q
Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
Les Églises orientales
 
Dès les premières années, l'Église se réunit pour décider comment traduire la pensée du Seigneur, exprimée par ses paroles et par ses attitudes. Nous le voyons avec les apôtres au concile de Jérusalem. Par la suite, les communautés proches se retrouvent pour régler leurs problèmes communs qu'ils soient d'ordre organisationnel ou concernant l'explicitation de la révélation.

Ces communautés sont composée non seulement de simples fidèles, mais aussi de fidèles qui sont marqués par leurs connaissances philosophiques qu'ils traduisent dans leur interprétation de la Parole de Dieu. Cela se constate très tôt car les écoles de formation doctrinale à Alexandrie, Antioche, Esdesse, sont influencées par des courants de pensée helléniques, perses ou araméennes.

Dès la liberté accordée par l'empereur Constantin, l'Église peut alors réunir des conciles universels (catholiques en grec) qui poursuivent cette approfondissement doctrinal avec le souci d'une unité qui réponde à la volonté du Seigneur :"Qu'ils soient uns."

Les sept premiers conciles s'occupèrent surtout des questions concernant la Trinité : la nature divine, les relations entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit, puis les questions même de l'Incarnation de Dieu. Au terme de chacun, les Pères conciliaires forgèrent des professions de foi.

Les deux premiers conciles éniqont insisté sur la pleine divinité du Christ et ont formulé la doctrine de la Trinité :

Les quatre conciles suivants se sont attachés à définir l'humanité du Christ et à expliquer l'union, en une même personne, de la nature humaine et de la nature divine :


  Les Églises des deux conciles  

Deux traditions en sont restées à ces deux conciles pour des raisons théologiques qui leur ont fait récuser les précisions que donnèrent les conciles qui suivirent. Elles s'appuyaient sur la doctrine explicitée par l'École d'Antioche. Elles refusent le titre «Theotokos » de Marie qui lui semble ouvrir une contestation de l'humanité de Jésus. Elle est la Mère du Christ.

On les appelle Eglises des 2 Conciles , la plus importante étant l'Eglise Perse ou «assyrienne », appelée aussi "Église d'Orient" et souvent appelée «nestorienne» (titre qu'elle récuse). C'est l'Église assyrienne de l'Orient * qui poursuit cette tradition. Elle fut missionnaire jusqu'en Chine, en Inde et au Tibet, mais au XIVème siècle elle fut décimée par Tamerlan, puis au XIXème siècle par les Ottomans. Une divergence liturgique donna naissance à une branche nommée "Église de l'Ancien Orient" * et une branche en Inde, nommée "Église-syro-malabare." *

  Les Églises des trois conciles  
Le quatrième Concile oecuménique en 451 proclame, en symétrie à celui d'Ephèse, qu'il y a véritablement en Christ deux natures une nature divine et une nature humaine - et non une absorption de son humanité dans sa divinité comme le prétend Eutychès d'Alexandrie.

Cette affirmation d'Eutychès correspond en fait à une remise en cause de la pleine humanité du Christ. Le Concile affirme que le Christ est pleinement homme et pleinement Dieu. Son humanité n'est pas "absorbée" par le divinité. L'unité des deux natures est « sans mélange, sans confusion, sans division et sans séparation » définition négative soulignant un mystère qui nous dépasse.

Les Pères conciliaires étaient plus de trois cent cinquante Pères, tous hellénophones. Le pape Léon le Grand y fut représenté par deux évêques et deux prêtres.

Pour des raisons culturelles et géopolitiques, les Eglises de nombreuses régions aux marges de l'empire romain se sont séparées alors de l'Eglise gréco-latine, refusant les décisions de Chalcédoine quand elles en eurent communication. On les appelle Eglises non-chalcédoniennes ou pré-chalcédonniennes. Elles se réclament de Cyrille d'Alexandrie* proclamant au 5ème siècle «une unique nature du Dieu Verbe incarné ».

La rupture est due à des raisons doctrinales, dues aussi aux ambiguïtés de traduction entre l'arménien et l'égyptien, le grec et le latin, tout autant qu'à de réelles divergences théologiques.

Les dialogues théologiques en cours éclairent cette constatation avec les Eglises copte * (=égyptienne), éthiopienne,* syrienne * dite jacobite, arménienne.* On les appelle improprement "monophysites". On parle également des Églises des 3 conciles.

Loin d'apporter une conclusion aux problèmes alors débattus, le concile de Chalcédoine s'est donc trouvé ouvrir une longue crise; elle remplit la fin du 5ème siècle, le 6ème tout entier et se prolonge bien au-delà.

Retour au sommaire du dossier