-
|
-
Les
Patriarches catholiques et orthodoxes ont tenu, le lundi 14
octobre 1996, une réunion au Siège Patriarcal Syriaque Catholique,
monastère de Notre-Dame de la Délivrance, Charfeh (Liban). Les
thèmes suivants furent discutés: les mariages mixtes, le catéchisme
commun et la première communion.
Concernant ces trois sujets, ils prirent les décisions suivantes
:
1
- Les Mariages Mixtes
Le mariage chrétien fait partie du mystère de l'Eglise. Il reflète
l'unité de l'Eglise et du Christ. Son fondement théologique
est identique dans nos Eglises qui lui accordent une grande
attention. En principe, le mariage se fait au sein de la même
famille ecclésiale.
Les rencontres entre les fidèles de nos Eglises se sont multipliées
et ainsi les mariages mixtes sont devenus nombreux. Dans le
"code des Canons des Eglises Orientales Catholiques", le canon
813 prescrit: "Le mariage entre deux personnes baptisées, dont
l'une est catholique et l'autre non catholique, est interdit
sans autorisation préalable de la part des autorités compétentes".
Le canon 814 prescrit: "Le chef de l'Eglise locale peut accorder
cette autorisation pour une juste raison; mais il ne l'accorde
que si les conditions suivantes sont remplies :
a- La partie catholique doit déclarer sa disposition à écarter
le danger d'apostasie, et promettre sincèrement qu'elle fera
tout son possible pour baptiser et éduquer tous ses enfants
dans l'Eglise catholique.
b- L'autre partie doit être informée en temps utile de ces promesses
qu'il est du devoir de la partie catholique de faire, afin qu'il
soit évident que l'autre partie a bien compris les promesses
de la partie catholique.
Dans la loi du statut personnel du Patriarcat
d'Antioche et de tout l'Orient pour les Grecs orthodoxes,
l'article 25 prescrit: "Si l'une des parties qui veulent contracter
un mariage est un chrétien non orthodoxe, elle est tenue :
a- à présenter un certificat de son autorité ecclésiastique
qui atteste qu'elle est libre, de fiançailles ou de mariage.
En cas de refus, le certificat du département du statut personnel
suffit, et en cas de nécessité, le certificat du Moukhtar.
b- à présenter une demande écrite dans laquelle elle demande
d'entrer dans l'Eglise orthodoxe, avec la promesse de se soumettre
à ses prescriptions et lois conformément aux règles civiles
et religieuses. Elle doit enfin être reçue dans l'Eglise orthodoxe."
C'est pourquoi une législation s'impose qui prend en considération
cette nouvelle réalité et exprime l'esprit de compréhension
œcuménique dans toutes nos Eglises.
Par conséquent, les patriarches catholiques
et orthodoxes s'engagent à promulguer ce qui suit:
1. La liberté de l'épouse à rester membre de son Eglise si elle
le veut.
2. La célébration du rite du mariage dans l'Eglise de l'époux;
le prêtre qui préside au mariage invitera le curé de l'autre
partie, s'il est présent, à réciter avec lui certaines prières.
3. Le baptême des enfants dans l'Eglise de leur père.
4. La prise des décisions qui donnent forme à cette position,
dans les différents synodes.
2
- Le Catéchisme Commun
1. Cet accord a pour but de répondre à
une réalité vécue dans les écoles publiques et privées,
où les élèves participent aux mêmes classes de catéchisme. Cette
réalité exige que les Eglises établissent un programme unifié
de catéchisme, qui devra être adopté par toutes les écoles du
Liban et éventuellement dans toute la région du Moyen-Orient.
2. Le début de ce projet remonte à 1969. Il s'était limité à
établir un programme de catéchisme pour les écoles. Il ne correspond
donc qu'à une seule des nombreuses étapes
de l'enseignement chrétien authentique qui comprend la
famille, la vie liturgique dans la paroisse et les mouvements
de jeunesse. Le catéchisme est œuvre du patrimoine dans l'Eglise
et par l'Eglise.
3. Le mystère de la foi chrétienne,
dans lequel l'enseignant forme les baptisés, reste le même le
long des étapes de la vie humaine. La manière d'enseigner cependant
doit s'adapter aux âges différents. C'est pourquoi le programme
du catéchisme se base sur une présentation du mystère de la
foi chrétienne adaptée aux possibilités et aux besoins de chaque
âge, à commencer par celui de la deuxième enfance jusqu'à l'âge
de l'adolescence avancée.
4. Les principes fondamentaux communs de notre catéchisme se
trouvent dans le patrimoine antiochien
identique dans toutes nos Eglises :
- lecture christique de l'économie du Salut telle qu'elle est
proclamée dans l'Ecriture Sainte,
- la liturgie où se vit le mystère du Christ,
- les Pères, y compris les ascètes, qui sont les témoins de
l'Esprit-Saint,
- l'iconographie
- et enfin l'expérience de la vie divinisée dans l'Esprit-Saint
qui est un combat dans ce monde.
5. Un programme unique de catéchisme a pour but d'offrir un
livre qui soit un point de référence pour les enseignants et
les élèves, à tous les âges, d'année en année, basé en premier
lieu sur les données de l'Ecriture Sainte, de la liturgie, de
la patristique et de l'iconographie, de sorte que le texte de
base soit le même, et que les citations de l'Ecriture Sainte,
de la liturgie, etc... soient en accord avec l'un et l'autre
patrimoine.
Cela n'empêche pas de montrer en note les différences dans l'enseignement
et dans la praxis qui existent toujours entre nos Eglises et
ne cessent d'être un obstacle à la pleine communion entre elles.
6. Les Patriarches confient la préparation de ce projet à des
commissions spéciales avec la participation de toutes les Eglises.
3
- La Première Communion
Les Eglises catholiques établies dans les limites historiques
du Siège d'Antioche s'engagent à ce que les écoles et institutions
catholiques n'admettent pas les élèves orthodoxes à la première
communion, et cela pour les deux raisons suivantes:
1. Elle est une forme de communion sacramentelle non encore
admise par les deux Eglises, surtout que l'Eucharistie est la
perfection de la communion.
2. La première communion se fait dans les Eglises orthodoxes
avec le baptême et le saint chrême. Ensuite l'enfant orthodoxe,
de même que l'adulte, reste invité à participer au sacrifice
divin d'une manière complète. Plusieurs Pères du "Synode pour
le Liban" ont demandé le retour des Eglises catholiques à ce
patrimoine oriental commun (cf. Synode libanais maronite de
1736, qui mentionne cette coutume ancienne et la respecte, bien
qu'il demande de ne pas donner la communion aux enfants).
C'est pourquoi les Pères Patriarches décident que la première
communion se fasse dans la paroisse et non dans les écoles,
comme c'était devenu la coutume.
Pour les Eglises Orientales catholiques
S.B. le Patriarche Mar Ignace Antoine II Hayek
S.B. le Patriarche Maximos V Hakim
S.B. le Patriarche Cardinal Mar Nasrallah Boutros Sfeir
S.B. le Patriarche Mar Raphaël Ier Bidawid
S.B. le Patriarche Jean-Pierre XVIII Kasparian
S.B. le Patriarche Michel Sabbah
S. Exc. Mgr Youhanna Golta, au nom de S.B. le Patriarche Stéphanos
II Ghattas
Pour l'Eglise grecque orthodoxe d'Antioche
S.B. le Patriarche Ignace IV Hazim
Pour l'Eglise syrienne orthodoxe d'Antioche
S.S. le Patriarche Ignatios Zakka Ier Iwas
Pour l'Eglise arménienne orthodoxe de
la Maison de Cilicie
S.S. le Catholicos Aram Ier Keshishian
|
.
-
|