15.10.02
- La Déclaration commune des deux patriarches.
Le pape Jean-Paul II, patriarche d'Occident,
et le patriarche orthodoxe de Roumanie se sont donnés samedi une accolade
symbolique et ont signé une Déclaration commune dans laquelle les deux
Eglises s'engagent à rechercher l'unité entre catholiques et orthodoxes.
La rencontre entre les deux responsables religieux fut l'un des moments
les plus importants de la visite du patriarche à Rome. "Notre rencontre
doit être considérée comme un exemple: les frères doivent se retrouver
pour se réconcilier, pour réfléchir ensemble, pour découvrir des moyens
de parvenir à s'entendre, pour exposer et expliquer les arguments des
uns et des autres", précise le texte de la Déclaration.
"Nous sommes d'accord pour reconnaître la tradition religieuse et culturelle
de chaque peuple, mais aussi la liberté religieuse. L'évangélisation
ne peut pas être fondée sur un esprit de compétitivité, mais sur le
respect réciproque et sur la coopération, qui reconnaissent à chacun
la liberté de vivre selon ses propres convictions, dans le respect de
son appartenance religieuse", poursuit le texte.
Après avoir évoqué le cri des jeunes Roumains "Unité! Unité!" lors de
la visite du pape à Bucarest, les deux responsables religieux affirment
que le témoignage chrétien sera beaucoup plus crédible, notamment en
Europe, si les chrétiens sont unis. "Plus ces derniers seront unis dans
leur témoignage à l'unique Seigneur, plus ils contribueront à donner
voix, consistance et espace à l'âme chrétienne de l'Europe, à la sainteté
de la vie, à la dignité et aux droits fondamentaux de la personne humaine,
à la justice et à la solidarité, à la paix, à la réconciliation, aux
valeurs de la famille, à la protection de la création."
Dans son discours au patriarche orthodoxe, prononcé avant la signature
de la Déclaration commune, le pape avait rappelé les difficultés qui
opposent encore catholiques et orthodoxes. "Profondément reconnaissants
au Seigneur pour ce que nous avons pu réaliser ensemble, a-t-il déclaré,
nous ne pouvons cependant nier l'apparition de certaines difficultés
sur notre chemin commun. Dans les années 1989/90, après quarante années
de dictature communiste, l'Europe de l'Est a pu goûter à nouveau à la
liberté. Les Églises orientales en pleine communion avec le Siège de
Pierre, qui avaient été durement persécutées et brutalement réprimées,
ont aussi retrouvé leur place dans la vie publique".
Il a également répondu aux accusations de "prosélytisme" de la part
du patriarcat orthodoxe de Moscou. "L'Église catholique reconnaît la
mission que les Églises orthodoxes sont appelées à remplir dans les
pays où elles sont enracinées depuis des siècles, a-t-il déclaré. Elle
ne désire rien d'autre que d'aider cette mission et d'y collaborer,
ainsi que de pouvoir réaliser sa tâche pastorale envers ses fidèles
et envers ceux qui se tournent librement vers elle. Pour corroborer
cette attitude, l'Église catholique a cherché à soutenir et à aider
la mission des Églises orthodoxes dans leurs pays d'origine, ainsi que
l'activité pastorale de nombreuses communautés qui vivent en diaspora
aux côtés des communautés catholiques".
Dans son discours, le patriarche orthodoxe a quant à lui rappelé les
difficultés qu'a rencontré son Eglise jusqu'à la fin du "totalitarisme
athée" et critiqué la "compétitivité" qui caractérise parfois les relations
entre catholiques et orthodoxes et qui a parfois provoqué "frustration"
et "souffrance". "Malheureusement, l'esprit contemporain marqué par
la mondialisation et la compétition se manifeste aussi souvent dans
les relations entre chrétiens, a-t-il déclaré. (source : vis)
Pour plus d'informations : Service de
presse du Vatican
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