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La visite pastorale de Benoît XVI
au Royaume-Uni

du 16 au 19 septembre 2010

 

 

LA BÉATIFICATION DE NEWMAN  


SA PERSONNALITÉ ET LES ÉTAPES DE SA VIE


Fils d'un banquier de Londres, John Newman (1801-1890) reçoit de sa mère, qui descend de protestants français, une éducation religieuse tout imprégnée de calvinisme. Plein de préventions contre le catholicisme, il croit fermement que le Pape est l'Antéchrist.

Profondément marqué par une expérience spirituelle vécue à l’âge de 15 ans, il passe presque trente ans de sa vie à l’Université d’Oxford comme étudiant puis comme enseignant et chercheur, mais aussi comme pasteur,

Il est alors en désaccord avec son protestantisme, et se sent appelé par Dieu à vivre dans le célibat. Il veut embrasser la carrière ecclésiastique dans l'Église anglicane.

Passionné par la découverte des Pères de l’Église, il s’interroge sur les fondements de l’Église et devient le chef de file d’un mouvement de renouveau théologique, liturgique et spirituel de l’anglicanisme, connu sous le nom de « Mouvement d’Oxford ».

Dans le même temps, Newman subit l'influence des idées de son époque: confiance excessive dans le monde et dans la liberté humaine au mépris de tout frein et de toute loi. Il écrira: «Je commençais à mettre la supériorité intellectuelle au-dessus de la supériorité morale; j'allais à la dérive». Sous l’influence de Hurrel Froude, il se dégage de cette conception de la vie et se fait ordonner diacre dès 1824, il devient bientôt vicaire de l'église Saint-Clément d'Oxford, en attendant de devenir curé de Saint-Mary's, l'église de l'Université (1828).

Il considère alors l'Église anglicane comme une branche de l'Église catholique, les deux autres étant représentées par l'Église grecque et l'Église romaine, conception théologique qu’il refusera par la suite car sa conviction grandissante est que l’Église catholique romaine est la seule véritable « Église des Pères ». Cela le conduit, au prix d’énormes sacrifices personnels mais sans rupture sur le plan intellectuel, à quitter la Communion anglicane en 1845 pour rallier l’Église catholique. En 1848, il fonde l’Oratoire de saint Philippe Neri en Angleterre.

Sa recherche s’oriente selon trois axes :

- Rapport de la foi et de la raison : pressentant la montée de l’incroyance, il analyse la manière dont la foi peut être abordée par la raison (Sermons universitaires, Grammaire de l’assentiment). Il compose même deux romans sur le thème de la conversion (Perte et gain, Callista)

- Rapport de la foi et de l’éducation : il est universitaire, l’éducation le passionne. Il se demande comment faire pressentir la densité du monde invisible, plus réel que le monde des apparences

- Etude de la tradition : il s’est rallié, non sans déchirements, à l’Eglise de Rome autrefois honnie ; c’est qu’à ses yeux, elle est la seule capable de transmettre le contenu authentique de la Tradition et de la Foi (Essai sur le développement du dogme).

Vingt ans plus tard, mis en cause d’une manière injurieuse par Charles Kingsley, curé anglican d'Eversley, à propos de son passage au catholicisme, et pour répondre à cette attaque contre son intégrité personnelle, il va, en 1864, écrire en quelques semaines cette Apologia pro vita sua, qui retrace, année après année, son parcours spirituel qui l'a conduit à rejoindre l'Église de Rome. L’ouvrage, qui est considéré comme l’une des grandes biographies intellectuelles de tous les temps, connaît un succès spectaculaire qui réhabilite largement son auteur dans l’opinion publique anglaise.

Il cherche à servir loyalement, grâce à ses immenses dons intellectuels et spirituels, sa nouvelle Église. Celle-ci ne sait guère que faire, cependant, d’un homme aussi brillant, possédant une pensée aussi originale.

Il fut recteur de l’Université catholique de Dublin de 1851 à 1857. Ce n’est qu’en 1879 qu’il obtiendra la reconnaissance qu’il mérite lorsque le nouveau pape, Léon XIII, le nomme cardinal.

Il continua à vivre en Angleterre jusqu’à sa mort à Birmingham en 1890. Il sera déclaré "vénérable" en 1991.

Il a laissé un grand nombre d’œuvres, qui touchent les plus grandes questions théologiques et philosophiques de son époque, anticipant leurs développements qui n’allaient s’effectuer qu’au siècle suivant. (source : VIS)


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