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Les Églises orientales
 
 
  Les sacrements  
 
Pour les Églises orientales non romaines comme pour l'Église catholique romaine, « le sacrement est une action sainte en laquelle, sous le signe visible, l'invisible grâce de Dieu est communiquée au croyant ».

Toutes les Églises, qu'elles soient orientaies, byzantines ou romaine possèdent des sacrements et des sacramentaux. Leur nature et leur structure concordent pour I'essentiel. Les divergences rituelles résultent souvent d'usages culturels et des symbolismes signifiés par les diverses Églises.

Nous ne parlons ici que des sacrements reconnus dans les Églises orientales non romaines. Nous n'avons pas à mentionner les sacrements des Églises orientales catholiques puisqu'elles reconnaissent les sacrements de l'Église romaine

De même que l'union du visible et de l'invisible est inhérente à la nature même de l'Eglise, il y a dans chaque sacrement un signe extérieur et une grâce spirituelle. Par exemple, dans le sacrement du baptême, l'Eglise utilise des éléments matériels, l'eau et l'huile, et en fait un véhicule de l'Esprit-Saint par la Parole du Christ.

Au nombre de sept, les sacrements occupent une place centrale dans le culte chrétien. Les Grecs et les Coptes les appellent « Mystères».

En effet la grâce de tout sacrement n'est pas un don créé par l'Église, c'est une communion à la vie divine dans l'espace, le temps et les situations qui sont les nôtres au cours de notre vie humaine. Pour saint Athanase d'Alexandrie, c'est l'humanisation de la vie divine et la divinisation de la vie de tout homme.

Pour lui, le baptême est "la grande et bienheureuse profession de foi à la Trinité, la naissance de l'être à la lumière divine." Pour saint Grégoire de Nazianze, cette "fête des lumières" et aussi "un bain d'éternité".

Quand le prêtre plonge trois fois le néophyte dans l'eau baptismale, il le fait au nom de l'Unique et Sainte Trinité. Le baptisé en sortira re-né dans l'Esprit. Cette triple immersion signifie la descente aux enfers, l'ensevelissement mystique et le retour vers le jour sans déclin, la vie-résurrection avec le Christ . " Quand vous avez été baptisés, vous avez été mis au tombeau avec le Christ et vous êtes aussi ressuscités avec lui, parce que vous avez cru en la puissance de Dieu qui l'a ramené d'entre les morts. (Colossiens, 2.12).

 
  Dans l'Église assyrienne  
 

Dans l'Église assyrienne, le nombre des neuf sacrements n'est attesté qu'à partir du 14ème siècle. L'onction du "saint myron", l'huile sainte, n'est pas regardée comme un sacrement qui correspondrait au sacrement de la confirmation latine.

La présence du-Christ dans I'Eucharistie est présence réelle et se réalise, comme dans tous les rites orientaux, grâce à l'*épiclèse (invocation à I'Esprit-Saint, après le récit de l'institution eucharistique, pour qu'il opère la trans-substantiation des oblats). Le Christ se lie au pain et au vin comme son humanité l'a été à la divinité.

 
  Dans l'Église syriaque orthodoxe  
 

L'Église syriaque orthodoxe a les mêmes sacrements que l'Église romaine. Pour le baptême, institué par le Christ, l'onction du "myron" est considérée comme son parachèvement. La présence eucharistique du Christ est comprise comme une "impanation" au cours de laquelle s'opère une véritable union avec le Corps et le Sang du Christ.

La confession secrète est de règle. L'ordination sacerdotale comporte neuf degrés, du chantre au patriarche. Le mariage, qui est rendu pleinement valide par la bénédiction du prêtre, se termine comme dans les autres rites orientaux par le couronnement. Le divorce est possible.

 
  Dans l'Église copte  
  L'Église copte égyptienne reconnaiî les mêmes sept sacrements : baptême, confirmation, eucharistie, pénitence, onction des malades, ordination et mariage). Le baptême. conféré par les seuls ecclésiastiques, consiste en une immersion totale. L'onction de "myron" suit le baptême.

Les trois ordres majeurs sont le diaconat, le presbytérat et l'épiscopat. Il existe une série d'empêchements de mariage et un mariage peut être invalidé.

 
  Dans l'Église éthiopienne  
 

Les sacrements de l'Église éthiopienne tehawedo sont : Ie baptême, l'eucharistie, la pénitence, le mariage, l'onction des malades, I'ordre et les funérailles. Le baptême est conféré par ure triple aspersion et est immédiatement suivi de l'onction de "myron" sur les principaux organes de tout ie corps. Le jeune baptisé est alors revêtu d'un habit blanc et coiffé d'une couronne. Il reçoit aussitôt l'eucharistie sous la forme iiquide, ainsi qu'une boisson à base de lait et de miel.

Les fidèles confessent secrètement leurs péchés au prêtre. Pour obtenir I'absolution, il faut avoir avoué ses fautes et avoir regardé vers le Christ. Le mariage religieux est indissoluble. Sa célébration est toujours suivie d'une eucharistie.

 
  Dans l'Église apostolique arménienne  
 

Dans l'Église apostolique arménienne, Ie nombre des sacrements a été fixé à sept à l'époque du concile de Ferrare-Florence. Ils sont tous restés en usage à l'exception de l'onction des malades.

Le baptême est conféré par immersion totale et horizontale et est immédiatement suivi de la confirmation er de la réception de l'eucharistie par humectation des lèvres du nouveau baptisé au moyen de vin consacré.

La présence du Christ dans I'eucharistie est tenue pour réelle. Le sacrement de pénitence n'est effectué que sous la forme d'une confession collective des péchés, séparée par un certain laps de temps de I'absolution. Le mariage est appelé aussi sacrement du couronnement. Le divorce est possibie sous certaines conditions.

 
     
 

LE SAINT MYRON

La consécration de l'huile sainte est accomplie par les Patriarches primats. Le "saint chrème" est composé d'huile d'olive et de baume et d'autres substances odoriférantes.

Dans l'Église apostolique arménienne, par exemple, la consécration du Saint Chrème ou "saint Myron" est une cérémonie solennelle qui a lieu à Etchmiadzine tous les 7 ans. La liturgie d'Antioche exprime ainsi l'épiclèse de cette consécration : "Père, envoie ton Esprit-Saint sur nous et sur cette huile qui est devant nous et consacre-la, afin qu'elle soit pour tous ceux qui en seront oints et marqués : myron saint, myron sacerdotal, myron royal, onction d'allégresse, le vêtement de la lumière, le manteau du salut, le don spirituel, la sanctification des âmes et des corps, le bonheur impérissable, le sceau indélébile, le bouclier de la foi et le casque contre toutes les oeuvres de l'Adversaire."

Cette prière de consécration est celle-là même des Églises catholiques orientales du patriarcat d'Antioche.
( Pontificale iuxta ritum Ecclesiae Syrorum Occidentalium id est Antiochiae, Pars I, Versio latina, polyglotte Vaticane 1941)

 
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