Devant environ 300.000 fidèles selon certaines agences,
et selon Associeted Press, 600.000 fidèles réunis sur
un hippodrome boueux et sous le soleil, parmi lesquels un grand
nombre de ses compatriotes, le pape a dit qu'il était "temps
de laisser derrière soi le triste passé".
En effet au cours de cette cérémonie de rite latin, célébrée
sur l'hippodrome de Lviv, où alternaient le polonais et l'ukrainien,
dans une chaleureuse ambiance toute polonaise, le pape a appelé
les chrétiens ukrainiens et polonais, qui ont connu des rivalités
sanglantes au cours de l'histoire, à vivre en paix et dans l'unité
"au nom du Christ unique".
Dans une homélie dite essentiellement dans sa langue maternelle
polonaise, il a souligné la nécessité de "reconnaître les infidélités
faites à l'Evangile par un nombre non négligeable de chrétiens
d'origine polonaise et ukrainienne vivant dans ces régions."
... "Puisse le pardon, donné et reçu, se répandre comme un baume
apaisant dans chaque coeur... Puisse la purification des souvenirs
de l'histoire conduire chacun à oeuvrer pour le triomphe de
ce qui unit sur ce qui divise, afin de bâtir un avenir fait
de respect mutuel, de coopération fraternelle et de solidarité
véritable."
L'appel à la coexistence entre Polonais et Ukrainiens prend
tout son sens quand l'on connaît l'histoire de Lviv, disputée
entre Russes et Autrichiens durant la Première Guerre mondiale,
Lvov fut conquise par les Russes en 1914, puis reprise par les
Austro-Allemands en 1915, puis par les Polonais en 1918, après
de violents combats contre les Ukrainiens. Occupée par l'armée
soviétique dès septembre 1939, conquise par les Allemands en
1941, annexée avec la Galicie orientale à la République socialiste
soviétique d'Ukraine en 1945.
A la fin de la messe, Jean Paul II a effectué un geste marial
traditionnel en incrustant une couronne sur une icône de la
Vierge Marie.
Jean Paul II a évoqué la figure des bienheureux dont
les portraits sont dévoilés sous les applaudissements de la
foule. L'archevêque Joseph Bilczewski a cultivé depuis le début
de son sacerdoce, souligne le pape, un grand amour de la vérité,
ce qui l'a conduit à faire de la recherche théologique pour
traduire en comportements concrets son amour de Dieu.
Le Père Zigmund Gorazdowski, poursuit-il, malgré des conditions
précaires de santé, s'est dédié de manière extraordinaire aux
plus pauvres, en fondant de nombreuses institutions caritatives.
"Votre engagement prioritaire, lance le pape aux fidèles, est
de prendre leur suite, d'aimer chaque personne et d'être disponible
pour tous. Même si cette voie est remplie de difficultés qui
peuvent aller jusqu'aux persécutions". "N'ayez pas peur, le
Christ ne promet pas une vie facile, mais vous assurera toujours
de son aide".
Il est à noter que, contrairement à la Pologne et à d'autre
pays d'Europe centrale, ni l'Ukraine, ni la Russie, ni d'ailleurs
aucun Etat issu de l'URSS, en dehors des pays baltes, n'a traduit
en justice d'anciens responsables communistes. Les anciens informateurs
du KGB n'ont pas été poursuivis non plus, alors que l'on sait
que, dans les églises notamment, les indicateurs étaient nombreux,
y compris au sein même du clergé.
Pour le texte intégral du discours du pape : Service
de presse du Vatican
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