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D'hier à aujourd'hui.
Au
cours des siècles, l'Eglise une et indivise, Corps
Mystique du Christ, a connu de multiples
déchirures. Pour la plupart, elles sont
encore présentes. Ce sont elles que
l'oecuménisme tend aujourd'hui à
surmonter.
Souvent, les réalités politiques,
sociologiques, nationales ou culturelles, se sont
ajoutées à la recherche de la
Vérité quand l'Eglise explicitait le
contenu de la Foi. Les uns jugaient que cette
approfondissement n'était pas l'abandon de tel ou
tel point de doctrine, mais au contraire en était
le développement normal. Les autres jugeaient
que le nouvel énoncé de ces
vérités en faisaient des erreurs, des
hérésies. D'où
l'incompréhention mutuelle malgré une
volonté de fidélité de part et
d'autre, incompréhension qui a conduit aux
schismes et aux ruptures.
Si les chrétiens ne s'accordent pas pour proclamer
le message d'amour et de paix que Dieu leur a
confié, s'ils se présentent divisés
et parfois même hostiles, comment les hommes
pourront-ils reconnaître la "Bonne Nouvelle" de
l'Evangile ?
A
l'origine
A l'origine du christianisme, cinq "Eglises Mères"
vivent un réel équilibre entre
elles. Pour l'Occident, la patriarcat de Rome, avec
primauté sur l'ensemble de la
chrétienté. Pour l'Orient, les
patriarcats de Jérusalem, Antioche, Alexandrie et
Constantinople. Cette "pentarchie" de l'Eglise
indivise va éclater en cinq grandes familles.
Les
Eglises orientales
Au concile d'Ephèse, en 431, le patriarche de
Constantinople, Nestorius, est condamné pour
affirmer une "double personnalité" en
Christ. Ainsi va naître l'Eglise assyrienne,
appelée souvent "nestorienne".
En 451, au concile de Chalcédoine, la
définition des deux natures en Christ, pleinement
homme, pleinement Dieu, est mal comprises à la
fois pour des raisons de traductions et pour des raisons
politiques, car plusieurs Eglises refusent la mainmise du
Patriarcat de Constantinople. Les Eglises coptes d'Egypte
et d'Ethiopie, les Syriens jacobites ainsi que l'Eglise
Apostolique arménienne se développent d'une
manière autonome, hors de la Communion du reste de
la chrétienté. Longtemps
appelées, à tort d'ailleurs, "monophysites"
, il a été reconnu récemment que
leur christologie n'est pas opposée à celle
du concile de Chalcédoine.
L'Eglise
orthodoxe
Le grand schisme est consommé en 1054. C'est
la rupture de l'Orient chrétien avec
l'autorité latine de Rome. Apparaissent alors des
Eglises de rite byzantin, grec ou slave,
indépendantes les unes des autres, sous la
primauté d'honneur de Constantinople. Aux
quatre patriarcats s'ajoutent, avec le temps, celui de
Russie, de Géorgie, de Serbie, de Bulgarie et de
Roumanie ainsi que des Eglises autonomes comme Chypre et
la Grèce.
Les désaccords sur la théologie du
"Filioque", sur l'Eglise et le ministère de
primauté sont alourdis par le poids de la
mémoire, Croisades et, surtout, le rattachement
partiel de certaines à Rome (improprement
appelé uniatisme).
Les
Eglises nées de la
Réforme
Luther, révolté par la décadence
qu'il observe dans l'Eglise romaine, veut rappeler les
exigences de l'Evangile : le salut
révélé par l'Ecriture seule,
s'obtient par la seule foi, et non par les
oeuvres. De cette "protestation" sont nées
les nombreuses Eglises protestantes, luthériennes
et réformées, ainsi que les Eglises
évangéliques, issues des mouvements de
"Réveil" spirituel à partir du 18ème
siècle : baptistes, pentecôtistes, etc
...
Les divergences sont différentes selon telle ou
telle Eglise. Elles se rapportent aux sacrements,
à la réalité même de l'Eglise
institutionnelle, à la place de la Tradition
apostolique, au regard de la Parole de Dieu.
La
Communion anglicane
L'Eglise d'Angleterre a suivi son roi dans son conflit
avec Rome. Elle laisse place dans cette "Communion"
, selon les cas et selon les domaines théologiques
ou dogmatiques, à plusieurs sensibilités
proches du catholicisme, des réformés et
même de la mouvance
évangélique. Selon les régions,
les Eglises nationales sont parfois appelées
épiscopaliennes.
Eglises
liées à Rome
L'Eglise catholique romaine comporte de multiples
branches orientales qui ont conservé leurs rites
propres et même leur droit canonique. A
l'Eglise maronite qui fut toujours attachée
à Rome, se sont ajoutées au cours de
l'histoire des communautés des anciennes Eglises
orientales : coptes catholiques, chaldéens,
arméniens, syriens, syro-malankars et
syro-malabars. Il en fut de même pour les
Grecs melkites et les Gréco-catholiques.
Le
calendrier du mouvement
oecuménique
1902 Constantinople. Encyclique du Patriarche
Oecuménique aux Eglises orthodoxes pour les
appeler à rechercher les points de rencontre avec
les autres Eglises.
1910 Edimbourg. Conférence universelle des
Missions, point de départ du Mouvement
Oecuménique dans les Eglises issues de la
Réforme.
1920 Constantinople. L'Encyclique synodale du
Patriarcat Oecuménique invite les Eglises du
Christ à former une " Communion des Eglises ".
1925 Stockholm. Première Conférence
mondiale du Mouvement Vie et Action.
1927 Lausanne. Première Conférence
mondiale du Mouvement "Foi et Constitution".
1935 Lyon. L’Abbé Couturier relance le
Mouvement de la Semaine de prière pour
l’unité des chrétiens.
1938 Le Conseil oecuménique. Les Mouvements
"Vie et Action "et "Foi et Constitution" décident
de fusionner pour former un
Conseil Oecuménique des Eglises.
1948 Amsterdam. Création du Conseil
oecuménique des Eglises (C.O.E.). 147 Eglises
participent à cette première
Assemblée générale, dont plusieurs
Eglises orthodoxes.
1960 Rome. Le Pape Jean XXIII crée le
Secrétariat pour la Promotion de
l’unité des Chrétiens.
1961 New-Delhi. III° Assemblée
générale du COE. Toutes les Eglises
orthodoxes entrent au COE.
1962 Rome. Des observateurs orthodoxes, anglicans
et réformés, participent aux travaux du
II° Concile du Vatican (1962-1965).
1964 Jérusalem. Rencontre du Pape Paul VI
et du Patriarche Athénagoras I°. Le Concile
approuve le décret sur
l’oecuménisme.
1965 Levée des anathèmes.
Constitution du Groupe Mixte de Travail entre le Vatican
et le COE. Levée des anathèmes entre Rome
et Constantinople.
1967-1999 Le temps des dialogues. Création
de nombreuses structures de dialogue, déclaration
de foi communes.
1995 Unum Sint. Encyclique du Pape Jean-Paul II
sur l’engagement oecuménique.
1998 Harare. VIII° Assemblée
générale du COE, vers une
réorientation du Conseil.
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