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Les Églises orientales catholiques

 
 
  Des différences, aux divergences et aux ruptures  

L'histoire séculaire des Églises orientales ne peut ni ne doit se lire en termes d'hérésies ou de schismes, ni même seulement au travers de leurs cultures différentes, philosophiques ou sociales, perses, helléniques, africaines.

Dès les premiers temps, les communautés chrétiennes ont voulu répondre d'une manière fidèle à la question du Seigneur : "Pour vous qui suis-je ?", question qui les mettait au seuil du mystère. Les conciles, sous cet angle de vue, sont alors en même temps un approfondissement doctrinal de la foi en même temps qu'une volonté de revenir à l'unité dans la vérité.

POUR VOUS QUI SUIS-JE ?

De la réponse dépend toute l'orientation de la mission que les apôtres, puis les communautés chrétiennes réalisent là où ils vivent. Une réponse qui soit fidèle à partir des affirmations comme des faits et gestes de Jésus, déconcertants à vues humaines.

Elles concernaient surtout : la nature divine en relation avec la nature humaine de Jésus, les relations entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit et l'Incarnation.

Cet approfondissement trouvera, au cours du temps, des réponses diverses, au travers des philosophies, des cultures, et même des situations politiques. Ce développement doctrinal sera marqué par les différences qui deviendront des divergences dès les premiers conciles. oecuméniques où les évêques recherchent l'unité dans la foi.

DÈS DIVERGENCES DÈS L'ÂGE APOSTOLIQUE

C'est ainsi que la lecture des Actes des Apôtres nous fait connaître les décisions du concile de Jérusalem qui dût tenir compte de ce que vivait, dans la diaspora, la communauté juive et nouveaux baptisés venus du paganisme. (Actes. 15,19)

Ces différences, saint Paul les acceptera à Éphèse lors de sa rencontre avec Apollos (Actes. 18.24). Par la suite, toujours à cause d'Apollos, saint Paul sera amené à préciser plusieurs de ses affirmations. Nous le constatons dans 1 Corinthiens 1.12 - 3.4 - 4.6.

DURANT LES PREMIERS SIÈCLES

Les Pères du premier concile de Nicée (325) parlèrent de ces assemblées conciliaires comme relevant de la coutume, instituée durant des accalmies tolérantes que l'Église connues entre les périodes de persécutions (Carthage 220 - Antioche 264)

La paix de l'Église favorisa l'essor de ces institutions, nécessaires pour éviter des divergences dans l'interprétation de la Révélation, difficile à cerner sans réflexion dans la Parole du Christ, dans les évangiles et dans les lettres des apôtres. L'objectif est toujours, au-delà des circonstances précises de la réunion, de conforter et d'harmoniser la foi d'une Église particulière, de maintenir l'unité ou de la rétablir dans la vérité.

En effet des facteurs culturels et politiques contribuaient à séparer les Églises locales ne serait-ce que par l'influence de la pensée et de la démarche théologique d'Alexandrie ou d'Antioche, où se développent très vite deux théologies, disons plutôt deux christologies, à partir de deux courants judéo-helléniques. Les conciles des 4ème et 5ème siècles en seront profondément marqués.

D'autant que, dans le même temps, le christianisme s'était largement répandu hors des frontières de l'empire romain, en particulier dans l'empire perse. Une théologie s'y épanouit, éloignée des présupposés philosophiques des courants helléniques et des langues utilisées. Nous voyons s'épanouir ainsi une "lecture poétique", au sens profond du terme, dont Aphraate le Syrien, sera l'expression. Quelques années plus tard il faudra aussi tenir compte de l'école de Nisibe qui s'affirme au synode de Ctésiphon dans la traduction syriaque du texte original grec du Concile de Nicée.

Mais les traductions conciliaires de "l'hypostase" grecque et du qnoma" araméen peuvent devenir un risque d'incompréhension." Et cette incompréhension réciproque sera ressentie dès le premier concile de Nicée.

Ces différences engendrèrent des divergences qui furent à l'origine des séparations, comme des ruptures qui dûrent encore.

LE DIALOGUE POUR LA VÉRITÉ ET L'UNITÉ

Durant les dernières décennies du 20ème siècle, dans l'esprit même de Vatican II, on assiste à un dialogue fructueux qui va plus loin qu'une simple compréhension réciproque.

Un exemple : la déclaration commune de l'Église romaine et de l'Église Apostolique Arménienne en 1996 et, d'autre part, la déclaration commune de l'Église romaine et de l'Église d'Orient.

"Le Pape Jean-Paul II et le Catholicos Karékine Ier prennent acte de la profonde communion spirituelle qui les unit déjà, ainsi que les évêques, le clergé et les fidèles de leurs Églises...constatent avec joie que les récents développements des relations œcuméniques et que les discussions théologiques menées dans un esprit d’amour chrétien et de fraternité, ont dissipé de nombreux malentendus hérités des controverses et des désaccords du passé."

" La réalité de cette foi commune en Jésus Christ et dans la succession même du ministère apostolique, a été parfois voilée ou ignorée. Des facteurs linguistiques, culturels et politiques ont largement contribué à l’apparition de divergences théologiques qui ont trouvé une expression dans la terminologie utilisée pour la formulation de leur doctrine.

" Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II et Sa Sainteté Karékine Ier ont exprimé la ferme conviction que, en vertu de la foi commune et fondamentale en Dieu et en Jésus Christ, et en vertu de la déclaration présente, les controverses et les divisions regrettables qui ont parfois découlé des façons différentes d’exprimer cette foi, ne devraient plus continuer à influer de façon négative sur la vie et sur le témoignage de l’Église d’ aujourd’hui."

Mais il faut reconnaître que cette déclaration commune fut récusée par une partie des évêques de l'Église apostolique arménienne et fut accueillie dans l'indifférence et la non-connaissance d'un grand nombre d'évêques catholiques latins

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