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La visite pastorale de Benoît XVI
au Royaume-Uni

du 16 au 19 septembre 2010

 

 

LA COMMUNION ANGLICANE  


UN FONCTIONNEMENT SYNODAL

Les différentes Églises qui constituent la Communion anglicane portent le nom de provinces ecclésiastiques et ont chacune leurs règles de fonctionnement propres.

L'unité de référence est le diocèse, dirigé par un évêque. Il comprend différentes paroisses organisées en doyennés. Une différence importante avec l'Église catholique romaine est qu'à tous les niveaux à partir du doyenné, le gouvernement de l'Église est confié à des synodes auxquels participent clercs et laïcs élus : synode de doyenné, synode diocésain, et enfin, le synode général qui concerne l'ensemble de la province.

Ce dernier est tricaméral, avec une chambre des évêques, une chambre des clercs et une chambre des laïcs. Suivant la nature des questions traitées, différents types de majorité sont requis, voire l'accord de l'évêque dirigeant le diocèse.

LES ORGANES DE LA COMMUNION

L'archevêque de Cantorbéry, le Dr Rowan Williams, est l'évêque du diocèse de Canterbury, Primat de toute l'Angleterre et chef symbolique de la Communion anglicane. Il possède une forme de primauté d'honneur sur les autres évêques anglicans. Il n'exerce pour autant aucun pouvoir sur les Églises sœurs de la Communion anglicane. Il est considéré comme le chef spirituel de l'anglicanisme et le garant de l'unité de la Communion. Depuis 2003, c'est le Dr Rowan Williams qui occupe cette fonction.

La Communion anglicane ne possède pas d'instance de gouvernement, puisque les Églises qui la composent sont autonomes. Il existe cependant plusieurs instances qui permettent la réunion des membres de la Communion et une certaine forme de collaboration. Il y a une très grande diversité de sensibilités au sein de la Communion anglicane, qui sont sont vécues comme des valeurs positives et qui rendent possibles certaines orientations actuelles.

Ces organes de communion sont la Conférence de Lambeth, qui rassemble tous les 10 ans tous les évêques et l’Anglican Consultative council, un organe permanent de coordination entre les Eglises et le Conseil des Primats qui réunit tous les 2 ou 3 ans, ou plus souvent si nécessaire, les évêques présidents des Églises anglicanes.

Elles sont donc autonomes mais conservent entre elles ce lien spirituel et ecclésial qui fait de leur ensemble la Communion anglicane. L'Église d'Angleterre y garde une place privilégiée, sans cependant exercer une quelconque autorité.

Cette structure ecclésiale est symboliquement dirigée par la Reine du Royaume-Uni, sous la primauté de l'archevêque de Canterbury, aujourd'huile Dr Rowan Williams. Il ne faut donc pas comprendre la Communion anglicane dans un sens romain .Mais si elles se reconnaissent encore volontiers comme issus du même rameau, les divergences liturgiques et théologiques entre les courants de l'Église anglicane sont telles que se pose même aujourd'hui la question de la signification de la Communion anglicane et de sa pérennité.

En effet, les rapports de force entre les instruments de communion ont évolué depuis leur création : le conseil consultatif anglican, dont la forme est la plus proche du fonctionnement synodal, a pris de plus en plus d'importance. Cette évolution est critiquée par certains primats qui y voient un outil de promotion libérale.

LES SACREMENTS

L'Église anglicane célèbre deux sacrements : le baptême et l’Eucharistie, ainsi que cinq autres « petits sacrements » ou rites sacramentaux : la confirmation, le mariage, l’onction des malades, la confession et l’ordination sacerdotale. Pour ce qui est de l'Eucharistie, il y a une controverse à propos de la "consubstantiation" ou "transsubstantiation". Selon la tradition de l’Église primitive, les fidèles communient au Corps et au Sang du Christ sous les deux espèces du pain et du vin.

LES ORDINATIONS SACERDOTALES

En 1896, la Bulle pontificale du pape Léon XIII Apostolicae Curae proclamait l'invalidité des ordinations anglicanes, déclarées « absolument nulles et non avenues » ; les Anglicans entendirent prouver qu'elles étaient valides, arguant, à l'inverse de Léon XIII, de la suffisance de la forme et de l'intention utilisées dans le rituel anglican des consécrations épiscopales à partir de 1547.

Les archevêques anglicans de Canterbury et d'York se défendirent donc contre les accusations du pape Léon XIII.

Ils écartaient toutes les accusations portées contre l'Église anglicane, déclarant que les revendications papales reposaient sur une mauvaise information ou une ignorance obstinée, concernant aussi bien les faits historiques que la liturgie anglicane et l'ancienne liturgie romaine.

Après avoir montré que les cérémonies d'ordination en question étaient bibliquement valides, ils fournissaient plusieurs pages de citation pour montrer en détail que les liturgies romaines et orthodoxes étaient coupables des mêmes choses qu'on reprochait aux anglicans.

Selon ces archevêques, si les ordinations des évêques et des prêtres dans l'Église anglicane étaient considérées comme sans valeur, le même jugement devait être alors porté contre les ordinations dans l'Église romaine et les Églises orthodoxes.

Concernant l'accusation sur l'intention, ils montraient que l'omission des expressions requises concernait plus la controverse contre les presbytériens que la controverse contre l'Église romaine. Ils montraient aussi que le Book of Common Prayer, lu dans son ensemble, contenait une théologie du sacrifice forte, en particulier dans la préface des versions de 1550, 1552, 1559 et 1662 du rituel d'ordination. Or de cela Apostolicae Curae ne parlait pas.

Actuellement, une autre question et un autre problème concernent le sacerdoce et les ordinations sacerdotales il existe une distinction importante de l'anglicanisme par rapport au catholicisme romain latin principalement le droit qu'ont les clercs (prêtres et évêques) de se marier et d'avoir des enfants.

Dans la plupart des Églises anglicanes, il est aussi possible également pour des femmes d'être ordonnées prêtres et même évêques, ceci dans quinze Églises de la Communion anglicane - aux États-Unis, en Écosse, au Canada ou en Nouvelle-Zélande notamment. Le Synode Général de York en juillet 2008 a décidé d'étendre cette capacité à l'Angleterre. Cette décision ne devrait toutefois pas être opérante avant 2014.

LA LITURGIE ANGLICANE

Dans l'Église anglicane on se sert du rite anglican, qui a trois sous-rites, tous les trois en vigueur :

- celui de 1662, ou, « classique », qui se trouve dans le Book of Common Prayer ;
- celui édité dans les années 1950, qui a beaucoup été influencé par l'évolution des rites romains contemporains, et qui se trouve dans l'Alternative Service Book ;
- celui du missel anglican et du bréviaire anglican, ou « traditionnel », très proche du rite tridentin.

Cette question des liturgies est prise en compte au moment où certaines Églises demandent à se réunir à l'Église catholique romaine.


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