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Semaine de prière pour l'Unité - 2014
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REGARDS SUR LES MOIS A VENIR

 

LA NAISSANCE DE L'UEPF À LYON (11 MAI 2013
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Le 11 mai
les membres du premier Synode national et de nombreux invités étaient rassemblés au Grand temple de Lyon pour célébrer la naissance de l'Église protestante unie de France. Ci-joint des extraits du discours inaugural du pasteur Laurent Schlumberger, premier président du Conseil de l'EPUdF.
 

" Ce synode est l'aboutissement d'un processus d'union entre l'Église Réformée de France et l'Église évangélique de France, officiellement lancé en 2007.

..." En 1910, la conférence d'Édimbourg a appelé à mettre au premier plan la mission de l'Église et à relativiser du même coup les identités confessionnelles.

" En 1934, la déclaration de Barmen a uni des luthériens et des réformés pour affirmer l'autorité ultime du seul jésus Christ, face à l'idolâtrie nazie ; avec la sève de l'Église confessante, elle a irrigué tout le protestantisme d'après-guerre, notamment en France.

" En 1948, la fondation du Conseil oecuménique a placé la recherche de l'unité visible au coeur de la vie des Églises.

" En 1962, le concile Vatican II a montré combien l'espérance oecuménique pouvait rencontrer d'échos au sein de l'Église la plus importante et la transformer, alors que beaucoup la pensaient immobile et immuable.

" En 1973, la Concorde de Leuenberg a proposé un modèle d'unité fondé non plus sur l'uniformité et la méfiance à l'égard des originalités, mais au contraire sur la diversité réconciliée.

....." Depuis son apparition et pendant cinq siècles, être protestant en France, ce fut ne pas être catholique. Les protestants ont constitué une sorte d'alternative ultra-minoritaire au culte dominant. C'était pour leur malheur, en période de persécutions. C'était pour leur fierté, quand ils étaient identifiés du côté du progrès, de la République ou de la laïcité.

Et ce fut une ressource identitaire inépuisable et, au fond, confortable : le protestantisme vivait en quelque sorte appuyé contre le catholicisme. Il a donc développé une manière d'être Église adaptée à ce contexte. Il s'est compris comme un petit troupeau, pour reprendre une image biblique. Un petit troupeau se serrant les coudes, tissant des solidarités internes fortes, aimant les marqueurs discrets et perceptibles par les seuls initiés, vérifiant régulièrement sa fidélité.

" Cette manière d'être Église, pertinente alors, lui a permis de traverser les épreuves et les siècles. Mais ce monde a changé. Et même, il a disparu. Les institutions religieuses sont désormais marginales, les convictions sont individualisées, les affiliations sont fluctuantes.

" Depuis 2008, les personnes agnostiques et athées déclarées sont majoritaires en France. Le catholicisme, bien sûr, mais aussi l'ensemble cumulé des cultes est de plus en plus minoritaire. Le protestantisme français ne peut donc plus exister en s'appuyant contre un autre culte. Il ne faut pas s'en désoler. C'est ainsi.

Et c'est sans doute la chance de trouver une nouvelle manière d'être Église, pertinente dans ce monde-ci. C'est notre grand défi, pour cette génération intégrer ce renversement complet de ce que nous avons longtemps été, pour être, fidèles aujourd'hui et demain à l'Évangile que nous avons reçu, à notre manière de le comprendre et de le partager.

" Il s'agit, pour notre protestantisme, de passer de la connivence au partage, de l'entre-soi à la rencontre, d'une Église qui se serre les coudes à une Église qui ouvre ses bras. D'une Église de membres à une Église de témoins.

" Cette mutation n'est pas à venir, elle est en cours, nous y sommes déjà engagés. De multiples signes le montrent, par exemple dans bien des paroisses qui osent des projets hors les murs, dans le recrutement plus diversifié des responsables locaux, dans les étudiants de nos facultés de théologie venus des horizons les plus variés, dans la volonté de renforcer les liens avec les associations et mouvements d'origine protestante.

(source : Unité des chrétiens - juillet 2013)

 
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