

" Dans une première phase (1970-1981), l’ARCIC s’est occupée de la Doctrine Eucharistique (1971) et du Ministère et de l’Ordination (1973); dans les deux cas elle a affirmé avoir obtenu un accord substantiel.

" La réponse officielle catholique (1991), bien qu’elle ait demandé un travail supplémentaire sur ces deux sujets, a dit que ces textes constituaient “une étape significative” témoignant “que des points de convergence et même d’accord avaient été trouvés, ce que beaucoup de gens n’auraient pas cru possible avant le début des travaux de la Commission”.

" Les Clarifications (1993) apportées par les membres de la Commission ont été considérées par les autorités catholiques comme “ayant grandement renforcé l’accord dans ces domaines”. La première phase du travail de l’ARCIC a aussi abouti à deux documents sur la question de l’Autorité dans l’Église (1976, 1981), thème qui fut au cœur des divisions du XVIème siècle.

" Les textes de la deuxième phase du travail de l’ARCIC (1983-2005) n’ont pas été présentés pour recevoir une réponse formelle de l’Église Catholique ou de la Communion anglicane et ils n’ont pas conduit à une résolution définitive ou à un consensus complet sur les sujets traités, mais chacun d’eux a suggéré un rapprochement croissant. "

LA RENCONTRE DU PAPE ET DU PRIMAT, LE 21 NOVEMBRE 2009

Le chef de l´Eglise anglicane, l´archevêque de Canterbury le Dr Rowan Williams, a rencontré Benoît XVI au Vatican le 21 novembre 2009. Cette rencontre fut la première entre les deux leaders religieux depuis l´annonce par l´Eglise catholique, le 20 octobre, de la prochaine création à travers le monde de structures canoniques sous forme d´‘ordinariats´ (diocèses) visant à accueillir les fidèles de tradition anglicane ayant demandé à obtenir la pleine communion avec Rome.

Cette nouvelle rencontre entre les deux hommes a "une signification particulière". "Il est positif qu´ils puissent se rencontrer", a ainsi expliqué le Porte-parole du Vatican, le P. Lombardi. Il s'agit d´un "signe du bon dialogue existant entre les deux confessions chrétiennes", y compris après l´annonce romaine d'accueillir un certain nombre de fidèles anglicans.

Le Dr Rowan Williams, accusé dans ses rangs d´approuver un acte perçu comme une division de la Communion anglicane, a toutefois estimé, dans une déclaration conjointe avec le primat catholique de Grande-Bretagne, le 20 octobre dernier, que cette Constitution apostolique était "la conséquence" du dialogue oecuménique entre catholiques et anglicans engagé depuis 40 ans.

"Le simple fait que nous répondions ensemble en dit long", avait-il souligné avant d´ajouter : "le travail oecuménique que nous menons de longue date forme une base solide entre nous, et nous voulons continuer".

Le chef de l´Eglise anglicane avait également expliqué qu´il ne considérait pas la décision de l´Eglise catholique comme un "acte d´agression" envers la Communion anglicane, mais comme une "coopération" et s´était réjoui, avec le primat de l´Eglise catholique de Grande-Bretagne, Mgr Vincent Nichols, archevêque de Westminster, de ce "dialogue officiel".

"Cela fait des années que certains groupes, comme par exemple la TAC (Traditional Anglican Communion, ndlr), ont approché les catholiques pour les rejoindre. D´autres, qui sont encore dans l´Eglise anglicane, y réfléchissent. Ce n´est pas un secret que le problème des femmes évêques est un sujet de controverse", avait précisé le Dr Rowan Williams. (source : VIS)


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