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07.09.02 - Progrès dans le dialogue orthodoxes-protestants .

A l'issue des travaux de son Comité central, qui se sont achevés mardi 3 septembre à Genève, le Conseil oecuménique des Eglises (COE) note un progrès dans le dialogue entre orthodoxes et protestants.

Le COE affirme avoir pris en compte les tensions entre les Eglises orthodoxes et les autres Eglises membres. Le Comité central a adopté les principales recommandations du rapport final de la "Commission spéciale à propos de la participation des Eglises orthodoxes au COE".

Les changements auxquels conduit cette décision ne sont pas négligeables. Ainsi, pour son fonctionnement interne, le COE a décidé d'abandonner le mode de décision majoritaire et d'adopter progressivement la méthode de "la recherche du consensus": sauf dans certains domaines comme les finances et les questions de personnes, le débat se déroulera sans vote.

Cette phase d'essai a été introduite après que le délégué de l'Eglise mennonite de l'Allemagne ait dit au cours de la séance du Comité central: "Soyons honnêtes: nous avons peur des conséquences du passage au consensus. Nous, les protestants, avons peur de vous, les orthodoxes. Il fallait le dire ici." Un "Comité permanent pour la participation et la collaboration" de 14 membres, dont la moitié sont orthodoxes, a été institué pour suivre toutes les questions liées à la participation des Eglises orthodoxes au COE.

Un autre changement notable proposé par le rapport de la Commission spéciale concerne la pratique de la prière oecuménique. Le Comité central se dit conscient que "si nous ne savons pas prier ensemble, nous ne pouvons pas rester ensemble". Lors des réunions et assemblées du COE, il y aura donc désormais des "prières communes" qui seront soit "confessionnelles" (conduites selon une tradition chrétienne précise) soit "interconfessionnelles" (réalisées en commun par une ou plusieurs traditions) et qui seront clairement annoncées comme telles.

Par ailleurs, le Comité central a défini un nouveau statut de membre, pour les Eglises qui souhaitent participer aux réunions du COE sans prendre part aux décisions. En plus des Eglises membres, il y aura dorénavant place pour des "Eglises associées", qui sans adhérer pleinement au mouvement, marqueront ainsi leur intérêt pour un rapprochement des chrétiens. Ce statut pourra intéresser plusieurs communautés, non seulement dans la mouvance orthodoxe, mais aussi dans d'autres courants chrétiens.

Cette discussion a presque éclipsé une autre proposition, d'une portée considérable - faire passer le COE de la prise de décisions à la majorité à la prise de décisions par consensus - qui avait soulevé un vif débat avant la réunion. Selon les propositions présentées le jeudi 29 août, "la méthode de consensus" serait appliquée "à toutes les étapes des discussions sur les questions éthiques et sociales". Ceci permettrait à "une famille d'Eglises ou à tout autre groupe d'Eglises de voir ses objections prises en compte et satisfaites avant l'adoption d'une quelconque proposition".

La Commission spéciale avait relevé une insatisfaction exprimée par les orthodoxes et d'autres à l'égard de la façon dont "certaines questions éthiques et sociales ont été mises à l'ordre du jour du COE et de la manière dont elles ont été traitées". "Plus spécifiquement, l'impression a été donnée que les Eglises ont été contraintes de traiter des questions dont elles pensent, soit qu'elles sont étrangères à leur vie, soit qu'elles n'ont pas à être discutées dans une organisation mondiale."

A l'avenir, demande le rapport, "le COE doit en permanence faire le point sur les procédures employées pour traiter des questions sociales et éthiques soumises aux discussions communes". Une autre proposition - celle de créer un Comité permanent (sur la participation des orthodoxes au COE) selon le principe de la parité, qui se composera de 14 membres, dont la moitié d'orthodoxes - a déclenché des réactions. Certains ont fait remarquer que ce Comité - qui poursuivrait le travail de la Commission spéciale et donnerait des conseils en vue de réaliser un consensus sur les thèmes proposés à l'ordre du jour du COE - empiéterait sur les structures existantes.

Pour plus d'informations : Conseil oecuménique des Eglises



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