vendredi
4 mai 2001.
VISITE DE JEAN PAUL II A SA BEATITUDE CHRISTODOULOS,
ARCHEVEQUE D'ATHENES ET DE TOUTE LA GRECE.
Le pape Jean-Paul II est arrivé vers 12 h 30 au siège de l´archevêché
orthodoxe et a été accueilli par l´archevêque Christodoulos. Dès son
arrivée, l demandait à Jean-Paul II de prier devant l´icône de la Vierge
qu´il lui offrait pour l´unité des Eglises. Le pape a embrassé l´icône
qui lui était présentée, selon la tradition orientale.
Il a ensuite salué les membres du saint synode présents et il a présenté
les membres de la délégation vaticane. Parmi les personnalités présentes
à la rencontre se trouvaient les cardinaux Angelo Sodano, Secrétaire
d´Etat, Francis Arinze, président du conseil pontifical pour le dialogue
interreligieux, le cardinal Walter Kasper, président du conseil pontifical
pour la promotion de l´unité des chrétiens, Mgr Sandri, Substitut, et
Mgr Paul Fouad Tabet, Nonce apostolique.
Après un entretien entre le pape et l´archevêque, entretien qui
s'est prologné une demi-heure, l´archevêque orthodoxe d'Athènes
Christodoulous disait - en grec - sa joie d´accueillir le pape à Athènes,
et l´ "honneur" qui lui était fait, en tant que "chef de ´Eglise orthodoxe
grecque" de pouvoir recevoir "le chef de l´Eglise romaine catholique".
Le pape Jean Paul II lui a répondu ensuite - en anglais.
L´archevêque disait tout d´abord son "émotion" devant ce pèlerinage
de Jean Paul II sur les pas de saint Paul, "fondateur de notre Eglise",
soulignant que c´était la première fois qu´un pape se rendait à Athènes:
"Nous nous en réjouissons grandement", ajoutait l´archevêque.
Dans ce discours d'accueil, la "franchise" de l´archevêque orthodoxe
d´Athènes, quant aux ressentiments envers l´Occident, s´accompagnait
de déclarations très positives sur l´évolution des relations avec Rome
depuis Vatican II et la "nostalgie" du retour à l´unité, tout en reconnaissant
que cette joie était "obscurcie" par les séquelles des siècles passés,
en particulier les "violences" de l´Occident contre le "monde orthodoxe",
la "folie destructrice des Croisés" et la "domination occidentale en
Orient".
Pour le présent, l'archevêque ajoutait les "difficultés" crées
par "l´uniatisme", L´uniatisme a "arrêté le dialogue", a-t-il dit, c'est
pourquoi il attendait de Jean-Paul II des paroles "dignes d´un évêque
chrétien" de façon à pouvoir arriver au "pardon" et à la "pacification".
Mais, dans le même temps, il reconnaissait les avancées
de l'Eglise romaine, en particulier depuis Vatican II, dans le domaine
du dialogue théologique, "sincère". Il salua l´encyclique de Jean-Paul
II "Ut Unum sint" où le pape propose "d´affronter les causes de la désunion".
S.B Christodoulos dit alors clairement sa "nostalgie d´un retour à l´unité
de la chrétienté".
Evoquant le rôle de Jean Paul II dans la défense des valeurs chrétiennes,
il termina ce discours en affirmant :"Il est temps de travailler
à une Europe unie", une Europe où il n'y ait pas seulement des Etats
"laïcs" et athées. "L´Europe doit avoir une identité spirituelle et
chrétienne". Il ne s´agit pas, par conséquent de "lutter les uns contre
les autres", ni se servir de "critères de base mondains" pour les relations
entre les Eglises.
L'archevêque d'Athènes offrit à Jean-Paul II une icône
de la Vierge, étant donné, disait-il en français, la "dévotion" bien
connue du pape envers la Mère de Dieu. Il demandait au pape de prier
devant cette icône "pour l´unité de nos Eglises". Il lui offrait également
un souvenir de son pèlerinage paulinien: une couronne de lauriers en
argent massif dont chaque feuille représente un des lieux visités par
saint Paul, entre Damas et Rome: Jean-Paul II visitera trois d´entre
eux, soulignait l´archevêque.
La réponse du pape reprit tous ces
thèmes en les développant à la lumière des
perspectives d'unité ecclésiale qu'il entend promouvoir.
De grands extraits de ce texte se trouve aussi sur notre site. Nous
en citons de nombreux passages car c'est, sans doute, l'un des éléments
qui marquera désormais les rapprochements entre les Eglises orthodoxes
et l'Eglise romaine.
..."En offrant à travers les siècles, a déclaré Jean
Paul II, un culte liturgique qui plaise à Dieu, en prêchant l'Évangile
même dans les périodes sombres et difficiles, en présentant une didaskalia
sans faille, inspirée par les Écritures et par la grande Tradition de
l'Église, l'Église orthodoxe de Grèce a suscité une foule de saints
qui intercèdent pour tout le Peuple de Dieu devant son Trône de Grâce."
..."Avec les saints, nous contemplons l'œcuménisme de la sainteté
qui, avec l'aide de Dieu, nous conduira finalement vers la pleine communion,
qui n'est ni une absorption, ni une fusion, mais une rencontre dans
la vérité et dans l'amour."
..."Si certains modèles de réunification dans le passé ne correspondent
plus à l'impulsion vers l'unité que l'Esprit Saint a suscitée récemment
et un peu partout chez les chrétiens, nous devons tous être plus ouverts
et plus attentifs à ce que l'Esprit dit maintenant aux Églises (Cf.
Ap 2, 11)."
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