Pour vivre
au rythme de l'Eglise universelle.
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Échanger les dons reçus. - Respecter la plénitude multiforme de l'Église. - La Parole confiée aux témoins. - Un dialogue concret et pas seulement de simples sentiments. Dès les premiers jours de son pontificat, Benoît XVI a souligné que le retour de l'Église à l'Unité était l'une des priorités de son ministère. Jean-Paul II a fait de l'Unité des chrétiens l'un des soucis majeurs de son ministère apostolique. "Notre rencontre de ce jour est particulièrement significative. Elle permet avant tout au nouvel Evêque de Rome, Pasteur de l'Eglise catholique, de répéter à tous, avec simplicité: Duc in altum! Allons de l'avant dans l'espérance. Sur les traces de mes Prédécesseurs, en particulier Paul VI et Jean-Paul II, je ressens fortement le besoin d'affirmer de nouveau l'engagement irréversible, pris par le Concile Vatican II et poursuivi au cours des dernières années grâce aussi à l'action du Conseil pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens. "Comment ne pas reconnaître avec un esprit de gratitude envers Dieu que notre rencontre a aussi la signification d'un don déjà accordé? En effet, le Christ, le Prince de la Paix, a agi au milieu de nous, il a répandu à pleines mains des sentiments d'amitié, il a atténué les discordes, il nous a enseigné à vivre avec une plus grande attitude de dialogue, en harmonie avec les engagements propres à ceux qui portent son nom. "A ce propos, je voudrais exprimer, chers Frères, mes sentiments de reconnaissance à l'égard de Sa Sainteté Bartholomaios, qui se prodigue pour réactiver les travaux de la Commission mixte internationale catholique-orthodoxe. Je désire l'assurer de ma ferme volonté d'appuyer et d'encourager cette action. La recherche théologique, qui doit affronter des questions complexes et trouver des solutions qui ne soient pas réductrices, représente un engagement sérieux, auquel nous ne pouvons pas nous soustraire. "S'il est vrai que le Seigneur appelle avec force ses disciples à construire l'unité dans la charité et dans la vérité; s'il est vrai que l'appel oecuménique constitue une invitation pressante à réédifier, dans la réconciliation et dans la paix, l'unité gravement endommagée entre tous les chrétiens; si nous ne pouvons ignorer que la division rend moins efficace la très sainte cause de la prédication de l'Evangile à chaque créature, comment pouvons-nous nous soustraire au devoir d'examiner avec clarté et bonne volonté nos différences, en les affrontant avec l'intime conviction qu'elles doivent être résolues? "L'unité que nous recherchons n'est ni absorption, ni fusion, mais respect de la plénitude multiforme de l'Eglise qui, conformément à la volonté de son fondateur Jésus Christ, doit être toujours une, sainte, catholique et apostolique. Cette consigne a trouvé son plein écho dans la profession de foi intangible de tous les chrétiens, le Symbole élaboré par les Pères des Conciles oecuméniques de Nicée et de Constantinople (cf. Slavorum Apostoli, n. 15). "Le Concile du Vatican a reconnu avec lucidité le trésor que possède l'Orient et dont l'Occident "a pris de nombreuses choses"; il a rappelé que les dogmes fondamentaux de la foi chrétienne ont été définis par les Conciles oecuméniques célébrés en Orient; il a exhorté à ne pas oublier combien de souffrances l'Orient a endurées pour conserver sa foi. L'enseignement du Concile a inspiré l'amour et le respect pour la Tradition orientale, il a encouragé à considérer l'Orient et l'Occident comme des tesselles qui composent le visage resplendissant du Pantocrátor, dont la main bénit tout l'Oikoumene. Le Concile est allé plus loin en affirmant: "Il n'est donc pas étonnant que certains aspects du mystère révélé aient été parfois mieux saisis et mieux exposés par l'un que par l'autre, si bien que ces diverses formules théologiques doivent souvent être considérées comme plus complémentaires qu'opposées" (Unitatis redintegratio, n. 17). LA PAROLE CONFIÉE AUX TÉMOINS. Cologne 19 août 2005 "La question véritable est la présence de la Parole de Dieu dans le monde"..." plus que de débattre des institutions" ,a-t-il déclaré aux divers représentants des Églises qui participaient aux J.M.J 2005 à Cologne. "Je n'entends pas développer ici un programme pour les thèmes immédiats du dialogue. Cela est la tâche des théologiens en collaboration avec les Evêques: les théologiens sur la base de leur connaissance du problème, les Evêques à partir de leur connaissance de la situation concrète des Eglises dans notre pays et dans le monde. Qu'il me soit permis seulement de faire une petite remarque: on dit qu'à présent, après l'éclaircissement relatif à la Doctrine de la justification, l'élaboration des questions ecclésiologiques et des questions relatives au ministère serait l'obstacle principal restant à surmonter. En définitive cela est vrai, mais je dois dire également que je n'aime pas cette terminologie ni, d'un certain point de vue, cette délimitation du problème, puisqu'il semble que nous devrions à présent débattre des institutions plutôt que de la Parole de Dieu, comme si nous devions mettre au centre nos institutions et mener une guerre à cause d'elles. Je pense que de cette manière le problème ecclésiologique tout comme celui du "ministerium" ne sont pas affrontés correctement. La question véritable est la présence de la Parole dans le monde. ..."Par conséquent lorsque nous parlons d'ecclésiologie et de ministère, nous devrions plutôt parler de cet entrelacs entre Parole, témoin et règle de foi et le considérer comme une question ecclésiologique et donc ensemble comme une question de la Parole de Dieu, de sa souveraineté et de son humilité, puisque le Seigneur confie sa Parole aux témoins et concède l'interprétation qui doit toutefois être toujours mesurée à la "regula fidei" et au sérieux de la Parole. Excusez-moi si j'ai exprimé ici une opinion personnelle, mais il me semblait juste de le faire. Une priorité urgente dans le dialogue oecuménique est ensuite constituée par les grandes questions éthiques posées par notre temps; dans ce domaine les hommes d'aujourd'hui en recherche s'attendent à juste titre à une réponse commune de la part des chrétiens, qui, grâce à Dieu, en de nombreux cas a été trouvée. ..."Cette unité ne signifie pas ce que l'on pourrait appeler un oecuménisme du retour: c'est-à-dire renier et refuser sa propre histoire de foi. Absolument pas! Cela ne signifie pas uniformité de toutes les expressions de la théologie et de la spiritualité, dans les formes liturgiques et dans la discipline. Unité dans la multiplicité et multiplicité dans l'unité: dans l'homélie pour la solennité des saints apôtres Pierre et Paul, le 29 juin dernier, j'ai souligné que pleine unité et vrai catholicité, au sens originel du mot, vont de pair. Une condition nécessaire pour que cette coexistence se réalise est que l'engagement pour l'unité se purifie et se renouvelle continuellement, croisse et mûrisse. Le dialogue peut apporter sa contribution à cet objectif. Il est plus qu'un échange de pensées, qu'une entreprise académique: il est un échange de dons (cf. Ut unum sint, n. 28), dans lequel les Eglises et les Communautés ecclésiales peuvent mettre leurs trésors à la disposition des uns et des autres (cf. Lumen gentium, nn. 8; 15; Unitatis redintegratio, nn. 3; 14s; Ut unum sint, nn. 10-14). ..." L'oecuménisme spirituel, c'est-à-dire la prière, la conversion et la sanctification de la vie, constituent donc le coeur de la rencontre et du mouvement oecuménique (cf. Unitatis redintegratio, n. 8; Ut unum sint, nn. 15s; 21, etc.). On pourrait dire aussi : la meilleure forme d'oecuménisme consiste à vivre selon l'Evangile. " PAS SEULEMENT UN SIMPLE SENTIMENT. 17 octobre 2005 Recevant les évêques catholiques romains d'Éthiopie et d'Érythrée, il situa le dialogue oecuménique concret qui doit être vécu dans ces régions où ils sont minoritaires et où les Églises coptes orthodoxes sont fortement majoritaires. " Dans vos pays, où les catholiques représentent une si petite minorité, le travail du dialogue oecuménique revêt une urgence particulière, et je suis heureux que votre Conférence épiscopale ait relevé ce défi. Quels que soient les obstacles que vous rencontrez, ceux-ci ne doivent pas vous décourager de poursuivre cette tâche vitale. "Parmi les chrétiens, une fraternité authentique n'est pas un simple sentiment, et n'implique pas l'indifférence vis-à-vis de la vérité. Elle est enracinée dans le sacrement du baptême, qui fait de nous des membres du Corps du Christ (cf. 1 Co 12, 13; Ep 4, 4-6). Etant donné que le progrès oecuménique dépend également d'une correcte formation théologique, il devrait être encouragé dans une large mesure par la création d'une Université catholique en Ethiopie, et je rends grâce à Dieu car les longues négociations à ce sujet ont récemment porté leurs fruits. "L'oecuménisme concret, sous la forme d'efforts humanitaires communs, servira également à renforcer les liens de communion, dans vos efforts en vue d'aider avec une compassion chrétienne les malades, les personnes qui souffrent de la faim, les réfugiés, les personnes déplacées et les victimes de la guerre." CET OBJECTIF DEMEURE LE MIEN 17 novembre 2006 Recevant les participants à l'assemblée plénière du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, Benoît XVI a rappelé que son objectif était l'unité visible de l'Église, telle que la concevait le Concile Vatican II. "Vivant -a dit le pape- une période de grands changements à tout niveau, on ne doit pas être surpris d'une incidence du phénomène sur la vie de l'Eglise ou les rapports entre chrétiens". Ceci étant, "le but du mouvement œcuménique qu'est l'unité visible de l'Eglise ne change pas... L'un des objectifs principaux du Concile Vatican II fut le rétablissement de la pleine unité de tous les chrétiens, et cela demeure le mien". Puis il a rappelé que durant les sessions conciliaires "les Observateurs et Délégués des autres Eglises ou communautés ecclésiales étaient attentifs aux débats mais muets..., un silence qui s'est depuis transformé en parole de communion. Un effort énorme a été réalisé tant au plan mondial que local, et la fraternité retrouvée entre chrétiens a été rétablie en vue du dialogue, de la collaboration, de la prière en commun et de la solidarité". Il a aussi évoqué l'action décisive de Jean-Paul II en matière oecuménique et l'encyclique Ut Unum Sint qu'il consacra au sujet, et rappelé les expériences de communion vécue avec les représentants des autres confessions, représentées aux funérailles du défunt Pape et à l'inauguration de son pontificat. "Ce partage de la peine et de la joie constitue un signe du nouveau climat du monde chrétien". Puis Benoît XVI a énuméré certains évènements de ces dernières décades ayant marqué l'œcuménisme. A l'époque du Concile "nombre d'Eglises d'Orient ...vivaient sous l'oppression de régimes dictatoriaux. Aujourd'hui elles ont retrouvé la liberté et sont en voie de réorganisation et de revitalisation... Puis l'Ouest et l'Est de l'Europe se rapprochent, ce qui encourage les Églises à coordonner leurs efforts de sauvegarde de la tradition chrétienne". "Après une période de multiples difficultés, le dialogue théologique a heureusement repris entre l'Église catholique et les Églises orthodoxes...et nous entretenons des rapports amicaux, ouverts et en progrès", dont la "Déclaration commune sur la doctrine de la justification signée avec la Fédération luthérienne mondiale et reconnue par le Conseil méthodiste mondial". Mais, a reconnu Benoît XVI, il y a des difficultés sur le chemin comme "dans la recherche d'une conception commune du rapport entre Évangile et Église...sur le mystère de l'Église et de son unité ou la question du ministère ecclésial. De nouvelles difficultés se sont également présentées en matière éthique, où les confessions chrétiennes ont adopté des positions différentes...qui réduisent l'incidence sur l'opinion publique". Ceci étant, a conclu le pape, "il faut avant tout développer l'amour dans l'œcuménisme, en obéissance au commandement nouveau donné par Jésus à ses disciples. Accompagné de gestes cohérents, l'amour créé la confiance... Intensifions donc la formation œcuménique en partant des principes de base de la foi chrétienne telle l'annonce de l'amour divin révélé en Jésus-Christ, avant d'être révélé à l'homme dans le Christ". (source : VIS) |
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