02.12.02
- L'espérance dans les relations ecclésiales.
Nous
vous donnons ici le texte intégral du message que Jean Paul II
a adressé, en la fête de saint André, au patriarche
oecuménique Bartholomée Ier. Il est à remarquer
que le texte original est en français.
"À Sa Sainteté Bartholomée Ier, Archevêque de Constantinople,
Patriarche œcuménique.
"Que la grâce et la paix vous viennent en abondance", à Vous qui êtes
élu "selon le dessein de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit,
pour obéir à Jésus Christ" (cf. 1 P 1, 2).
C’est par ces paroles de salutations que l’apôtre Pierre s’adressait
aux chrétiens du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l’Asie et
de la Bithynie. Et c’est par ces mêmes paroles de souhait irénique que
je m’adresse à Vous en cette joyeuse circonstance de la fête du saint
Patron du Patriarcat œcuménique.
Aujourd’hui, ce vœu s’épanouit en prière. La délégation, guidée par
le cardinal Walter Kasper, Président du Conseil pontifical pour la Promotion
de l’Unité des Chrétiens, qui, à ma demande, s’est rendue auprès de
vous, s’unit à Votre Sainteté, au Saint-Synode et à toute l’Église de
Constantinople pour élever vers Dieu notre Père, dans une ferveur commune,
la grande doxologie où les traditions orientale et latine se rencontrent
dans la commémoration de l’apôtre André, le Protoclite, frère de Pierre.
La fraternité des deux apôtres Pierre et André, ainsi que la même et
unique vocation à laquelle ils furent appelés tandis qu’ils vaquaient
à leur travail quotidien (cf. Mc 1, 16-17), nous invitent à rechercher
ensemble, jour après jour, la pleine communion, afin de réaliser notre
mission commune de réconciliation en Dieu et de promotion d’un authentique
esprit pacifique et chrétien, dans le monde traversé par de dramatiques
déchirements et conflits armés.
La fidélité au Christ des deux Saints Frères, Pierre et André, jusqu’à
leur ultime sacrifice, celui du martyre, appelle nos communautés, nées
de la prédication des Apôtres et situées dans la succession apostolique
ininterrompue, à s’engager en vue de surmonter les difficultés qui empêchent
encore la concélébration eucharistique.
Cette même fidélité, qui s’enracine dans le sacrifice du martyre, est
le modèle vers lequel nous devons continuellement tendre sans réticences,
et qui doit guider nos pas et nous disposer pleinement et humblement
au sacrifice pour l’unité voulue par le Seigneur.
Nos contacts, nos conversations et nos expériences de collaboration
sont tous orientés vers un seul but: l’unité, condition essentielle
indiquée par le Christ, qui doit caractériser les relations entre ses
disciples. Pour sa part, l’Église catholique s’est engagée avec conviction
dans ce processus, avec la volonté de faire progresser toute initiative
pouvant favoriser la recherche de la pleine unité entre tous les disciples
du Christ.
Nous estimons donc qu’il convient de trouver des formes plus fréquentes
de communication et d’échanges réguliers et réciproques entre nous,
pour rendre plus harmonieuses nos relations et pour coordonner de manière
plus efficace nos efforts communs. Comment ne pas évoquer dans ce contexte
la préoccupation qui me tient tant à cœur et que Votre Sainteté partage
avec moi, à savoir relancer le dialogue théologique pour une nouvelle
phase, après les incertitudes, les difficultés et les tâtonnements de
la dernière décennie ?
Telles sont les pensées qui me viennent à l’esprit et au cœur alors
que nous célébrons la fête de saint André, frère de Pierre. Je songe
aussi à l’icône que Sa Sainteté Athénagoras Ier offrit à Sa Sainteté
Paul VI en anamnèse de leur première et heureuse rencontre à Jérusalem.
Elle représente les deux apôtres Pierre et André, dans une accolade
fraternelle, et elle est le symbole de la réalité vers laquelle nous
devons tendre: l’accolade de nos Églises dans la pleine communion.
Dans ces sentiments et dans l’espérance que nos relations ecclésiales,
vivifiées par un élan toujours renouvelé, puissent connaître de nouveaux
développements, je vous assure, Sainteté, de mon affection fraternelle
dans le Seigneur.
Du Vatican, le 25 novembre 2002. Jean Paul II. Pape
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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